Chapitre 23: Colère

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''LA VACHE tu t'es pas loupé ! Tu t'es fait ça pendant l'entraînement ?

La question venait de Denki, alors que je me changeais dans les vestiaires pour l'entraînement aux techniques spéciales. Je fronçai les sourcils, ne comprenant pas de quoi il parlait.

Puis je remarquai qu'il fixait mon cou.

Je passai alors la main dans cette zone, y sentant mes plaies qui commençaient tout juste à cicatriser.

Celles que je m'étais faites dans la nuit d'hier après mon cauchemar.

Ces putains de plaies que j'avais tout de suite regretté d'avoir ouvertes.

Je n'étais pas du genre à me faire du mal physiquement, même dans les moments difficiles, je n'avais jamais pensé à me faire du mal ainsi.

Mais hier, encore embué dans les limbes de ces souvenirs, je m'étais fait ça, sans vraiment m'en rendre compte.

La fatigue devait y être pour beaucoup aussi.

Ce cauchemar n'était pas le premier.

Depuis le début de l'internat, les cauchemars s'enchaînent presque toutes les nuits, et quand je n'en faisais pas, je n'arrivais pas à trouver le sommeil à cause de la peur de les voir resurgir.

J'accumulais alors des heures de manque de sommeil.

Et cela commençait à se voir.

Des cernes violacées s'étaient creusés sous mes yeux injectés de sang.

Je manquais d'énergie et de vivacité aux entraînements.

Et j'avais de plus en plus de mal à me comporter comme si tout allait bien.

Comme si mon père ne me refaisait pas du mal toutes les nuits.

Comme si mes erreurs passées n'existaient pas.

Je donnai le peu de force que j'avais pour maintenir l'illusion que j'allais bien. Mais je sentais que cela me coûtait le peu de forces aussi bien physique et morale qu'il me restaient.

Combien de temps allais-je tenir comme ça ?

Je ne savais pas.

Mais il fallait que je tienne le temps qu'il faudra.

J'avais survécu à mon passé, ce ne sont pas ces fantômes qui me tueront.

Du moins je l'espérais

Je devais devenir plus fort, ne pas me laisser abattre.

Puisqu'il persistait, je devais apprendre à faire avec.

Je répondit à mon ami qui me fixait toujours.

D'ailleurs, il n'était plus le seul. Avec sa discrétion, il avait attiré l'intention de toutes les autres personnes présentes dans le vestiaire.

''Oh ça ; c'est rien, je me suis juste blessé hier.''

''Mais je me rappelle pas t'avoir vu blessé après l'entraînement hier ?'', me répondit-il.

Denki

Sérieusement.

Ferme ta gueule .

Décidément, il aimait bien me foutre dans ma merde.

De toute façon, j'étais trop fatigué pour m'énerver.

Je me contentai juste de trouver une excuse

''Oui, mais moi, je te parle de mon entraînement perso.''

Mon ton était assez froid, voulant lui faire comprendre que je ne voulais pas continuer la conversation.

[Kiribaku] Le droit au bonheurOù les histoires vivent. Découvrez maintenant