Seconde Chance {The Maze Runner}

CHAPITRE 9 : TO ASSUME

Je n'avais pas manqué mon coup. Il roula au sol et gémit comme un chiot. L'arbitre commença son compte à rebours.

À zéro, Darren ne s'était toujours pas relevé. J'avais gagné.

Je lui tendis la main en fair-play, mais il essaya de me cracher dessus et après s'être relevé, il voulut traverser la foule pour sortir du cercle. L'arbitre le rabroua en lui rappelant qu'il devait respecter son adversaire et honorer son défi. Il s'excusa alors à genoux avant de s'en aller, rouge de honte. Je n'appréciais pas ce moment, j'étais même gênée mais je savais que c'était nécessaire.

Comme promis, Alby vint me chercher pour m'emmener au gnouf. Il n'y avait qu'une seule cellule,alors il avait décidé de me faire payer moi d'abord, vu que ma "peine" était plus courte que celle de Darren.

Cependant, les blocards semblaient considérer que puisque j'étais l'amie d'Alby, il allait sûrement me donner la plus petite punition possible. Alors il avait fait monter mon emprisonnement à cinq jours. Darren, lui, passerait à deux semaines.

Nous arrivâmes près de la cellule.

-Tu peux donner ça à Newt, Alby ? Ne lis pas le mot s'il te plaît.

-D'accord. Je lui dirai que ça vient de toi.

-Pas la peine. Il le saura.

Je lançai un dernier regard à la clé, avec son papier attaché à la ficelle dessus.

Newt, je voudrais être medjack.

Alby me regarda, un peu gêné de devoir mettre dans ce trou. Il vérifia que personne ne le voyait, puis me tendit une couverture. Il ferma la porte rapidement, fit tourner la clé dans le cadenas, puis s'en alla avec sa lampe. Je me retrouvai dans le noir. J'avais encore très mal à l'épaule J'essayai de m'allonger sur le sol. Il était inégal, avec des bosses et des trous, recouvert par une bâche qui faisait du bruit à chaque mouvement. Je n'imaginais même pas rester cinq jours ici, alors deux semaines... Pour la deuxième fois de la journée, j'avais raté le repas.

***

Je m'étais sans doute endormie. Mais je me réveillai en sursaut, ayant senti une présence. La lumière était revenue, pourtant il faisait toujours nuit. Je ne m'attendais pas à ce que Newt revienne aussi vite.

-Heyy,dis-je d'une voix encore endormie.

-Coucou. Je voulais pas te réveiller.

-T'inquiètes. De toute façon je dormais pas super bien.

-Arrête, tu ronflais comme une bienheureuse.

Il gloussa. Je souriai, mais j'étais épuisée. Soudain, je vis qu'il portait un plateau de nourriture. Je bondis sur mes pieds et me rapprochai de la porte grillagée de bambou avec moults trébuchages dans les trous et pertes d'équilibre sur les bosses. Cette fois Newt riait à gorge déployée. Il fit passer le plateau par la fente sous la porte. Quand je l'atteins enfin, je m'assis par terre et commençai à manger tout en noyant le blond de remerciements.

-Alors comme ça, tu veux devenir medjack.

-Oui. Vraiment. Je sais que c'était pas prévu, mais sur tout ce que je peux faire ici au bloc, c'est medjack que je veux être. Ça m'intéresse vraiment. Je veux pas être infirmière, au second plan, être le  larbin de service. Je veux soigner les blocards, comme Clint et Jeff.

Alors que je m'attendais à de vives protestations, Newt acquiesça.

-Ça devrait le faire. Je vais en parler aux matons, mais il ne devrait pas y avoir de problème. Je pourrais peut être même t'organiser une formation ici.

Newt avait vraiment l'air emballé. Une ombre passa devant ses yeux.

-Tu sais, Ariane, tout à l'heure, quand j'ai dit que je t'aimais-

-Je sais, tu disais juste ça parce que tu pensais que j'avais besoin de soutien. Ne t'inquiète pas, je ne me fais pas de films.

-C'est pas ça. Je sais pas vraiment ce que je ressens, en fait. J'aime beaucoup être avec toi, et ça m'arrive de me sentir mal quand tu n'es pas là. Tout à l'heure, quand ce tocard t'a frappé, j'ai cru que j'allais me pisser dessus, Ariane.

Je grimaçai.

-Je te demande pas de ressentir la même chose. Je sais qu'on ne se connaît que depuis très peu de temps.

-Stop ! C'est pas ce que je veux dire. Oui, je ressens plus ou moins la même chose. Mais c'est juste que pour le moment, je peux pas m'engager dans une relation. Je ne me souviens pas du quart de la moitié de ma vie d'avant, il faut que je m'adapte ici, et il faut qu'on sorte de ce foutu labyrinthe. Je te promets qu'il ne se passera rien avec d'autres blocards. Avec personne, c'est pas le moment. Peut être que quand on s'échappera d'ici, on pourrait tenter quelque chose... Mais pas maintenant.

-C'est ce que je pense aussi.

Je te dis ma main à travers le grillage. Newt la pris. Nous échangeâmes un sourire. Je me reconnaissais en lui, et c'était le seul blocard capable de m'apaiser. Je l'aimais beaucoup. Mais nous étions captifs du labyrinthe, et s'échapper devait être notre priorité.