Be Free

Chapitre 38

Suite à ma dernière mésaventure je n'ai pas repris le boulot alors je me consacre au dessin pendant que Parker se remet de sa main aux doigts brisés. Nous sommes plus proches que jamais même si sexuellement parlant nous n'allons pas plus loin pour le moment.

J'ai touché l'argent de mon père. J'ai une petite idée de ce que je peux en faire. J'en ai parlé à mon petit ami qui m'a dit de suivre mes envies. De ne pas penser aux autres. De simplement faire ce qui me rend heureux. Pour une fois j'obéis. Avec l'aide de Connor j'ai trouvé un petit chalet reculé et à l'abri. Le prix est dérisoire alors je m'y suis rendu en sa compagnie et j'ai de suite adoré cet endroit. J'ai décidé d'en faire mon second foyer parce que la maison de mon père restera toujours mon premier chez moi.

J'ai effectué quelques recherches et je suis entré en contact avec une maison d'édition à laquelle j'ai envoyé quelques ébauches de mon travail. Je n'avais pas énormément d'espoir en éternel défaitiste que je suis. Enfin je mens. Je suis optimiste sur pas mal de choses. Comme ma relation avec Parker. Ça fonctionne bien entre nous. On se dispute évidemment mais ce n'est jamais pour très longtemps. La plupart du temps nous nous entendons très bien et ses affaires atterrissent petit à petit chez moi. J'en suis très heureux.

Je l'ai été encore plus quand on m'a dit que mon travail donnait envie d'en voir plus. J'ai longtemps dialogué avec l'éditeur et il a surtout retenu une idée. Celle qui, je l'avoue, me plaît le plus. Seulement comme je l'ai dit en rentrant de l'hôpital, il y a des choses que je dois faire seul. Je dois réaliser mes rêves comme on me l'a toujours dit. J'ai besoin d'air et d'un peu de liberté pour le faire.

-Bonsoir...

La voix de Parker me tire de mes pensées. Sa bouche qui vient se lier à la mienne m'emmène bien loin de tout ça. Trop loin. Je ne m'en lasserai jamais.

Je dois quand même lui en parler. J'ai peur de sa réaction. Je ne veux pas qu'il pense que je le repousse. Ce n'est et ce ne sera jamais le cas. Il m'a donné envie de vivre. J'aurai toujours besoin de lui pour me rappeler à quel point la vie peut-être belle.

-Salut.

-Pourquoi tu fais cette tête ?

-Parce que je veux te parler d'un truc.

Il hoche la tête en s'asseyant.

-Vas-y.

-Je vais partir dans le petit chalet quelques temps. Pour bosser sur mon projet.

-C'est une bonne idée. Ça te fera du bien. Mais pourquoi j'ai l'impression qu'il y a un mais ?

-Parce qu'il y en a un. Je dois faire ça tout seul.

-Oh... D'accord oui je comprends.

Non. Il ne comprend pas mais puisqu'il n'a pas envie de me contrarier il prétend le contraire.

-Ça ne change rien au fait que je t'aime et que j'ai besoin de toi dans ma vie. Ça ne remet pas en cause ce que nous sommes. Je n'ai jamais rien accompli de bien. Jamais fait quelque chose de mon propre chef. Je veux réussir mais j'ai envie d'y arriver seul. De me prouver que j'en suis capable. Sans m'appuyer sur quelqu'un.

-D'accord mais...

-Oui ? Je demande en prenant sa main dans la mienne.

-Tu ne vas pas complétement te couper du monde ? On pourra se parler ?

-Bien sûr que oui. Je vais avoir besoin de ta voix et de tes encouragements. Tu sais que ça compte plus que tout. Je ne pense pas en avoir pour très longtemps. J'ai déjà plein de choses de faites et le reste est bien ancré là-dedans, dis-je en posant un doigt sur ma tête.