chapitre trois

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—2009, Brésil—

     — Maman maman !

Neymar entre en courant dans la maison de son enfance.

     — Qu'est-ce qu'il y a mon fils ? 

     — Dans deux jours je vais jouer mon premier match en professionnel !

Sa mère sourit avant de le prendre dans ses bras, en lui disant qu'elle est fière de lui.

     — Ton entraîneur te l'a dit ?

     — Oui, il m'a dit qu'il allait peut-être me faire rentrer en cours de match !

Rafaella descendit en trombe de sa chambre, ayant entendu du bruit en bas.

     — Neymar, tu es rentré ! 

L'adolescente sauta dans ses bras.

Sa sœur ne le voyait pas beaucoup, et ces derniers temps, à chaque fois qu'il revenait, elle était occupée ailleurs.

     — Tu seras là cette année pour mon anniversaire ? C'est bientôt en plus ! Je vais avoir treize ans, j'aimerais bien que tu les passes avec moi, comme quand on était petits.

     — Je ne sais pas Rafa, ça dépend de mon entraîneur, je ne pense pas être libre, je suis sincèrement désolé.

     — Mais ça fait trois ans que tu rates mes anniversaires, j'en ai plus qu'assez ! Déclara-t-elle, furieuse.

Rafaella, qui cette fois-ci, réagit comme une fillette de sept ans, monta dans sa chambre en claquant la porte.

     — Neymar...

     — Mais je n'ai rien fait, moi aussi je voudrais être présent pour son anniversaire, mais ce n'est pas moi qui le décide maman.

     — Si tu en avais quelque chose à faire, tu aurais certainement pu te libérer.

     — Bon ça me casse les couilles.

     — Neymar ton langage ! Sa mère était énervée elle aussi.

Cette fois-ci, c'était à son tour d'aller dans sa chambre, en prenant bien soin de claquer la porte, également.

Il pensait que toute la misère du monde lui tombait dessus, or, ce n'était pas le cas.

Contrairement à lui, d'autres personnes vivaient un enfer, et n'étaient même pas en droit de se plaindre.

Mais ça, il ne le savait pas. Ce cher footballeur ne s'intéressait qu'à son ballon rond, et non au monde qui l'entourait.

Il ne prenait même pas la peine de donner de ses nouvelles à sa famille, alors pourquoi se soucierait-il des problèmes dans des pays en guerre ?

—2009, Afghanistan—

     — Avance.

Mercy essayait de se relever du sol, dépourvue de ses forces. Elle ne pouvait guère avancer.

     — J'ai dit avance, fit le tyran d'un ton qui se voulut autoritaire.

Une détonation retentit dans la pièce. Il avait tiré une balle dans le plafond, faisant trembler les murs.

Elle se releva avec le peu de force qu'il lui restait, pour subvenir aux besoins d'un de ses supérieurs.

     — Plus vite.

Elle lui lança un regard noir, comme pour lui dire qu'elle faisait ce qu'elle pouvait, avec le peu de force qu'elle avait.

Il la frappa au visage, encore et encore. Elle endurait ce cauchemar depuis plus de quatre ans déjà, elle avait maintenant l'habitude.

Elle n'avait plus de vie depuis quatre ans.

Elle n'avait plus vu sa mère adoptive depuis quatre ans.

Elle n'avait pas vu la lumière du soleil depuis quatre ans.

Elle n'avait plus vu Barmyan depuis quatre ans.

Ce qu'elle voyait depuis tout le temps, étaient des hommes sûrement en manque de sexe, qui ne cherchaient qu'à se donner du plaisir.

Elle n'était pas la seule dans ce cas-là. Ils avaient enlevé plusieurs autres femmes en plus d'elle.

Elle se releva en se touchant la joue ; elle saignait.

Pourtant, le sang ne lui fait plus peur, elle en a tellement vu depuis sa naissance, qu'elle en était vaccinée.

Il l'avait frappée avec son arme.

     — Tu l'ouvres, je te bute petite conne.

Il la poussa pour l'emmener vers son supérieur, qui l'accueillit à bras ouverts.

Chaque semaine, elle se faisait violer par ces tyrans. Elle ne pouvait rien y faire.

La seule chose positive qu'ont ces malades, c'est qu'ils lui ont offert l'éducation.

Mais chaque soir, dans son ciel sans étoile, elle s'inventait une autre vie.

Sans guerre, dans un autre pays. Si elle avait été quelqu'un d'autre. Elle veut s'en aller. S'évader.

Et elle allait y arriver. Elle allait établir un plan avec ces femmes, qui deviendront ses complices.

Elles seront dans le même camp, elles vivent le même calvaire toutes ensemble.

Le plan évasion devra se créer. Combien de temps cela prendra ? Elle n'en avait aucune idée, mais elle ne comptait pas passer sa vie dans cet endroit terrifiant.

« Pulvérisés, sur l'autel, de la violence éternelle. »

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-trenteseptkm

mercy» NEYMAR JR Où les histoires vivent. Découvrez maintenant