Nyctophobia ⋆ Dick Grayson (1)

18. Dove Et Donna

LORSQUE DOVE OUVRIT LES YEUX, DICK N'ÉTAIT PLUS LÀ. C'était encore le matin, et elle pouvait entendre les bruits des couverts dans la salle à manger. Ils devaient prendre leur petit déjeuné. Dove n'avait pas la force de se lever pour les rejoindre.

Elle avait cauchemardé. Elle se souvenait encore du goût âpre de la peur sur sa langue. Son ex était revenu dans ses cauchemars. Il n'y avait pas été depuis longtemps. Au moins, Dick n'y avait pas été du tout.

Elle ne savait même plus si ses cauchemars avaient été des souvenirs. De vrais souvenirs cette fois.

Elle qui avait fait des études de psychologie — ça c'était vrai — elle était toujours étonnée de voir le fonctionnement de son cerveau. Effacer tout un traumatisme... Elle n'avait jamais vu ça.

Ce qui débouchait sur la question qu'elle se posait ; est-ce qu'elle s'était fabriqué des souvenirs avec des pouvoirs avant de les bloquer, ou bien avait-ce été un simple tour psychologique sans aucune once de fantastique ? Honnêtement, Dove n'était plus sûre de rien.

C'était pour cette raison qu'elle n'avait rien dit aux autres, ni à Dick. Elle préférait d'abord savoir de quoi il s'agissait avant d'en parler à qui que ce soit. Elle ne voulait pas les affoler pour rien.

Une autre chose qui la gênait était ce bourdonnement constant dans un coin de son esprit. Un mauvais pressentiment qui ne bougeait pas. Il était simplement là, attendant son heure. Comme si quelque chose se préparait. Mais c'était absurde, Dove n'avait jamais eu des pressentiments aussi lointains. Généralement, elle les avait quelques minutes voire quelques secondes avant.

Et elle rejoignait ce bourdonnement à sa théorie de pouvoirs débloqués. Dove était certes cartésienne, mais elle savait lorsqu'elle était face au surnaturel, surtout après s'être liée avec Rachel, Gar, et Kory.

Une autre chose surnaturel était la compétence de Dick à sembler insensible et à se livrer sans barrières — autant qu'il le pouvait — à Dove. Ce qui était pas une chose qu'elle remarquait de plus en plus et qui réduisait ses genoux en compote.

C'était pour cela qu'elle s'était promis de l'aider à trouver qui il était. Elle ne le laisserait pas seul. Elle espérait qu'il s'était fait à l'idée que Dove l'accompagne partout.

Son estomac se tordit lorsque ses pensées se tournèrent vers Dick. Elle fronça les sourcils. Elle avait un pressentiment, mais il semblait différent. Il ne la prévenait pas d'un danger imminent ou quoi que ce soit. Il lui disait juste...

...qu'elle devait faire ses valises et partir. Elle ne savait pas pourquoi ni d'où cette poussée lui venait, mais s'il y avait bien quelque chose que Dove savait faire, c'était suivre son instinct.

Elle se releva, et l'absence de tintements de couverts et de conversations fut une assez bonne preuve pour elle.

Elle s'habilla en vitesse et jeta quelques habits dans un sac. Elle le passa en bandoulière, et courut en bas.