Chapitre 4

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    C'est le regard vide que j'accepte la main que me tend Ethan lorsque les premières notes de la musique se font entendre. Un cours de danse a été organisé en préparation du bal de bienvenue qui se tiendra ce soir devant les médias.

Tandis que nous dansons, je suis bien heureuse qu'il n'y ai pas de journalistes dans la pièce pour commenter mon attitude froide. Notre professeure doit remarquer le problème car elle crie entre deux conseils :

- Mademoiselle Romero, un peu de passion et de fluidité dans vos gestes s'il vous plaît, vous êtes raide comme un piquet !

Je soupire tandis qu'Ethan s'amuse de la situation et plaque un peu plus sa main au creux de ma taille pour me coller à lui.

- Suis mes mouvements et détends toi, souffle-t-il dans mon oreille.

Comment lui expliquer que je n'ai pas le cœur à rentrer dans son jeu ? Ça éveillerai directement des soupçons.

Je relève les yeux vers lui :

- C'est vrai que la règle interdisant les relations ne s'applique pas à vous ? je demande d'un ton neutre et distant.

Il plisse les yeux, tentant de déchiffrer mon regard et sourit, à la fois perturbé et plein d'assurance :

- En effet, elle ne s'applique pas aux supérieurs de sang plus généralement. Pourquoi cette question, Ruby ?

Il prononce mon prénom avec douceur et délicatesse. J'aimerai le remettre à sa place et lui dire que pour lui c'est Mademoiselle Romero mais encore une fois je ferai un faux pas et mettrai ma crédibilité en péril. C'est un jeu d'adresse sans fin que de s'exprimer, ici.

Je remarque bien qu'il croit que je pose la question d'un air intéressé, comme pour savoir si quelque chose pourrait arriver entre nous. S'il savait.

- Je trouve juste que la télé en fait un peu trop là dessus, je finis par lâcher.

Il semble un peu déçu par ma réponse :

- C'est un problème qu'on nous voie ensemble à la télé ? demande-t-il avec suspicion.

Je ne sais pas s'il pressent quelque chose où s'il dit juste ça comme ça, mais je ne dois pas entretenir de doute. J'ai une mission et je ne peux la compromettre à aucun prix.

Je m'efforce donc de lui offrir un sourire charmeur tout en replaçant ma main sur son omoplate :

- Non, aucun problème, Monsieur Snyder.

Je m'applique à reproduire le même ton en prononçant son prénom, ce qui adoucit automatiquement son regard. Il passe frénétiquement sa langue sur ses lèvres et m'adresse un sourire en coin avant de reprendre ma main avec une caresse pour continuer la danse.

La première chose que je fait à la fin de l'intensive session, c'est me précipiter sur la référente principale pour lui demander s'il y a des moyens pour communiquer avec les inférieurs, étant donné que nos forfaits ne fonctionnent pas vers l'extérieur du Palais. Ce à quoi elle répond placidement que pour l'instant je devrai m'en passer.

Je quitte le vestiaire sans plus d'informations. C'est Rosa qui vient à ma rescousse :

- Je ne veux surtout pas que tu croies que je t'espionne mais je t'ai entendu parler à la référente, et moi on m'a dit qu'on aurait le droit de communiquer par lettres dans quelques jours, si ça peut t'aider.

Je la remercie pour ce coup de pouce et nous rejoignons respectivement nos quartiers.

Tout en marchant vers le seuil de ma chambre, je réfléchis à un plan pour rassurer Connor, je me doute que les lettres envoyées et reçues vont être contrôlées dans les moindres détails alors il va falloir faire preuve d'imagination pour...

Le Cercle - le FlorilègeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant