Chapitre 14

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    De retour à ma chambre, je croise un coursier en train de déposer mon courrier, je l'interpelle afin qu'il me le donne directement en main propre puisque je suis là. Il sursaute mais s'exécute. Je jette un coup d'œil rapide aux noms des expéditeurs des différentes enveloppes, m'attendant à trouver une lettre de Connor. Mais il n'y a rien. Il ne m'a toujours pas répondu.

Ne pouvant plus résister à mon inquiétude et ma frustration, je rappelle le coursier tandis qu'il continue sa distribution, ce qui lui vaut un nouveau sursaut.

- Excusez moi, savez-vous comment je peux passer un appel à une personne hors du Palais ?

Il semble surpris par ma question mais se reprend vite :

- Il vous faut un accord de la présidente en personne, pour cela, Mademoiselle.

- Comment puis-je l'obtenir ?

- Eh bien... je pense que vous devriez d'abord avoir une entrevue avec elle pour la convaincre de vos raisons.

Et merde. Voilà qui ne va pas s'avérer être une partie de plaisir.

- Pouvez vous lui transmettre ma demande d'entrevue, je vous prie ?

- Bien sur, ce sera fait le plus vite possible.

Je le remercie tandis qu'il accélère sa tournée pour disparaître quelques minutes plus tard au fond de ce couloir interminable.

À peine installée dans mon lit pour reprendre mes lectures, on vient toquer à la porte. Je suis surprise lorsque je comprends qu'il s'agit du même coursier venant m'annoncer que la présidente est prête à me recevoir. Cet homme est d'une rapidité surhumaine.

Je ne perds pas de temps et me rends illico dans son bureau. J'attends quelques minutes, cette fois, dans l'avant-salle mais peu m'importe. Il n'y a rien qui me tracasse en ce moment à part le silence pesant de mon petit ami, et je compte bien y remédier.

- Vous souhaitiez me voir, Mademoiselle Romero ?

Je suis surprise par la façon dont elle m'a appelée, presque avec autant de respect que pour les autres candidates, mais je ne m'attarde pas et la suit à l'intérieur.

- Oui, je souhaiterais passer un appel à mon meilleur ami, dont je me trouve dans l'absence de nouvelles depuis plusieurs semaines. Je suis assez inquiète.

Elle m'observe attentivement comme pour lire le moindre signe d'anomalie dans mes yeux. Mais je ne compte pas flancher. Elle fronce quelque peu les sourcils avant de se rasseoir dans son fauteuil en soupirant :

- Tu sais que je ne peux pas accorder ce genre de choses sans raison importante.

- Je ne demande que quelques instants pour m'assurer que tout va bien. J'ai peur qu'il ne lui soit arrivé quelque chose.

Je soutiens son regard sans la moindre hésitation, en réalité, tout ce que je dis est vrai si ce n'est le détail concernant la nature de notre relation.

- Je peux envoyer un garde m'assurer de cela à votre place si vous me donnez son adresse.

Elle chercher visiblement la moindre excuse possible pour refuser.

- Dans le cas où il ne répondrait pas, je vous en serais extrêmement reconnaissante, cependant je ne souhaite pas déranger le personnel sans raison importante.

Le fait que j'ai réussi à retourner la situation semble la prendre de court, elle sait pertinemment que ce que je dis est bien plus raisonné et logique. Elle a juste peur de perdre le contrôle à chaque fois qu'elle doit céder quoi que ce soit, et en particulier pour moi.

Le Cercle - le FlorilègeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant