Chapitre 11

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Le garçon qui avait des vues sur moi, m'écrit un message sur Instagram. En gros, le message sonne comme ça :
« Salut, je voulais prendre de tes nouvelles pour ce qui s'est passé tout à l'heure. Qu'est-ce qu'il s'est passé ? Ça va mieux ? C'était une crise d'angoisse, ou je sais quoi ? »
Je lui réponds poliment, que je ne comprends pas vraiment ce qu'il s'est passé, que cela ne m'était encore jamais arrivé auparavant, et que, oui, appelons cela comme on veut, mais j'ai fait une crise de panique, ou d'angoisse. Il me conseille de bien me reposer, de dormir le plus tôt possible, d'éviter toute mauvaise distraction, puis il me souhaite une bonne soirée et une bonne nuit. Ce fut la dernière fois que l'on parla ensemble, que ce soit par message Instagram ou en vrai, de vive voix.
Encore une déception. Puis d'un autre côté, j'étais soulagée. Le seul truc qui me pinçait un peu le cœur, c'était qu'il ne me parlait plus, que je n'avais plus de messages dans la soirée, que je n'apprenais plus à connaître quelqu'un, et qu'il m'évitait dès qu'il me voyait dans le lycée. Ce n'était pas vraiment sa personne qui me manquait ; c'était son comportement, et tout ce qui venait avec qui me faisait mal. Lui, ça a été la troisième voire cinquième personne – si on compte mes harceleuses – qui ont arrêté de me parler du jour au lendemain. Sans explication. Sans putain d'aucune explication. Et ça, ça me rend en colère et triste aussi. Je me questionne beaucoup. Je me demande pourquoi toutes ces personnes ont décidé de partir de ma vie, sans me dire pourquoi. Qu'est-ce que j'ai fait de mal ? En primaire, je peux comprendre. Elles ont presque fait de ma vie de petite fille un enfer. Je dis presque, parce que clairement, ce n'était pas si horrible que cela, je n'avais pas envie de mourir, quoi – ou même de changer d'école. Disons les choses crûment. Mais en seconde, les deux personnes, ou surtout LA personne qui est partie de ma vie, sans un regard en arrière, du jour au lendemain, je n'ai pas compris. Et je ne comprends toujours pas. Soit, on ne s'était jamais voué fidélité, on ne sortait pas ensemble, on était juste ami, mais tout de même. Tu ne tournes pas le dos à une personne soi-disant proche de toi, à qui tu racontes ta vie, et inversement. Fin, je sais pas, pour moi ça me paraît logique et normal.
Malheureusement, ce ne sera pas ma dernière déception. Ce ne sera pas la dernière personne qui arrêtera de me parler du jour au lendemain.
La quatrième et la cinquième personnes, ce sont toutes deux des garçons. Encore un peu plus âgés que moi. Un des deux est l'un des amis du copain à ma meilleure amie, et l'autre c'est un ami à l'une de mes sœurs. Celui-ci, je le connais depuis le collège, et j'ai toujours eu un petit faible pour lui. Je ne sais pas trop pourquoi ; surtout qu'au collège, il était en 3e et j'étais en 6e, mais je sais pas, il était drôle, plutôt mignon, et plus grand. Je suis sûre que juste parce qu'un garçon est plus vieux que nous, on peut être attiré. Bref, en tout cas, un jour, on était sorti tous ensemble au cinéma. Puis, il a commencé à me texter sur Messenger. Et, cela a duré plusieurs semaines. Puis d'un jour au lendemain, pouf, on a arrêté de se parler. Mais, pour une fois, ça a été des deux côtés. Ce que je veux dire, c'est qu'on a arrêté de se parler, et qu'aucun des deux n'a relancé la conversation. C'est le moins pire, je trouve. Puis je savais qu'il était plus vieux que moi, j'étais au lycée, lui il travaillait déjà, et je lui supposais avoir un faible pour la meilleure amie à ma sœur, donc bon.
Pour le second, il n'était pas vraiment à mon goût, il n'était pas vraiment intéressant non plus, mais quoique drôle. Puis pareil, on s'est parlé pendant deux semaines à tout casser sur Instagram, puis il a arrêté de me parler d'un coup. Il fallait qu'on « arrête », ou je ne sais trop quoi. Pareil, ce ne fut pas sa personne qui me manqua, mais le fait de discuter tard le soir avec quelqu'un, le fait d'apprendre à connaître quelqu'un, et surtout, le fait que quelqu'un s'intéressait à moi. Même si ce n'était pas vraiment, je me sentais un peu « importante ».
Depuis ces déceptions, j'ai essayé de me promettre de ne plus m'attacher aussi vite aux personnes, de ne plus accorder ma confiance trop vite – comme si je n'étais déjà pas assez sur mes gardes – et de ne pas chercher l'amour partout où je passais. Cette promesse, je ne l'ai pas tenue. C'est bien pour ça, que j'ai écrit « essayé ».

Broken and LostOù les histoires vivent. Découvrez maintenant