[Kiribaku] Le droit au bonheur

Chapitre 10 : Proposition

Jour après jour, les séances de révisions avec Bakugo s'enchaînèrent, je peinais réellement à trouver le rythme entre le boulot, le lycée et ces révisions tout en cachant le premier point à Bakugo mais heureusement pour mon sommeil et ma santé mental les examens arrivaient.

En tout cas les cours de mon ami m'aidèrent énormément, au début les coup de cahier sur le crâne s'enchaînaient mais étrangement il trouva un calme que je ne lui soupçonnais pas et il réussit à trouver de bonnes méthodes pour me faire comprendre ce sac de nœud qu'étaient les sciences, hormis ses énervement si je ne comprenais pas de suite les révisions se passèrent globalement bien.

Et puis passé autant de temps avec lui me plaisait, je me sentais plus proche de lui et lors des pauses qu'il daignait m'accorder sous peine de voir ma cervelle dégoulinait par mes oreilles et mon nez, nous discutions ce qui nous rapprocha, j'en appris plus sur lui et je m'autorisa même à lui donner quelques informations sur moi qui ne me compromettrait pas.

Et puis ces moments rien que tout les deux finirent par représenté une parenthèse pour moi ; une bulle loin de tout mes problèmes que je devait gérer seul, de mes responsabilités d'adulte malgré mes 15ans mais aussi mes erreurs et mon dégoût de moi même.

J'arrivais à poser tout ça une poignée d'heure par jour, me permettant de respirer pleinement et de trouver la force de continuer par la suite.

Si j'y arrivais, c'était grâce à ta présence, et malheureusement, ma résolution de me tenir éloigné de toi s'effritait au fur et à mesure et mon choix me coûtait de plus en plus. Mon cœur saigne de ne pouvoir tout te raconter, de ne pas pouvoir te faire confiance, de ne jamais pouvoir t'appartenir. Mon âme, froide de par sa solitude, ne demande qu'à se réchauffer au creux de tes bras.

Je faisait tout mon possible pour m'en tenir à mon idée de départ : garder une distance pour ne pas te blesser également. Mon être se déchire en deux moitiés, l'une voulant que je paie pour mes erreurs, pour ma différence, pour elle, pour ce que j'ai fait ; l'autre partie de moi ne demandais qu'à être aimée par toi, de totalement lâcher prise et de te laisser me consoler. Cette partie pensait que j'avais suffisamment souffert, et que tu pourrais être ma rédemption.

Ces deux parties n'étaient d'accord que sur un point : la peur. Cette angoisse constante, qui me maintenait sur mes positions, cette peur qui me tient aux tripes depuis tant d'années, cette sensation qui est passée de la peur de mon père à la crainte d'être découvert, puis à celle de te perdre, et c'est sûrement la plus douloureuse de toutes ; on s'habitue à beaucoup de choses quand on y est obligé, les coups, les humiliations, les abus faisaient malheureusement partie de ma vie pendant un temps. Même si pour survivre mentalement on s'habitue, la carapace se fend au fur et à mesure, et on a beau la réparer, elle reste fragile, si par malheur je te perds, cela pourrait bien apporter le coup de grâce à cette carapace, elle qui a déjà tellement encaissé, un choc de cette ampleur pourrait détruire mes dernier espoirs.

D'un côté, la surcharge de choses à faire avait de bons cotés, cela m'évitait de trop réfléchir à tout cela, et le soir j'étais trop épuisé,m'endormant dès que ma tête se posait sur l'oreiller. Mes mauvais souvenirs me laissèrent en paix pendant cette période, sûrement à cause de cette fatigue. Mais je savais que le répit octroyé ne durerait pas, ils finiront par revenir, ils reviennent toujours, me poursuivant, me harcelant depuis si longtemps.

Aujourd'hui, nous sommes vendredi, et ce sera le dernier week-end avant les examens. Après le dernier cours de la journée, je rangeais mes affaires rapidement, dans l'optique d'arriver assez vite au magasin, Saiko me remplacera en semaine jusqu'à la fin des exams, et je lui renverrais l'ascenseur lors des siens. Mais je devrais quand même faire mes heures le week-end, les factures ne prennent pas de vacances, et ne s'arrêtent pas pour les examens.