Chapitre 2 : la persuasion.

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Les cloches sonnent 18h30. Je fais les cent pas entre les tombes depuis une demi-heure.

Elle ne viendra pas aujourd'hui. Elle n'a pas appelé les flics, finalement. Mais à mon avis, après l'événement d'hier, elle ne reviendra pas.

Je ne sais pas pourquoi, mais à cette pensée, mon "cœur se serre". Et merde.

À part ma famille, -et encore, ma mère mon père et ma sœur, qui se rendent sur ma tombe tous les mois-, personne ne vient me rendre visite à part la fille.
Et elle seule peut communiquer avec moi. Je soupire. Quel caractère, aussi !

On dirait que cette fille voit le mal partout. Et je sais que c'est difficile à croire pour quelqu'un de vivant, mais elle n'a même pas pris le temps de m'écouter.

J'accélère le pas. Et puis, c'est ma tombe d'abord. Pourquoi éprouve-t-elle le besoin de se rendre sur ma tombe tous les jours ?! Elle m'a appelé son "ami". C'est une menteuse en plus ! Je ne l'ai côtoyé que cinq minutes et je peux déjà faire une liste de ses défauts longue comme le bras.

Peu à peu, je ralentis. De toute façon je ne la connais pas, ce n'est pas une grande perte. Je m'assois adossé à ma tombe, le menton entre le pouce et l'index, afin de réfléchir un moment, plus au calme.

Il ne me reste plus qu'à attendre jusqu'à demain.

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Les cloches sonnent 19h45. Toujours aucune trace d'elle. Autant abandonner. Elle ne viendra pas. Et puis, pourquoi je pense à elle ?! Je me fiche totalement qu'elle vienne ou pas.

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21h30. Je suis allongé sur le dos, en parallèle à mon vrai corps. Les yeux tournés vers les étoiles.

La sensation de dormir me manque. Juste... Fermer les yeux, entrer dans un état serein, et tout oublier, seulement pour quelques heures. Un hélicoptère passe dans mon champ de vision, tel une luciole orange et bleue. Je pousse un soupir pour la millième fois depuis le début de la soirée. Jamais une nuit ne m'avait parue si longue.

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Les cloches sonnent 22h45 quand les premiers sons se font entendre. Comme le froissement des feuilles d'un buisson. Je me lève brusquement pour voir de quoi il s'agit. Un écureuil peut être...

Mais les bruits se répètent. De plus en plus distincts et près. Une ombre s'agite à ma droite. On dirait une silhouette humaine. Je sais qu'il ne sert à rien d'appeler car la personne ne m'entendrait pas. Alors je reste immobile à attendre de distinguer ce qui se cache derrière les arbres et les buissons. Les légendes sur les psychopathes qui se rendent dans les cimetières la nuit sont peut-être vraies finalement. Je n'ai rien à craindre, je suis un fantôme.

Puis, l'ombre sort de sa cachette, lentement, et se fait plus distincte. Je ne tarde pas à la reconnaître.

Elle avance afin d'être éclairée pas la lueur faible de la lune et me scrute de ses yeux bleus luisants. Elle tient un râteau à l'envers dans sa main gauche. Son visage est impassible.

"- Toi... Mais.. Qu'est-ce que tu fais la ?! Pourquoi venir à cette heure ?!

- Comme je te dis, je tiens à venir tous les jours sur la tombe de mon ami.

- Ce n'est pas la tombe de "ton ami", mais MA tombe. -elle soupire-

- Arrête ces bobards. Je suis venue en partie... Pour... Des explications. Si tu m'explique pourquoi tu es tellement obsédé par moi, je te promets que je n'appelle pas les flics. Et toi, tu cesseras de m'espionner. En plus, pourquoi restes-tu dans un cimetière en pleine nuit.... C'est vraiment flippant !

Let Them Cry [FICTION NON TERMINÉE ET À NE PAS COMMENCER]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant