Vampire pour le meilleur

Lâcher prise

Petrus rentra d'Angleterre quelques heures plus tard et fut surpris de ne trouver personne dans le séjour. Il savait que ses deux protégés étaient là pourtant. Aucun d'eux ne pouvaient débloquer les sorts qu'il avait mis sur la maison pour les empêcher de partir et il les levait uniquement lorsque Lucius avait une réunion. Peut-être s'étaient-ils disputés... Pour en avoir le cœur net, il pénétra dans la chambre de son fils, où il savait le trouver.

Effectivement, Lucius était assis sur un fauteuil, le dos droit, le visage fermé, fixant le mur en face de lui.

« Que se passe-t-il ? » demanda Petrus sans préambule.

« Rien, » répondit Lucius d'une voix neutre.

« Je vois bien que ce n'est pas le cas, où est Harry ? »

« Ne me parle pas de ce gamin inutile ! » s'énerva immédiatement Lucius en se levant de son siège.

Il avait passé des heures à ruminer les nombreux sentiments écœurants qu'il avait ressenti pendant la morsure. Non seulement les siens, mais aussi ceux de son calice. Lui qui avait été élevé à repousser toutes sortes d'émotions ne savait pas gérer ce trop plein.

« Mais que s'est-il passé enfin ?! »

« Le lien ! C'est ce foutu lien ! »

« Tu t'es nourri ? » demanda Petrus avec intérêt.

« Et comment... » grogna Lucius qui se mit à arpenter la pièce en long en large. « Il a accepté de me nourrir. »

« Vraiment ? »

« Évidemment ! J'ai rusé mais il a fini par céder. »

« Et comment était-ce ? » demanda Petrus avec un petit sourire malicieux.

« Horrible ! »

« Pardon ? » dit Petrus, les yeux légèrement écarquillés.

Le morsure de son calice amenait des sensations merveilleuses, le sang était le meilleur qu'un vampire puisse goûter et c'était sans aucun doute possible la meilleure façon d'être rassasié pour eux.

« Comment est-ce possible de ressentir autant de choses ? » cracha le jeune vampire. « J'ai été submergé d'émotions. Moi ! Le grand Lucius Malfoy ait été submergé par des émotions que je ne connaissais même pas ! Je ne peux pas accepter ça ! Je ne vais pas renier ce que je suis pour ce stupide gamin ! »

« Arrêtes d'insulter ton calice Lucius, » gronda Petrus, furieux. « Ce lien est la plus belle chose qui puisse exister sur terre. Après que notre race soit condamné à l'éternité par Morgan, Merlin nous à offert le plus beau des cadeaux, celui de partager sa vie, son âme et son sang avec une personne. Tu n'as aucun respect pour ta propre race ! »

« Je n'ai jamais demandé à être un vampire, » cracha Lucius.

Petrus le regardait, visiblement déçu.

« Je pensais qu'après la semaine où nous avions appris à nous connaître, tu avais pu me considérer comme un membre de ta famille, que tu avais pu voir que je t'ai offert une nouvelle vie, loin du désastre qu'était la précédente. »

« Je ne t'ai rien demandé. Ce n'est pas une chance que tu m'as offert, c'est un cauchemar. Tu m'as arraché à ma vie ! »

« Quand te rendras-tu compte que cette vie n'était pas la tienne ?! » cracha Petrus. « Tu as été façonné toute ton enfance, d'une façon qui ne te convenait pas. Ton âme est enfermé dans une cage en fer et tu n'arrives pas à la faire sortir. C'est pour ça que je t'ai transformé Lucius, pour t'aider à ouvrir cette cage et laisser ton âme s'exprimer, mais tu restes un pantin pour le monde sorcier ! Soit, mais je ne te laisserai pas blesser ton calice ! »