«les oiseaux ne chantent plus mais le loup rit.»

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Deux jours plus tôt.

Jimin avait compris ce que Jungkook n'avait pas cherché à résoudre: il avait compris que les heures et les jours avaient été inversés dans le message.

Il avait compris que les ":" du code où se trouvait les coordonnées GPS était pour le remettre sur la piste de l'heure. Il avait rentré les coordonnées et avait vu où se situait le rendez-vous.

Et il allait y aller: il ne voulait pas qu'un autre meurtrier tente de rentrer en contact avec Jungkook. Il était à lui.

Même si le brun ne donnait aucun crédit à l'usurpateur maintenant, n'était-ce pas comme ça aussi qu'il avait considéré Jimin au début avant de finalement s'intéresser à lui?

Hors de question de prendre ce risque.

Il allait éliminer l'usurpateur, rendre son crédit et sa dignité à Jungkook et l'empêcher de s'incruster dans sa vie.

Il s'était rendu sur les lieux. Il était 12h10. S'il ne s'était pas trompé, il avait deux minutes d'avance. Pourtant un homme était déjà là, un homme à la carrure trapue, dont le visage était caché par une capuche. Il s'approcha, la sensation de son couteau frottant contre son t-shirt, caché à sa ceinture, le rassurant à chaque pas.

Puis l'homme se retourna. Il devait avoir une quarantaine d'années et le rouquin cru lire une légère expression de surprise sur son visage lorsqu'il le vit. L'homme fit un pas vers lui.

«Êtes-vous celui que j'attends ?
— Un usurpateur comme toi ne devrais attendre qu'une chose de quelqu'un comme moi...»

Ce regard de Jimin était prédateur, froid, alors qu'il attrapa son couteau contre sa hanche. L'homme comprit immédiatement et recula d'un pas par réflexe avant de prendre une position défensive. Mais Jimin bondit plus vite qu'il ne l'avait imaginé, sa lame entailla sa chair de son épaule jusqu'à son abdomen.

Le quinquagénaire avait réussi à esquiver le point vital visé par le rouquin, et alors que Jimin allait asséner un deuxième coup, un bruit sonore se fit entendre. Il sentit sa propre épaule se paralyser et une douleur devenant presque familière s'étendre dans son omoplate. On venait de lui tirer dessus.

Il grogna de colère en comprenant qu'ils n'étaient pas seuls et commença à courir. C'était un piège. Un piège grossier, et il était tombé dedans. Des sirènes commençaient à retentir de part et d'autre de la zone. Il en entendait partout autour de lui et n'arrivait pas à déduire un seul chemin libre. Celui qui avait mis au point ce piège avait parfaitement réfléchi à l'emplacement et à toute tentative de fuite. Il n'y avait plus qu'une seule solution. De l'autre côté des barrières qui longeaient le chemin de balade que les couples empruntaient les jours ensoleillés se trouvait l'océan. Ce fut la direction qu'il choisit.

Il se mit à courir de toutes ses forces, il savait que des hommes couraient derrière lui. Son seul obstacle avant la liberté n'était autre que l'usurpateur, blessé. Il avait ses chances. Il ignora la douleur dans son épaule. Il y était presque...10 mètres, 5 mètres, 3 mètres. 1. Il fléchit les genoux, prêt à sauter. Mais une masse s'agrippa à ses hanches et le retira en arrière. Le corps de Jimin tomba de tout son poids contre le sol en béton, et il n'eut pas le temps d'ouvrir les yeux que plusieurs individus le plaquèrent au sol. Il se débattait, il criait de rage, il criait de la tristesse, de la conscience de son erreur. Il criait car il avait échoué, et que son échec signifiait beaucoup de choses. Il sentait qu'on lui mettait quelque chose dans la bouche pour l'empêcher de se suicider en avalant sa langue, qu'on lui liait les poignets, les chevilles. C'était fini.

Il leva les yeux vers le ciel une dernière fois et laissa la lumière du soleil lui brûler les rétines. C'était un beau jour si on le comparait à la météo qu'ils avaient eu les jours précédents. Un peu de bleu réussissait à apparaître au-dessus des nuages, et des rayons parvenaient à s'infiltrer à travers la masse cotonneuse. C'est alors que quelque chose l'empêcha de voir. Sa vision était noire, bloquée, mais il avait toujours la sensation de voir la silhouette du soleil peinte dans ses iris.

silent SCREAM. | kookminOù les histoires vivent. Découvrez maintenant