Chapitre 2

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Je ne sais même pas quel jour on est. Tout ce que je sais, c'est que c'est un jour d'école, un de plus, où il faut que je me lève à six heures du matin. Je me perds, mais je pense que l'on peut me comprendre. Je me perds avec les cours, ce que je dois faire, ce que j'ai déjà fait, quelle heure il est, quel jour on est, même quel mois ou quelle année. Cette année va bientôt se finir pour laisser place à une nouvelle, ouf. C'est la pire année de ma vie que je n'ai jamais vécu. Cela étant, j'essaye toujours de relativiser : il y a pire, des personnes peuvent avoir pire, et je pourrai toujours avoir pire dans l'avenir, même si je ne l'espère pas. Ça été très dur dans tous les points : familial, amical, sentimental, émotionnellement, professionnellement, bref... rien n'allait. J'ai une petite voix dans ma tête qui me dit que la nouvelle année va être beaucoup plus clémente que celle-ci. Je ne sais pas comment ça se fait, mais quelque chose me souffle doucement, ma conscience peut-être, que je vais passer une bonne année. C'est tout ce que j'espère. (Si seulement je savais ce qui m'attends).

Lorsque je suis en cours, j'écoute d'une oreille distraite les différents cours. Je passe d'une salle à l'autre, je divague dans les différents étages et couloirs, mon esprit totalement vide. Je ne fais même plus semblant d'aller bien. Les gens vont penser que je suis fatiguée, que je suis dans une petite phase de déprime parce qu'il fait froid, que les journées sont longues et que le soleil n'a pas montré son nez depuis des mois. Malheureusement, il n'y a pas que ça. Je me suis blessée à la gymnastique en faisant un salto au sol, il y a quelques mois. J'ai eu une hyper extension au genou, et j'ai encore mal deux mois plus tard. J'ai arrêté la gymnastique. Ma passion, ma raison de vivre. Je l'ai arrêté du jour au lendemain. Je n'en pouvais plus. Dès que j'y allais, j'étais fatiguée, j'avais envie de partir,mes muscles me faisaient horriblement mal, et j'avais envie de pleurer à chaque instant. Mes mouvements ne passaient plus, je n'arrivais plus à en apprendre de nouveaux. Les filles du groupe me déprimaient, j'étais la seule qui travaillait, seule, en silence, les larmes qui avaient envie de couler. Mes problèmes ne s'évaporaient plus. Ils restaient là, encore plus tenaces que si j'étais chez moi ou en cours. Comment ce rêve a-t-il pu se transformer en cauchemar du jour au lendemain ? Je pense que cette blessure a été un signe. Le signe que je devais arrêter. Le signe qui s'est accentué plus tard dans mes problèmes, et qui fait que j'ai bien fait d'arrêter la gymnastique pour le moment.

Broken and LostOù les histoires vivent. Découvrez maintenant