Chapitre 16 : Famille

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Je relus une deuxième fois cette lettre pour être sûr de ce que j'avais compris.

Pourvu que je me sois trompé.

Mais ma relecture ne fit que confirmer que j'avais bien raison de paniquer.

Là, j'étais très mal barré.

Le lycée, suite aux derniers incidents voulait opérer des changements à son fonctionnement et plus particulièrement renforcer la sécurité des élèves, avec notamment l'instauration d'un internat. Pour parler des ses réformes et avoir l'approbation des parents, notre professeur principal et All Might allaient venir à la rencontre des parents ou tuteurs légaux chez eux afin de les rassurer. Dans la lettre le jour et l'heure de visite étaient même précisé, pour ma part, ils viendraient jeudi vers 17H30.

Autrement dit dans quatre jours.

J'avais quatre putains de jours pour trouver une solution crédible pour expliquer l'absence de mes parents ... Bordel, comment je vais m'en sortir ?

C'est la merde.

C'est grave la merde.

Alors que je continuais à paniquer intérieurement, Saiko me sortit de ma torpeur en enfonçant ma casquette sur mon crane, me rabattant la visière devant les yeux, suffisamment pour que tout deviennent noir.

''Aller le bleu, bouge, on a du boulot avec les touristes''

Il avait raison, pour l'instant je devais me concentrer sur mon boulot, du moins autant que je pouvais, je chercherais une solution plus tard même si les options me semblaient limitées.

Je remis correctement ma casquette puis ferma mon casier où je venait de poser la lettre de mon lycée, et me retourna vers Saiko.

- Ça va ? T'es tout pâle ? Me demanda-t-il.

- Oui ça va, répondis-je simplement.

Il me regarda dans les yeux en me redemandant:

- T'es sûr ?...

Venant de lui c'était une question piège ; mais je n'avais pas envie de parler de ça maintenant.

- Oui je suis sûr.

Il se planta devant moi, me coupant dans ma marche, et se pencha afin d'être à ma hauteur.

- Menteur, dit-il simplement.

Et voilà, il recommence.

- Pourquoi tu t'obstine à me mentir alors que tu sais que c'est impossible ? Rajouta t-il.

- Peut-être parce que ça ne concerne que moi et que je ne veux pas t'en parler.

Je me décala afin de le contourner.

- Et comme tu viens de dire, on a du travail, alors s'il te plaît, laisse moi gérer mes problèmes et viens m'aider avec les clients.

Comprenant, pour une fois, qu'il ne fallait pas insister, il souffla et me suivi. J'avais un moment de répit, même si je savais pertinemment qu'il me cuisinerait plus tard dans la journée, faut pas trop rêver non plus, sa compassion avait des limites.

Enfin bon, en attendant ce moment, j'avais du pain sur la planche, étant en période de vacances d'été, le nombre de clients augmentait pas mal grâce au touriste ; au moins je serai trop occupé pour penser à mon problème et je pourrais plus aisément esquiver Saiko et ses questions.

Au bout de quelques heures passées à remplir les rayons je pensais naïvement avoir la paix sur le sujet.

C'est pour ça que mon collègue choisit ce moment pour me rappeler qu'il n'avait toujours pas lâché le morceau.

[Kiribaku] Le droit au bonheurOù les histoires vivent. Découvrez maintenant