Chapitre 20: Nouveau départ

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Ça y est, nous étions mi-août, à partir de demain, l'internat ouvrait ses portes. Le lycée avait envoyé des déménageurs pour prendre mes affaires, nos futures chambres étaient déjà meublées, mais devions tout de même amener nos affaires personnelles ; pour ma part, pas mal de mes affaires partirent en direction de l'internat, après tout, c'est là-bas que je passerais le plus clair de mon temps maintenant, je ne reviendrai que les week-ends et les vacances. Et encore, je serai presque tout le temps au magasin à travailler.Ma chambre semblait bien vide désormais, il y restait seulement mon lit et quelques autres meubles, ainsi que quelques affaires, soit trop encombrantes soit qui ne me seront d'aucune utilité là-bas. Cette chambre qui n'avait pas bougé depuis des années me semblait à présent très différente, cette chambre où il s'était déroulé tellement de choses, de bon souvenirs comme les pires choses que j'ai pu subir.

Au final, l'internat était une bonne chose, je quittais cette chambre, cette maison vide, remplie de souvenirs douloureux, au moins pour une grande partie de la semaine. Peut-être que grâce à cela j'arriverais à prendre du recul, à me focaliser sur mes bons souvenir plutôt que sur les moments douloureux et les erreurs, peut être qu'en quittant cette maison, ces cauchemars incessants prendront fin, ces cauchemars où ma mémoire s'amusait à me torturer, me rejouant cette soirée où tout avait changé, où ma vie et ma famille avaient basculés dans l'horreur, mais aussi ces soirs qui ont suivis, où mon père rentrait ivre et se déchaînait sur moi de toutes les manières possibles, me faisant payer ce que j'étais, et ce que j'avais fait, me faisant regretter d'être différent de ce qu'il voulait, me faisant accepter le fait que j'étais une erreur, un déchet, une sale tapette qui méritait tout ça, me faisant ressentir cette douleur, cette peur et ce dégoût de moi même, si puissants qu'ils balayaient tout sur leur passage, toutes mes émotions et mes désirs, rien ne restait qu'un corps fatigué, roulé en boule, tremblant de terreur et de honte si profondément ancré que ces sensations me hantaient encore aujourd'hui.

Peut être qu'à l'internat, tout serait différent, que ces affreux songes ne m'y suivraient pas et resteraient prisonniers des murs de cette maison.

Je le souhaitais en tout cas, je le souhaitais profondément.

Mais pour le moment j'avais autre chose à faire, il était 9h35 et toute la classe avait rendez vous à 10h dans la cour du lycée pour que l'on nous fasse visiter les nouveaux bâtiment ou nous allions vivre, et je n'étais toujours pas prêt...

Je me dépêcha, finissant de me préparait et de rassemblait les dernières affaires nécessaires qu'il me manquait. J' enfila ensuite mes chaussures, ferma la porte derrière moi, me dépêcha d'aller chercher mon vélo et enfin je partit vers l'internat, rempli d'espoir et d'enthousiasme. Les événements compliqués s'étaient enchaînés ces derniers mois, mais tout allait finir par s'arranger, il n'y avait aucune raison pour que tout se passe mal maintenant.

J'allais arrêter de passer la majorité de mon temps seul, enfermé avec mes pensées, que je ne cessais de tourner en rond dans ma tête, je serais avec mes amis et avec Bakugo. Cette pensée remplissait mon cœur d'une douce chaleur, depuis qu'il m'avait grillé pour mon travail et que j'avais dû lui révéler une partie de la vérité, nous nous étions rapproché. Ou du moins, j'en avais l'impression.

Je me sentais plus à l'aise avec lui, moins sur mes garde, à toujours faire attention à ce que je devais dire ou faire, et cela m'enlevait une pression, forte jusqu'à ce jour. C'était agréable, j'avais l'impression de redevenir un peu moi-même, qu'il connaissait une part de moi qu'il n'avait pas rejeté. Ces pensées me rendaient heureux et me laissaient entrevoir un maigre espoir d'être compris et entièrement accepté pour ce que je suis, et ce que j'avais fait. Même si la brèche dans mon cocon de haine tourné contre moi même était mince je m'y accrochais de toutes mes forces.

[Kiribaku] Le droit au bonheurOù les histoires vivent. Découvrez maintenant