Tabara: Ma Vie, Mes Choix, Mon Destin

partie 34

" l'enfer"
Je l'entendais toujours dans les jurons, n'importe qu'elle discussion!
"L'enfer"
Définissant l'endroit opposé au paradis, un endroit de feu, où le corps se calcine, brûle jusqu'aux cendres!

C'est ça !  Je le vivais!
Dans ma propre maison!
Je vivais un enfer encore plus dur que le vrai!
Ma belle sœur me haïssait. Elle ne supportait pas de me voir en peinture! Mon mari était absent, un mari dont je ne savais plus rien!
Ma vie était un vrai chaos.
Je me maudissais intérieurement  d'être rentrée.
Le merveilleux accueil de ma belle sœur m'avait encore laissé perplexe puis au fil du temps, c'est devenu plus intense, plus fort, elle me haïssait réellement sans que je ne sache la raison de ceci!
J'avais mal au cœur! Un mal incurable, seul ma petite Alimatou me mettait du baume au cœur.
Au début de mon arrivée, le premier jour où j'ai revu Hakim, il m'a accueilli avec une étreinte empreinte d'émotions. Je me sentais revivre.  J'avais retrouvé mon homme. Il m'avait embrassée langoureusement, m'avait câliné fiévreusement puis m'avait sauvagement fait l'amour ce même jour. Entre soupirs, jouissances et délices du plaisir charnel, nos retrouvailles étaient chauds.
Puis à la deuxième semaine, les "bonjour" secs, les subites sautes d'humeurs... il commençait à s'éloigner de moi. Il ne se préoccupait plus de si j'allais bien ou non. Il s'en fichait de mes journées au travail. Il ne demandait plus rien concernant  alimatou, vivant comme un étranger avec nous.  Avec khoudia c'était encore plus difficile, elle ne mangeait plus ma nourriture, très tôt le matin, avant d'aller courir, elle créait un gros vacarme dans la maison que tout le monde était obligée de s'extirper de son sommeil. Et dans tout ce spirale, je me sentais énormément seule, je n'avais personne à qui parler de cette indifférence  venant de mon mari. J'allais très tôt le matin au travail, à midi, je prenais ma pause et partais prendre alimatou  à son école puis la déposait chez ma mère pour ne la récupérer qu'à 19 h après le travail.
Je rentrais exténuée à la maison! J'y trouvais une khoudia qui ne me calculait même pas. N'empêche je disais à Alimatou d'aller saluer sa tante et de lui faire une bise. Elle était très normale et adorable avec ma fille mais lorsqu'il s'agissait de moi, elle m'adressait un regard de braise.
Je me suis finalement résignée et j'ai arrêté de la saluer. Ceci ne fit pas du tout plaisir à Hakim qui m'a appelé en plein réunion pour me faire la remarque. " Tabara tu aimes trop les histoires,  daga seytanè, ken khamoul liga beug ioe, khoudia mi sakh doko nouyou, loutakh lolou? ( tu es mauvaise,je ne sais pas ce que tu veux, tu ne salues même pas ma sœur, pourquoi?)"
Je me suis sentie mal à l'aise et sans réfléchir aux conséquences  je lui ai balancé un " à plus tard je suis en réunion" avant de raccrocher.

Ceci a suffit pour qu'il m'ignore pendant une semaine entière en ne dormant même plus à la maison. La première nuit je l'ai attendu jusqu'à 2 h du matin puis je l'ai appelé plus de 6 fois et il ne répondait pas.
Pour me rassurer, il a envoyé un bref texto qui disait de ne pas l'attendre et qu'il n'allait pas dormir à la maison.
Le matin à l'aube je le sentais s'engouffrer sous les draps puis après il se mettait à ronfler.
Je me réveillais quelques minutes après et lui préparais son bain et ses habits à porter. Ensuite je descendais préparer le petit déjeuner pour la maison puis dresser la table. Le temps de faire prendre son bain à Alimatou et de l'habiller, l'heure filait comme une flèche.  J'arrivais tout le temps en retard au bureau.
Ma patronne Racky était très compréhensive et je savais que si je lui parlais de mes problèmes, elle allait m'aider mais je n'ai pas voulu. J'avais promis de m'occuper de mon ménage et de ne piper mot à personne sur mes problèmes.
Khoudia était gérable vu que je m'en fichais de son comportement mais c'est mon mari qui me faisait beaucoup de mal intérieurement.

J'étais dans mon bureau entrain de réviser certains fichiers quand mon téléphone s'est mis à sonner, c'était Hakim.

-allô mon cœur