Chapitre ∞ 9

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À cet instant, je ne voulais faire qu'une seule chose : être seule. Je voulais du temps afin de digérer toutes ces informations. Je voulais parler à ma mère et la prévenir de mon retour en France. Mais j'avais peur d'être pris d'assaut une nouvelle fois par les coups de fil de San. J'avais si mal au cœur, ça m'était étouffant. Mes pleurs qui s'intensifiaient et mes membres qui tremblaient. 

J'entendais au loin mon nom. Est-ce que maintenant je commencerais à devenir folle ? Il n'y avait que moi. Mais le son s'amplifiait, devenait de plus en plus fort. Ça m'en donnait mal à la tête. Plus le son devenait fort, plus j'avais l'impression de reconnaître la voix : celle de San. J'étais tout bêtement en train de me martyriser mentalement. C'est ce que je croyais jusqu'à ce que je sente des bras m'entourer et me serrer fortement. Cette odeur que j'aime tant, que j'ai côtoyé la majorité de mon voyage en Australie ; cette odeur qui n'appartenait qu'à ma montagne, à San. Je n'avais même pas la force de l'en empêcher.

Une fois calmée, je me lâche subitement à son étreinte et me mets à frapper son torse. Mais pour je ne sais quelle raison, je n'arrivais pas à y mettre toutes mes forces. Il se laissa faire, mais après un certain temps, il me stoppa en me prenant par les poignets. Ne voulant pas croiser son regard, je baisse automatiquement la tête et des larmes commencent de nouveau à se former. San me prend naturellement dans ses bras.

— J'ai tellement eu peur qu'il te soit arrivé quelque chose..., dit-t-il la voix tremblante. Tu ne répondais ni à mes messages, ni à mes appels. Laisse-moi une chance de t'expliquer... S'il te plaît, me murmure-t-il faiblement.

Je n'eus même pas le temps de lui répondre qu'un orage se fit entendre, me lâchant un cri ; je ne pus m'empêcher de mettre la tête dans le manteau de San et celui-ci me prit dans ses bras. Le tonnerre fut vite suivi de la pluie. San me prit la main et commença à courir jusqu'à un abri d'autobus. Nous nous sommes assis l'un à côté de l'autre, nous étions trempés et personne n'osait prendre la parole. Pour la première fois, nous étions gênés de ce silence. San éclaircit sa voix avant de commencer à parler.

— ... J'ai toujours été sincère avec toi-.

— C'est l'hôpital qui de fou de la charité, pensais-je à haute voix.

 Ce n'est pas ce que tu crois-.

 Arrête de mentir !, explosais-je. J'ai vu tes appels et messages, ainsi que toute l'attention que tu lui as apportée aujourd'hui.

 Laisse-moi finir, me dit-il droit dans les yeux après avoir mon visage entre ses mains. Il y a eu un quiproquo. Il n'y a absolument rien entre elle et moi, et il n'y aura rien car je ne vois que toi. Les messages et appels auraient bien pu être pour Jess-.

 À la bonne heure- !

 J'ai dit laisse-moi finir, me redit-il doucement. Tout ça n'a rien d'ambigu. Je ne peux pas te le dire ou te le prouver maintenant, mais dans quelques jours tu verras-.

 Nan mais je rêve ! Tu es très clairement en train de me dire de souffrir encore plusieurs jours car tu n'arrives pas à choisir entre nous-.

 Tu ne m'as pas écouté...

 Ah non, j'ai été très attentive-.

 Alors quand est-ce que tu vas enfin comprendre que c'est toi que j'aime, dit-il légèrement en colère après m'avoir plaqué contre la vitre.

J'étais complètement déboussolée par son acte. Je ne l'ai jamais vu agir ainsi. En tournant un peu la tête vers ses mains, j'aperçois que celles-ci avaient fissuré la vitre. On peut voir un peu de sang, mais San ferma sa main pour former un point. La proximité entre nos deux corps se déduisait petit à petit pendant qu'il me dévoilait ses sentiments.

— C'est toi depuis le début. Et ça restera comme ça jusqu'à la fin... Je t'aime réellement... Je n'avais pas prévu de t'adorer à ce point, de t'aimer à ce point... Mais mes sentiments pour toi sont insensés, fous, démentiels. Je n'ai jamais ressenti ça et tout ce que je peux dire c'est que c'est un sentiment merveilleux, continue-t-il mais en étant apaisé et en souriant. Je n'arrive pas à voir ma vie sans toi, je ne sais pas ce que je ferais sans toi... S'il te plaît, crois-moi.

Sincèrement, cette situation me déchirait. Je ne voulais pas être dans ce genre de situation. Comme réponse, je hoche de la tête. San me prit encore dans ses bras tout en me remerciant non stop. On a attendu que la pluie se calme avant que San ne me dépose chez moi et que je me dirige dans ma chambre sans un mot.

Il m'a fallu quelques jours avant de pouvoir adresser la parole aux filles. L'ambiance était assez froide et gênante mais ce sont quand même des amies que j'apprécie énormément. On a su parler calmement, tout en réglant nos différends. Je suis quand même réticente car pour pouvoir les pardonner complètement, elles ont dû m'avouer qu'elles voulaient me préparer une surprise. Elles me font peur. 

Par la même occasion, j'ai prévenu ma mère que j'allais la rejoindre en France. À ce même instant, je reçois un message de mon ex petit ami. Je l'avais complètement oubliée. J'appelle les filles dans ma chambre afin qu'elles puissent m'aider à clarifier ma situation actuelle. Soudainement, quelqu'un sonne à la porte. On laisse Maria s'en charger pendant que Jess et moi continuons de discuter.

 La question est simple. Est-ce que tu l'aimes toujours ? Et si oui, est-ce que tu l'aimes plus que San ?

 Je ne sais pas. Il est quand même un homme que j'ai affectionné et j'ai du mal à le quitter. Mais de l'autre côté il y a San. Et évidemment que je l'aime plus-.

— Shaïa !, m'interrompt Maria.

Pendant que je répondais à Jess, celle-ci me faisait des gestes m'incitant à me taire. Lorsque Maria éleva la voix, je la vis dans l'encadrant de la porte ainsi que San qui avait un bouquet de fleurs à la main.

 C'est vraiment du foutage de gueules, dit-il en laissant tomber le bouquet et en partant.

 Je vais te dire quelque chose. Si tu aimes deux personnes, choisis la deuxième. Parce que si tu es vraiment amoureuse de la première, tu n'as pas à tomber amoureuse de la deuxième, me dit Maria.

Je me lève subitement de mon lit, ramasse le bouquet parterre et pars rattraper San. Il marchait rapidement, tête baissée, pendant que moi je courrais derrière lui tout en l'appelant. Lorsque j'arrive enfin à l'atteindre, j'attrape son bras. Il se stoppe mais ne se tourne pas vers moi.

 Je pensais que tu l'avais déjà quitté depuis le jour où vous êtes venues dormir chez nous.

 Je t'assure que j'avais oublié son existence.

 Même si tu ne l'avais pas oublié tu aurais du mal à le quitter. Tu l'as dit toi-même.

 Non, si je ne l'avais pas oubliée j'aurais eu cette conversation plutôt.

 Tu aurais très bien pu le quitter avant que l'on commence sérieusement à-.

Il fut stoppé par un appel de Hongjoong. Il soupira et répondit rapidement. Peu de temps après, il se retourne vers moi et enlève ma main de son bras.

 Je dois aller à l'entraînement.

Il ne me lâcha ne serais-ce qu'un regard puis part. Je ne vois que sa silhouette s'éloigner de plus en plus. J'ai vraiment merdé...

DESTINY || San ATEEZ || nearlyritaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant