Seconde Chance {The Maze Runner}

CHAPITRE 12 : TO WAKE UP AND RUN

Le soleil chauffait ma joue. Je clignai des yeux, hagarde. Le mal de tête se réveilla. Je ne me rappelai presque pas de la fin de la soirée de la veille.

Je me redressai en douceur. J'étais dans un lit du dortoir. D'habitude, je dormais sur la berge du lac, mais il devait encore y avoir des vestiges de la fête qui m'avaient poussée à venir ici. Je descendis calmement dans l'escalier branlant de la ferme, arrivant dans ce qui servait de réfectoire.

Les blocards, presque tous en pyjama, prenaient leur petit déjeuner. Encore à moitié assommée, je me dirigeai au radar jusqu'à la table de mes amis. Je me laissais tomber lourdement sur le banc, le regard dans le vide. Ben passa son bras autour de mes épaules. Je ne réagis pas, amorphe.

-Alors, Annie, pas trop mal à la tête ?

-Comment tu sais ? Évite de m'appeler comme ça par contre. J'ai assez de mal à me familiariser avec mon nom sans que tu en rajoutes. Ooooh, je suis morte.

-On aurait peut-être dû lui dire qu'il y avait de l'alcool dans le truc de Gally. Je pense qu'elle en a un peu abusé hier soir.

-Comment je pouvais savoir ? De toute façon, je me rappelles à peine ce que j'ai fait ou dit.

-Tu ne te rappelles pas avoir embrassé Newt ?

-QUOI ?

Cette fois, j'étais réveillée pour de bon. Je m'étais relevée. Je cherchai le principal intéressé du regard. Absent. Les garçons étaient hilares.

-C'est une blague, c'est ça ?

Minho brisa le silence. Il riait tellement qu'ils en avait les yeux humides.

-Ah non, tu t'es jetée sur lui.

-QUOI ?

Je retombai sur le banc, au comble du désespoir

-J'rigole, j'rigole, il était plus que consentant je peux te l'assurer.

Mon front tomba bruyamment sur la table. Je réfléchis un instant à tout allure.

-Mais lui, il s'en rappelle ?

-Je ne crois pas. Tu n'étais pas la seule à avoir poussé un peu loin la consommation.

-Moi j'ai pas fait exprès. Qui était là ?

-Toi, Newt, Ben, Gally,Winston moi... Je crois que c'est tout. C'était la fin de la soirée, il n'y avait presque plus personne.

-OK. Alors tout le monde vous m'écoutez. Le premier qui fait ne serait-ce qu'une subtile allusion, je lui fais bouffer ses vous-savez-quoi. Clair ?

Tous avaient l'air choqués. Enfin, Minho, Winston et Ben. Où était Gally ?

Avec un dernier haussement de sourcils, l'ai de dire"ne me tentez pas", je cherchais Gally du regard. Le bâtisseur n'était nulle part. Il faudrait que je le cherche le plus vite possible. Quelqu'un me donna un coup de pied sous la table.

J'eus à peine le temps de me retourner vers la personne qui me l'avait donné que mon regard tomba sur Newt qui descendait l'escalier, en pyjama et tout ébouriffé de la nuit.

Je bredouillai une excuse et me levai, mais Ben et Minho me tirèrent vers le banc pour m'asseoir. Je leur lançai un dernier regard noir avant de voler une tartine de l'assiette de Minho. Ça lui apprendra. Na.

Newt s'assit en face de Ben, à côté de Winston. Il n'avait pas l'air gêné outre mesure. Je m'autorisai à respirer à nouveau.

-Il faut que je dise quelque chose à Gally. Je sais pas où il est, je vais le chercher.

Minho me regarda. Il savait qu'il ne pouvait pas me retenir devant Newt.

-Mais enfin, Ariane, tu n'as rien mangé!(Son regard tomba sur sa tartine divisée comme par magie en deux.) Ah non, j'ai rien dit.

Je sortis de table avec un dernier sourire. J'avais à peine passé la porte que j'entendis le cri le plus horrible de toute ma vie.

C'était la voix de Gally. Je repèrai immédiatement la source du hurlement et aperçut Gally près de la porte Ouest. Avec un Griffeur. Mais ils devaient rester loin du Bloc le jour, ce n'était pas possible.

Le Griffeur s'approcha. Je ne réfléchis pas. Je courus défendre mon ami, ramassant un râteau au passage.

Je tapais le sprint de ma vie. J'entendais les cris des blocards qui se rendaient compte de la situation. Quand j'arrivai à la hauteur de Gally, j'eus le temps de voir l'aiguille transpercer sa peau.

Mon sang battit à mes oreilles. La créature approchait ses lames affreuses de Gally. Le sang battit à mes tempes. Je frappai de toutes mes forces dans le Griffeur. La pelle écrasa son crâne

Elle eut à peine le temps de se retourner que je lui mis un deuxième coup. Un troisième. Un quatrième. Je m'étais mise à hurler.

Plus rien ne pouvait arrêter la folie meurtrière qui s'était emparée de moi. Je frappai dans ses bras chaque fois que l'un d'entre eux s'approchait de moi. Bizarrement, ils tombaient immédiatement à terre. Je sentis une douleur vive dans ma cuisse.

Je n'avais pas pu intercepter ce bras là. Aussitôt, d'autres bras s'empressèrent de me frapper de partout.

Les larmes se mirent à couler. Je n'étais pas arrivée à temps pour protéger mon ami.

Lorsque le monstre s'immobilisa définitivement, je me retournai vers mes amis. En larmes, en sueur, en sang et pleine de pus de Griffeur.

Mais surtout, j'avais été piquée.

Je bredouillai un dernier "Je suis désolée." Des bras me tirèrent en arrière. J'eus conscience de m'écrouler, et des gens qui essaient comme ils pouvaient d'amortir ma chute.

À partir de là, le noir fut total.