Let Them Cry [FICTION NON TERMINÉE ET À NE PAS COMMENCER]

Chapitre Bonus (100 vues)

C'était serré, mais le résultat du vote est :

CE CHAPITRE SERA PDV REBECCA !!

☺️☺️☺️☺️☺️☺️☺️☺️☺️☺️☺️☺️

C'est un chapitre Bonus, donc plus court que les précédents 👌j'ai pas trop le temps d'écrire en ce moment.

Enjoy ❤️

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Ça m'a fait mal, quand il est parti. Ça m'a fait mal, quand je me suis fait abandonner une seconde fois.

Quand il a passé le portail, j'ai guetté longtemps les barreaux bleus qui nous séparent des vivants avant de comprendre qu'il ne reviendrait pas. Et pour la première fois depuis longtemps, je me suis dit : "C'est pas grave. La roue tourne." et je me suis sentie forte.

La vengeance. C'était devenu mon seul but. Vous devez penser que je m'énerve facilement, que j'exagère, que je suis susceptible. Vous vous trompez. Des coups de pute, j'en ai trop enduré. C'est pourquoi je suis là aujourd'hui. Et j'ai décidé que tout devais s'arrêter là.

J'ai fait plusieurs tours en ville. J'ai parcouru le cimetière de long en large jusqu'à le connaître par coeur. Je me suis imprégnée des lieus. Et chaque jour j'ai maudit Thomas un peu plus.

Et me voilà, maintenant, à errer, comme l'avait sûrement fait Thomas des mois auparavant. Le regard dur, je parcours des yeux tout cet espace devenu mon territoire.

Cela fait longtemps que la joie, la chaleur ont disparu de mon organisme et de mon langage.

J'entends des sanglots. La compassion aussi. Je suis le son de la voix brisée qui me parvient aux oreilles. Les brindilles craquent sous mes pas. Au fur et à mesure que j'avance, les sanglots s'intensifient. Je ne tarde pas à trouver à qui appartient cette voix masculine.

Un garçon brun est recroquevillé sur lui-même, la tête sur ses genoux repliés, le visage enfoui dans ses bras croisés. Je m'agenouille devant lui et tente de lui toucher l'épaule. Ma main se pose dessus sans soucis. Il est mort.

C'est ma chance.

"Tu viens de mourir ?"

Il sursaute et relève brusquement la tête pour me scruter de ses yeux bleus humides . Des larmes coulent abondamment sur ses joues. Il acquiesce.

Je sais que je devrais éprouver de la pitié mais il n'en est rien.

"Arrête de pleurer et viens avec moi."

Je ne prends pas la peine de le consoler ou de lui expliquer ce qui lui arrive. Il est mort, il est mort, c'est comme ça. Je me lève et rebrousse chemin. Je ramasse un bâton en chemin et le soupèse. Il est lourd et semble résistant. Il fera l'affaire.

Le garçon glisse sur des feuilles mortes et se rattrape au dernier moment sur une tombe en reniflant. Franchement, pour un mec de son âge, c'est un fragile.

Je passe le bâton sur les troncs des arbres, disposés dans un ordre régulier, faisant tomber des écorces à chacun de mes pas. Je me retourne furtivement. Le garçon fixe ses pieds et marche calmement, tête baissée. Il ne prononce pas un mot et a cessé de pleurer. "Bien."

Il me dépasse de plusieurs centimètres mais reste petit de taille. Je ne pourrais pas dire quel âge il a, mais à mon avis il fait plus jeune qu'il ne l'est. Sa voix a mué, mais pas une trace de barbe, d'acné ou quoi que ce soit. Et il est plutôt maigrichon. Un peu comme Thomas...

En pensant à lui, ma poigne se fait plus ferme sur le bâton. En tout cas, je n'abandonnerai pas ce garçon comme l'a fait Thomas.

Je m'arrête au niveau de ma tombe et me tourne vers lui. Il s'arrête à son tour en essuyant une larme de sa joue droite.

"Tu as quel âge ? -il renifle-

- J'ai... J'ai 15 ans.

- Ok, ça fera l'affaire. -je lui tends une main- je m'appelle Becky. Mais pour toi, c'est Chef. Là, tu es sur mon territoire. Tu m'obéis, ou tu te casses. C'est compris ? À partir de maintenant, tu es mon assistant."

J'y suis peut-être allée un peu fort, mais si je veux me faire comprendre, c'est la seule solution. Il me regarde confus. Je sais qu'il ne me contredira pas. C'est encore un gamin et il a du se faire marcher sur les pieds toute sa vie. Il passe une phase difficile et a besoin de compagnie. Je suis la seule personne qu'il a. Il n'osera pas créer d'embrouilles avec moi. Je vais lui apprendre à être quelqu'un, moi.

Il serre ma main, hésitant.

"Je.. Ok... Je suis Haris..."

Dorénavant, rien ne sera plus pareil.

Et c'est ainsi que tout a commencé.

Bientôt, nous avions créé toute une communauté.
Les morts sont arrivés en abondance.
Oui, bientôt, nous avions créé une armée.