Tabara: Ma Vie, Mes Choix, Mon Destin

partie 25

Un enfant est une bénédiction de dieu.

Tôt le matin, mes badienes sont venues me réveiller. J'ai pris une douche puis je les ai trouvés toutes déjà apprêtées avec quelques cousines.
C'est mon homonyme qui tenait le bébé et bizarrement cette dernière s'était montrée très calme.
On me fit porter une taille basse en brodée jaune et me mit un maquillage soft et très simple.
Je n'avais pas encore aperçu Hakim et malgré moi je mourrais d'envie de le voir.
Qu'est ce que j'y pouvais?
C'était l'homme de ma vie.
Celui qui m'a fait découvrir les délices de l'amour.
Mon premier amour.

La façon dont il cajolait notre bébé et s'occupait d'elle me fascinait et je me mettais à le regarder changer les couches et bercer la petite.
Le sourire se dessinait toute seule sur mes lèvres sans que je n'ais à le forcer. On aurait dit un papa poule.

- allez descend ma fille, l'imam doit déjà être là.
Je m'excutais, mes amies et cousines derrière.
Arrivée à la cour, j'étais surprise de voir autant de monde et dans la cuisine les femmes s'affairaient sur la bouillie de mil et le lait caillé.

Une cousine à mon mari tenait le bébé dans ses bras et à ses côtés mon homonyme qui remplaçait ma mère.

Il était 10 heures et la maison était à craquer. Nous étions assis sous la bâche, les oncles de Hakim, ses cousins, ses amis et même certains gens du quartiers étaient là.

- maintenant tu dois donner le nom du bébé Moustapha. Dit L'imam à l'encontre de Hakim
J'avais pris l'habitude de l'entendre se faire appeler ainsi et d'ailleurs il faut dire que Moustapha est plus facile à dire mais je préférai l'appeler Hakim, mon Hakim à moi.

Il s'approcha de l'imam et lui murmura à l'oreille le nom du bébé.
Ce dernier fit le liquam sur l'oreille droite du bébé puis sur son oreille gauche. La cousine de mon mari rasa la petite puis lava sa tête avant que l'imam ne proclame haut et fort qu'on a appelé le bébé Alimatou Sadiya Touré.

J'étais émue pour Hakim et au fond de moi, je savais qu'il allait lui donner le nom de sa mère. Ses tantes se sont mises à pleurer et d'autres les calmait. Une des tantes s'est levée et a fait un beau témoignage sur ma belle mère.
C'était tellement émouvant et pendant un instant j'ai longuement regardé Hakim en essayant de déchiffrer de la peine dans ses yeux. Effectivement je voyais qu'il était très triste et ceci compressa mon coeur.
Les femmes ont servi le lakh et tout le monde a bien mangé.
Peu de temps après, j'ai regagné ma chambre pour boire mes médicaments. J'étais très fatiguée, les cérémonies c'est pas mon truc.

- comment te sens tu?

Je sursautai puis me retournai pour voir Hakim adossé sur la coiffeuse.

- je vais bien...et toi?

- tu veux vraiment savoir?

Je préférai ne pas répondre et continuais à le regarder sans grand intérêt.

- tu me manques Tabara et j'ai vraiment besoin de toi à ce stade de ma vie. Plus rien ne vas, je n'arrive même plus à me concentrer au travail. Je m'en veux tellement pour ce que j'ai fait et je te jure que je regrette au plus profond de moi même. S'il te plaît pardonne moi mon amour, je ne supporte pas ton silence . Je t'aime tu sais? Vous êtes ce que j'ai de plus important dans la vie toi et Alimatou. Dit il en laissant quelques larmes couler sur ses joues
Cette situation me mettait mal à l'aise en plus de me faire mal. Je n'ai jamais pu supporter de voir Hakim pleurer, ça me déchirait toujours le coeur.

Je me mis à sa hauteur puis le pris dans mes bras pour le calmer.

- s'il te plaît mon amour, pardonne moi, c'était juste une égarement de ma part et je te jure de ne plus jamais toucher à l'alcool.