partie 21

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J'étais toujours assise à même le sol ayant marre de pleurer. Les coups et insultes avaient tout à coup cessé et j'en ai déduis qu'il s'était endormi.
Mon coeur saignait dans ma poitrine et j'avais l'impression de manquer d'air.
Je ne sentis pas quand le sommeil m'emportait.

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Mes paupières s'ouvrirent lentement m'offrant ainsi une vue sur l'endroit où j'ai dormi et là je me suis souvenue de tout ce qui s'est passé la veille. Je me levai difficilement et me dirigeai  vers la porte.
J'avais de fortes courbatures et grimaçais à chaque fois  que ça faisait mal.
Je ressentais une profonde rage et ce sentiment là jamais je l'avais ressenti de ma vie.
J'arpentais les escaliers avec beaucoup de difficultés puis arrivai devant la porte de cette chambre où mon propre mari a failli me violer. Je n'étais pas angoissée non loin de là. J'étais vide de sentiments et d'émotions.
Lentement je tournais la clé dans la serrure puis poussai la porte sans faire de bruit. II était allongé sur le lit ronflant comme l'animal qu'il était. À ce moment plusieurs scénarios se sont succédés dans ma tête digne d'un film dramatique. Je pouvais l'étrangler là, l'étouffer avec l'oreiller ou même pire le poignarder jusqu'à ce qu'il se vide de tout son sang.

Mais non...
Ça ça n'existait que dans les films et je m'interdisais de lui faire ça.
Je l'ignorai finalement puis pris tout ce dont j'avais besoin, le mis dans un petit sac avant de sortir doucement sans faire le moindre bruit.
Je ne comptais pas rester une minute de plus dans cette maison. Heureusement pour moi qu'on était en week-end et que je ne travaillais pas. Je composai nerveusement le numéro de Habib et après quelques secondes il a décroché en baillant.

- Hum mais Tabara ça se fait pas de réveiller les gens à certains heures. Que se passe t-il?
Dans un autre moment j'aurai réclamé mon bonjour mais là je n'avais pas le temps pour les disputes.

- Desolé, tu es à la maison?
- non pourquoi??
- tu es où Habib?
- j'ai dormi chez un pote. Tu as un problème qu'est ce qu'il y a??
- tu me crois bête anh "un pote". Tu n'as pas  changé tes veilles habitudes Hab...
- eh mais la ferme. Tu te prends pour qui sale indisciplinée. Je n'ai pas de compte à te rendre, t'es pas ma mère Ok. Me coupa t-il avant de raccrocher l'appel.
Je savais que j'y suis allée de main forte mais le fait qu'il n'ait pas dormi à la maison m'intriguait et automatiquement je me suis dit qu'il est retourné à ses anciennes  habitudes.
Je sortis de la maison puis marchai sans savoir où aller. Les passants me regardaient sans doute très bizarrement. Il était 7 heure du matin en plein Samedi. Beaucoup de personnes ne travaillaient pas le samedi alors la rue n'était pas trop bondée. Les lingères passaient avec leurs sacs accrochés à l'épaule. Elles pressaient le pas prête à effectuer un dur labeur. Comme on dit en wolof "daniouy dane dolé". De même ces grandes driankés ( dames)  qui se dandinaient gracieusement sur le trottoir, un grand panier de légume à la main, partant au marché et prête à effectuer les courses pour le déjeuner.
J'aurai pu me retrouver dans leur situation mais Dieu a fait que je n'avais pas besoin de ménager le moindre effort pour manger quand j'ai faim ni de boire quand j'ai soif. Dieu a fait que je vivais seul avec mon mari et non chez ma belle famille. Je ne subissais pas de torture de la part d'une belle mère ni des mots de travers de la part de mes belles soeurs. Je n'étais pas obligée de me lever tôt le matin, demander la dépense à mon mari puis partir au marché afin de ravitailler une grande famille.
Devais je m'estimer chanceuse?
Je ne savais vraiment plus quoi penser de ma vie.
La scène de cette tentative de viol ne quittait pas mon esprit. Je n'avais rien avalé et même que je n'avais aucune envie de manger.
Je connaissais personne dans ce quartier.
Non, je n'ai pas cherché à me familiariser avec les voisins car je les trouvais la plupart trop commères et hypocrites. Elles n'avaient aucune classe et je ne comptais sûrement pas m'abaisser à ce niveau.
J'étais vêtue d'une boubou bleu clair, emmitouflée sous un voile blanc.
Lasse de marcher, en plus de ces courbatures insupportables, j'arrêtais un taxi sur la route puis m'y engouffrais sans destination exacte.

- où allez vous madame?

- déposez moi à la corniche

Il démarra la voiture et moi j'étais concentrée sur mes pensées contemplant le paysage qui s'offrait à moi. Les gens promenaient leurs chiens ou faisaient leur jogging.
Je me demandais si il était réveillé et s'il me cherchait. J'avais mis mon téléphone silencieux sachant d'avance qu'il allait m'appeler. Je n'étais pas prête à entendre sa voix ni à le voir.

- Madame on est arrivé. informa le chauffeur interrompant ainsi mes pensées.
Je lui tendis un billet de 5000 francs puis sortit de la voiture. Il me donna la monnaie puis accéléra.
La corniche n'était pas tellement bondée à cet heure. Je m'adossais à une grosse pierre, assise sur le sable. Le vent frappait sur mon voile et l'odeur de la mer envoûtait mes narines. Les vagues s'entrechoquaient  et battaient sur les rochers noirs. Je regardais ce spectacle digne d'une romance et je me rendis compte de l'unicité d'Allah. Ce phénomène d'entrechoquement des vagues m'impressionnait et je me demandais comment ceci se produisait.
Ma main se posa sur mon ventre que je caressai délicatement.
Je me suis mise à rire.
Mais vraiment là j'ai rigolé comme une folle puis j'ai commencé  à pleurer sans pouvoir m'arrêter. Ma mère me manquait et mon père n'en parlons pas.

- papa de là où tu es j'espère que tu veilles sur moi. Aide moi papa. Je ne sais ce qui est arrivé à mon mari pour qu'il essaye de me faire du mal. Tu es mon idole papa et tu m'as appris à être résiliente face à aux épreuves de la vie et je veux de là où tu te trouves que tu veille sur moi. Je prie Dieu de t'accueillir au paradis et que la terre te sois légèrè. Je me pardonne toujours pas le fait d'avoir su très tard pour ta maladie. Tu es mon socle papa et j'ai besoin de toi tout comme de maman. Tu vas avoir un petit fils ou une petite fille mais il n'aura pas l'occasion de te voir. Prie pour moi papa et pour ma grossesse. Je t'aime de tout mon coeur.
Mes sanglots étaient bruyants et ma vue brouillée.
J'ouvris le sac pour prendre un mouchoir mais vis le téléphone sonner. C'était Celia qui m'appelait et j'ai laissé échappé un léger ouf de soulagement  avant de répondre à ma collègue.

- ah ma Tabou, je t'appelle depuis tout à l'heure mais tu répondais pas alors je suis inquiète

- désolé mon téléphone était sur silencieux et je l'ai mis au fond de mon sac.

-tu es où là? Ton mari m'a appelé et ne cesse de demander si j'ai de tes nouvelles. Il était très mal au téléphone. Vous vous êtes disputé ou quoi??
Au sue de ça, mon coeur se serra dans ma poitrine. Lui il me cherchait?
J'aimerai comprendre ce qui se passait.
- je suis actuellement à la corniche.
-attend je viens te prendre, je ne suis pas trop loin de là bas.


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Comment avez vous trouver la partie?

Que pensez vous de Tabara?

Mérite t-elle de ressembler à mamie 😂😂?

Plus sérieusement vos avis???

Bye bye!!!!

Tabara: Ma Vie, Mes Choix, Mon Destin Où les histoires vivent. Découvrez maintenant