IV - Dans les bras du démon

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Salle Degermann, Reims, samedi 22 juin 1940, 20h40.

Me voilà arrivée devant le sergent Ackermann. Le blond me sourit avant de s'approcher de moi. Il pose un baiser sur le dos de ma main droite tel un gentlemen. En retour, je lui envoie un sourire.

- Vous êtes très belle. Me dit-il en me dévorant des yeux.

- Merci, c'est gentil. Dis-je timidement.

La musique reprend, les couples rejoignent à nouveau la piste de danse. Les personnes m'envoient des regards rassurants.

Il pose sa main gauche sur ma taille, tandis que son autre main tient la mienne. Je dépose mon autre main sur son épaule. Je le suit dans ses pas. A vrai dire, il danse très bien.

Plus nous dansons, plus sa main s'approche de mon postérieur. Il s'approche de mon oreille, ce qui me fait frissonner.

- Ich bin noch nicht fertig mit dir, ich werde nicht gehen ohne dich gefickt zu haben. ( Je n'ai pas fini avec toi, je ne partirai pas sans t'avoir baisé. )

Ma gorge nouée, je frissonne de peur. Pour quelles raisons m'a-t-il dit cela ? Pourquoi ma t-il parlé allemand ? Sait-il que je suis juive ? Beaucoup de questions tournent en rond dans ma tête.

- Je suis navrée, mais je ne comprend pas l'allemand. Dis-je horrifiée.

Il ricane et ne dit pas un seul mot. Sa main monte vers ma poitrine. Je ne réagis pas, mon corps se raidit. Je ne sais si mon cœur continue à battre. Non, non ce n'est pas possible, il ne peux pas savoir que je suis juive... Qui pourrait me dénoncer ?

Il s'approche encore plus de moi. Je sens son haleine alcoolisé. Sa main retombe sur ma hanche. Ses iris bleues sont plongés dans mes yeux bruns. Il me sert fort, tellement fort, au point de ressentir des douleurs. Je grimace suite à ses gestes infâmes. Il me voit souffrir, j'endure la souffrance.

Les musiciens cessent enfin de jouer, les personnes arrêtent de danser.

Il pose un baiser sur ma main, avant de me relâcher.

- Merci pour cette agréable danse, bonne soirée sergent. Dis-je avec mépris.

- A bientôt Mademoiselle Lambert. Ich werde dich finden. ( Je te retrouverai.) Dit-il avec un sourire narquois.

J'ai qu'une envie, de partir loin d'ici, loin de cet homme odieux.

Je rejoins mes amis. J'ai le regard vide. Qui est cet homme ? Pour quelles raisons veut-t-il me faire du mal ?

- Est-ce que ça va Alice ? Je suis terriblement désolée que tu aies eu à danser avec ce rustre, je sais de quoi il est capable ! Me dit Rose.

- Ça va. Je ne veux pas agacer mes amis avec mes problèmes, déjà qu'ils risquent leur vie à mentir sur mon identité.

- Tu veux bien m'accompagner aux toilettes ? J'accepte, je ne veux plus voir cet homme qui me fixe de loin.

Arrivées au toilettes je me regarde dans le miroir pendant que Rose se lave les mains.

- Est-ce qu'il t'a touché ? Me demande Rose.

Je n'arrive pas à m'exprimer, j'ai bien trop honte pour cela.

- Où ça ? Tu peux tout me dire Alice tu le sais ça ?

- Je... je ne sais pas si il a fait exprès ou non, bien sûr qu'il a fait exprès, je ne veux juste pas que mon amie s'inquiète pour moi, mais ses doigts ont couru sur ma.. hanche, puis ma taille, sur la naissance de ma poitrine également. Mais ce n'est pas ça le pire... Je comprend l'allemand tu le sais et... il m'a dit des choses horribles à l'oreille. Il a dit que ce n'était pas fini, qu'il allait me retrouver pour finir... tu penses que les nazis savent que je suis juive ? Je fonds en larmes.

- Non bien sûr que non Rebecca, c'est juste que Ackermann est un monstre, ne t'inquiètes pas je ne le laisserai pas te faire de mal, je te le promets. Je me jette dans ses bras, en pleurant toutes les larmes de mon corps.

Après m'être calmée, nous allions sortir mais une femme sort d'une cabine de toilette.

C'est fini... elle allait me dénoncer.

- Qui êtes vous ? Je ne vous ai jamais vu par ici. Demande Rose.

- Je me nomme Marie Delacourt, je viens du Nord de la France, Lille plus précisément. Mais je suis en déplacement, à cause du général Rintenlberg.

- Le général ? Comment l'avez vous rencontré ?

- C'est une drôle d'histoire, il m'a en quelque sorte enlevé il y'a quelques mois de cela, il m'a traîné jusqu'en Allemagne, mais nous sommes de retour depuis cinq jours en France, à mon plus grand bonheur. Ricane t-elle.

- Pardonnez moi mais, ce n'est pas jolie de mentir, Mademoiselle Delacourt.

- Comment ? Et quelles sont mes intérêts à vous mentir ? De toute façon je suis attendue, alors au revoir Mesdames. Et... passez une agréable fin de soirée.

Je regarde Rose inquiète, elle va aller me dénoncer... Rose attrape soudainement le bras de la femme.

- Je ne dirai rien. Dit la jeune femme avant de sortir des toilettes.

- Rentrons, Alice, il se fait tard.

Je me doute de si elle dit la vérité, je veux simplement rentrer à la maison, et oublier cette affreuse soirée.




Le prochain chapitre sortira samedi. N'hésitez pas encore une fois à voter et à commenter. Sila ❤️

Condamnée à Aimer Où les histoires vivent. Découvrez maintenant