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( trigger warning — crise de panique, angoisse, dépression )
DOVE NE SAVAIT PAS OÙ ELLE ÉTAIT. Dans une pièce totalement sombre, étriquée, elle savait en tout cas que la sensation de nausée et d'oppression ne venait cette fois pas de ses pressentiments. Non, l'obscurité et l'étroitesse de la pièce avait déclenché une crise de panique.
L'une des pires qu'elle avait jamais eu.
Roulée en boule dans un coin, se balançant d'avant en arrière dans un rythme effréné, Dove n'était plus qu'une épave à la dérive, à la recherche d'un semblant de sens alors que son cœur traitre semblait s'emballer de plus en plus. Des larmes coulaient silencieusement le long de ses joues, ses ongles s'imprimaient dans la peau de ses bras serrés autour d'elle, laissant des traînées rougeâtres et ensanglantées.
Dans cette position, sa plaie s'était sans doute rouverte. Peut-être pas. Elle n'était plus sûre de rien. Certes elle avait été cautérisée, mais ses mouvements de va et viens la mettait sans doute à mal. En tout cas, ça faisait mal. Enfin, elle se doutait, que ça faisait mal. Dans sa bulle d'angoisse, elle avait l'impression que toute chose en dehors était superflue.
Elle avait depuis longtemps arrêté de crier. Pas parce que personne ne lui avait répondu, non. Ils étaient là. Ils savaient qu'elle hurlait à la mort, que quelqu'un, Dick, vienne l'aider. Qu'on la sorte de là. Qu'on l'amène n'importe où, mais par pitié, laissez la respirer et voir la lumière. Ils l'avaient entendu hurler, s'user les cordes vocales, pleurer, souffrir, et n'avait rien fait. Elle ne le savait pas, quoiqu'elle s'en doutait, mais ils avaient observé, satisfait d'eux.
Dove n'en avait rien à faire, du fait qu'on l'entende et qu'on l'écoute ou pas. Elle voulait juste extérioriser, trouver quelque chose pour chasser le poids sur sa poitrine et la nausée dans son estomac.
Non, Dove n'avait pas arrêté parce que personne n'était venue. Elle s'était arrêtée parce qu'elle avait tellement hurlé que sa gorge déchirée ne pouvait plus produire un seul son. Des bruits rauques s'échappaient quelques fois, de temps à autres, de son gosier à vif, des réminiscences de ses appels à l'aide. Puis, plus rien.
Peut-être était-ce son souffle irrégulier ou les battements effrénés de son cœur, le stress écrasant ses épaules ou la douleur transperçant son corps, mais le corps et le mental de Dove ne résistèrent pas plus longtemps et elle s'évanouit.
Elle aurait presque préféré rester consciente et souffrir, plutôt que de faire face aux cauchemars qui l'attendaient dans l'inconscience.
Elle avait la sensation de s'être réveillée, mais elle savait que ce n'était pas le cas. Elle rêvait. Elle cauchemardait. Et dans ses songes, la porte de la pièce étriquée et sombre s'ouvrait, déversant un flot de lumière qui aurait dû être plein d'espoir pour Dove.
