Chapitre 10

2.7K 281 102
                                    

Je suis retourné à la prison plusieurs jours plus tard. Je ruminais dans mon coin les paroles de Monsieur Mayers. Je n'avais jamais osé l'appeler par son prénom. Et pourtant il était vraiment très gentil. J'ai été tiré de mes réflexions par deux gardiens qu'on m'a forcé à suivre. Le directeur a décidé de m'envoyer en isolement. Pour ma sécurité. Je me disais que ça allait être pire encore que cette cellule. Plus petit, plus sombre, pas de lumière, pas de codétenu muet mais qui faisait quand même office de présence. Rien.

Les deux hommes m'ont conduit jusqu'au quartier où j'allais désormais vivre mais je résistais. Je ne pouvais pas. Je n'allais pas tenir une journée là-dedans sans devenir fou. Je leur ai dit que je ne pouvais pas mais ils s'en fichaient. Ils ricanaient et me poussaient à l'intérieur tout en se moquant du grand dealer effrayé par le noir. Je frappais sur la porte métallique en hurlant. Mes poings me faisaient souffrir mais je ne devais pas arrêter. Ils allaient comprendre et me laisser sortir. Je n'arrivais plus à respirer. Une douleur fulgurante me vrillait la poitrine. Je voyais flou. De nouveau j'étais dans ce débarras noir et froid. De nouveau je sentais les coups sur mon corps et leurs mains rêches sur ma peau. Ils allaient me faire mal et cette fois je ne pourrais plus partir...

-Bon sang mais c'est pas possible ! Il fait une crise d'angoisse ! Ouvrez moi cette putain de porte immédiatement !

Et cette voix, je l'ai reconnue. C'était celle de l'homme qui m'avait sauvé dans les douches. Il était encore une fois venu à ma rescousse aujourd'hui.

-Dégagez ! A-t-il ordonné aux deux hommes. Respire Travis, ça va aller. La porte est ouverte. Vas-y, inspire et expire profondément... Voilà... Disait-il quand j'éxécutais ses ordres. Ça va aller. Je suis là.

J'ai ouvert les yeux pour voir le visage de mon sauveur. Il avait une voix douce et calme qui m'inspirait confiance mais je voulais voir à quoi il ressemblait. Des cheveux châtains coupés courts, une barbe légère, des yeux noisettes pétillants et un sourire rassurant. Je n'ai pas pu m'empêcher de penser qu'il était mignon.

-C'est quoi ton nom ? Avais-je subitement demandé.

-Arley...

-Comme les motos ?

Son rire résonnait dans mes oreilles. J'aimais beaucoup ce son.

-Ouais si tu veux mais ça s'écrit pas vraiment pareil. Tu vas mieux ?

-Je crois oui...

-T'as de la chance. Je suis vraiment là au bon moment quand il s'agit de toi.

C'était bizarre oui...

-Merci... Arley.

-De rien. On est gardien pas bourreau. Suis-moi. On va aller parler au directeur.

Je l'aurais suivi n'importe où du moment que je m'éloignais de cette pièce.

-Tu ne bouges pas d'ici, a-t-il dit en me laissant sur une chaise devant un bureau dont la porte était vitrée.

-Comme si je pouvais m'échapper, j'avais soupiré longuement.

Toutes les portes étaient verrouillées et seul un membre du personnel possédait les clés. Passer par les fenêtres ? Impossible. Elles étaient condamnées. Comme moi.

Be FreeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant