Chapitre ∞ 1

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Au fur et à mesure du temps, on peut remarquer que notre vie est déjà tracée et que rien n'est laissé au hasard. C'est quelque chose que l'on ne peut changer, comme le fait qu'on ne peut pas choisir d'où l'on vient ou même notre famille. Et afin de continuer d'avancer sur cette route, je me suis décidé à partir pour l'Australie. D'après ma mère, faire des études à l'étranger serait bénéfique pour moi et m'y a donc beaucoup encouragé. 

Après maintes et maintes recherches, j'ai réussi à trouver un appartement que je partagerais en colocation avec deux autres filles, une école me permettant de continuer mes études, et un petit travail. J'ai donc laissé en France tous mes proches, dont ma famille et mon petit ami. Il est vrai que, ces derniers temps, notre couple bat un peu de l'aile et que partir n'est sûrement pas la meilleure chose à faire, mais à cet instant, je préfère mettre mon avenir en avant et changer d'air.

Même si ce n'est pas dans mes habitudes de vouloir me mettre en avant, je me dis que vu que rien n'est fait au hasard, alors si ce départ doit me séparer de cet homme cela signifie qu'il n'est pas fait pour moi et que je devrais le laisser partir; au contraire, si tout s'arrange avec lui et que notre couple résiste à la distance, je penserai alors que la vie souhaite que je reste avec lui.

Voilà que mon vol de 16 heures pour l'Australie vient de décoller, je me prépare donc à faire 20 heures de vol avec une escale. Rien de bien étonnant durant le trajet, des enfants semant le trouble qui ont réussi à ce qu'une hôtesse de l'air me lance accidentellement de l'eau, et enfin les incontournables zones de turbulences. Arrivée sur la terre ferme, une de mes colocataires, Jess, m'attendait avec un grand sourire aux lèvres. Lorsque je parlais avec elles en appel vidéo, je voyais sans cesse un grand sourire sur les lèvres de mes deux colocataires. Elles avaient l'air d'avoir de bons délires et je m'en suis fait directement des amies. Tout comme moi, elles vivent ici pour poursuivre leurs études, elles ont été un grand facteur pour mon départ.


— Shaïa ! Ton voyage s'est bien passé ?, me demande Jess en prenant un de mes sacs.

 Ça a été un long voyage.

 Tu nous raconteras ça lorsqu'on sera ensemble. Maria a eu un rendez-vous avec son petit ami. Elle nous rejoindra plus tard. Du coup, vu qu'il est 22 heures, je te propose qu'on aille déposer tes affaires, tu les rangeras tranquillement demain matin, puis on sort un peu et quand Maria nous rejoindra, on partira boire un verre.


Je ne me suis pas opposée à son plan et je l'ai donc suivi jusqu'au taxi qui nous ramène jusqu'à l'appartement afin que je puisse y déposer mes affaires. Suite à ça, on sort directement se balader en ville avec Jess. Même de nuit, cette ville est très vivante. Elle regorgeait de lumières et de musiques. On se rapproche d'une foule en ronde, on pouvait y voir deux garçons danser.


 Shaïa, ne bouge pas d'ici. Je vais chercher Maria, je reviens, crie-t-elle à mon oreille à cause de la musique.


Jess me laisse alors face à cette grande foule et ces magnifiques danseurs. J'en regardais un particulièrement, ses mouvements et ses expressions faciales étaient parfaitement réalisés, il m'attirait comme un aimant et me captivait. Je n'arrivais pas à détourner mon regard de lui. Mon cœur s'est soudainement mis à battre à une vitesse folle lorsqu'il commence à me regarder. Je n'arrivais pas à bouger, ni à dévier le regard, et j'ai donc continué à le regarder même si je savais qu'il m'observait aussi. Me voyant dans cet état, je l'ai vu sourire, détourné le regard, passer une main dans ses cheveux pour finir par mordre sa lèvre inférieure.

J'arrive à stopper cette paralysie et je m'éclipse un peu pour aller sur mon téléphone. La foule commence à s'estomper et je vois les deux danseurs ranger leurs affaires. Du coin de l'œil, je distingue le garçon que je n'ai pas arrêté de fixer laisser son ami et de se diriger vers moi. J'avais une forte envie de courir, mais premièrement part où et deuxièmement Jess m'a bien demandé de ne pas bouger. Je n'ai pas eu le choix que de me préparer mentalement à lui parler.


 Bonsoir, dit-il en souriant.

 Salut..., répondis-je gêner.

— C'est bien toi qui me fixais tout à l'heure, non ? Je danse bien ?

— Arrête, tu me mets mal à l'aise... Mais sinon, oui, tu danses très bien même...

— Tu dois être mal à l'aise parce qu'on ne se connaît pas. Tu veux que l'on parle plus afin que l'on fasse connaissance ?

 Désolée, j'ai un copain.

 T'essaye d'éloigner les gars qui t'approche car tu as un copain, c'est cool. Mais je me suis dit que tu aurais voulu un mari. Tiens mon numéro, me dit-il en prenant ma main pour y mettre son papier.


Je suis restée une nouvelle fois stoïque face à lui ne sachant pas quoi faire. Il s'éloigne de moi en me faisant un clin d'œil et part rejoindre son ami. Lorsqu'il n'est plus dans mon champ de vision, je regarde le papier qu'il m'a donné et l'ouvre, il y avait bien un numéro écrit. Mais quel culot ! ... J'aime bien. Je me prépare à enregistrer son numéro dans mon téléphone mais je viens de remarquer que je ne connais ni son nom ni lui le mien. Devrais-je lui envoyer un message ? Non, c'est peut-être une blague. Il est assez beau pour être en couple ou avoir plein de filles à ses pieds comme tout à l'heure.


 Shaïa !, crie une voix derrière moi.


Par peur, je sursaute et lâche le bout de papier qui s'envole jusqu'au fleuve et qui se dépose sur l'eau. J'ai tout de même essayé de le rattraper mais en vain.


 Maria ne se sent pas très bien, du coup, on va rentrer-. Oh ! Excuse-moi ! C'était important ? Mais pourquoi je pose la question, tu as couru après le bout de papier. Comment je peux faire pour me rattraper ?

 Ne t'en fais pas, si cela devait être vraiment important j'aurais pu le rattraper. C'est la vie qui en a décidé ainsi, dis-je en baissant un peu la tête et un faible sourire.


Alors pourquoi j'arrive à me souvenir parfaitement de tous ces chiffres ?

DESTINY || San ATEEZ || nearlyritaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant