chapitre treize

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— Août 2013, Espagne —

Neymar tenait toujours compagnie à Mercy, bien qu'il ait repris l'entraînement avec son nouveau club il y a déjà trois semaines.

En ce trois août 2013, Mercy allait subir une opération chirurgicale pour espérer enfin se guérir de cette gangrène gazeuse qui lui pourrissait la vie depuis quelques temps.

     — Ce n'est pas une bonne idée. Imagine tu ne survis pas ?

     — Neymar, si je ne fais pas cette intervention, dans tous les cas je vais mourir. La gangrène avance petit à petit, et même si avec le traitement elle ralentit, ça ne se stoppe jamais réellement.

     — Mais j'ai peur.

     — Normalement c'est moi qui devrais avoir peur, c'est moi qui me fais opérer. Tout va bien se passer je te le promets. Ça ne peut que bien se dérouler.

     — Mais les médecins ont dit qu'il y avait beaucoup de risques que tu y laisses ta vie, je ne pourrai pas–

     — Beaucoup oui, mais il y a des chances que je m'en sorte. Ne t'en fais pas.

     — J'ai l'impression de te laisser partir et que tu ne vas plus jamais revenir alors que l'on se reverra sûrement dans quelques heures, c'est un peu bête.

     — Ça ne l'est pas au contraire, tu es juste anxieux. Mais tout va bien non ? »

Elle prit sa main avant de caresser le dos de celle-ci, l'apaisant légèrement.

Un médecin toqua à la porte et entra en disant qu'elle allait être emmenée au bloc opératoire d'ici cinq minutes tout au plus.

Neymar la prit sans plus attendre dans ses bras, profitant des derniers instants avec Mercy avant son opération.

     — Je crois qu'il est temps de nous dire à tout à l'heure.

     — Oui... Tu tiens bon hein ?

     — Je vais tout faire pour en tout cas.

Mercy prit une enveloppe posée sur la table de chevet, et la tendit à Neymar.

     — S'il m'arrive quelque chose, garde cette enveloppe. Merci pour tout Neymar, merci de m'avoir sauvé la vie, je t'en serai éternellement reconnaissante et je ne l'oublierai jamais.

Il prit son visage entre ses mains avant de l'embrasser tendrement, baiser auquel elle répondit à cœur joie.

Il attendait ce moment depuis tellement longtemps, qu'il savourait chaque seconde à ses côtés comme si c'étaient les dernières.

Ils collèrent leur front l'un contre l'autre, essoufflés, et sans un mot. Il suffisait seulement d'un regard pour exprimer leur sentiment.

     — Tu as traversé tellement de choses, tu as vécu tellement de péripéties toutes plus intenses les unes des autres, tu as subi tellement tout ce qu'une personne en général ne souhaiterai subir, et tu es là à présent. Tu ne partiras pas aujourd'hui, je te l'interdis.

Le footballeur lui fit un dernier bisou sur le front avant de lui murmurer un  “je t'aime”, puis quitta la chambre.

Il se rendit en salle d'attente et appela sa mère pour qu'elle le rassure.

Il en avait pour quelques bonnes heures d'attente et ne savait pas comment passer le temps.

     — Mon chéri pourquoi tu te mets dans cet état ?

     — Je crois que je l'aime réellement maman, c'est horrible.

     — Oh Neymar... Sois positif, je suis sûre que tout peut bien se passer.

Il se pinça l'arête du nez, très stressé par la situation.

     — Je te laisse maman, je vais grignoter quelque chose.

     — Prends soin de toi mon chéri. Et tiens-moi au courant.

     — Promis.

Il raccrocha par la suite, et fixa le distributeur avec dégoût.

Il ne pouvait rien avaler pour le moment, tant le stress lui comprimait l'estomac.

Il patienta tellement longtemps dans cette salle d'attente, qu'il avait perdu toute notion du temps.

Il observa l'extérieur, et se rendit vite compte que la nuit était tombée. Il était seul, et s'impatientait.

Il faisait les quatre cents pas dans la salle, il était impossible pour lui de rester assis sur une chaise inconfortable, qui plus est dans ce genre d'endroit.

Il posa ses yeux sur l'enveloppe que lui avait donné Mercy avant son départ pour le bloc opératoire.

Il se demandait ce qu'elle contenait, mais n'avait pourtant aucune envie de l'ouvrir.

Il aurait préféré la déchirer, mais il la gardait précieusement dans la poche de sa veste.

Il soupira en voyant un médecin venir vers lui.

     — Monsieur Da Silva Santos ?

     — Oui c'est moi.

     — C'est au sujet de Mercy... Il serait plus simple d'en discuter dans mon bureau.

Il demanda au footballeur de le suivre, ce qui lui enlevait toute forme de sérénité possible.

Ils s'installèrent au bureau, tandis que le médecin ferma le dossier de Mercy avant de le poser dessus.

     — Je ne vais pas passer par quatre chemins Monsieur, mais malheureusement il y a eu de graves complications durant l'intervention.

     — Quel genre de complications ?

Il ne souhaitait même pas entendre les raisons.

     — Pendant l'intervention, Mercy a fait une hémorragie interne. Son cœur a lâché, et nous ne sommes pas parvenus à la réanimer, après mainte et mainte tentatives. Elle est malheureusement décédée. Je vous présente donc mes plus sincères condoléances Monsieur, j'en suis désolé.

Il glissa le dossier à Neymar, qui n'avait même pas réagi.

Le médecin quitta son bureau, pensant que le footballeur avait besoin d'être seul durant cette atroce souffrance.

Une larme s'échappa de ses yeux, puis deux, puis trois et ainsi de suite. Il ne pouvait contenir son chagrin plus longtemps.

Il l'avait perdu pour de bon, elle qui lui avait promis que tout allait bien se passer et qu'après cette épreuve, rien ne pourrait l'arrêter.

Il avait tout fait pour sauver Mercy, cette jeune femme née en plein milieu de la mer, sans famille et totalement détruite par la guerre.

Il avait perdu la femme dont il venait fraîchement de tomber amoureux.

Malheureusement,
deux étrangers,
si différents,

pouvaient s'accorder,
le temps d'un instant,
et non pour l'éternité.

« Je m'appelle Mercy. »

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-trenteseptkm

mercy» NEYMAR JR Où les histoires vivent. Découvrez maintenant