Condamnée à Aimer

XIV- Désir inconscient

    Au siège de la Gestapo, vendredi 2 août 1940, 10h20.

Une fois entrée dans la pièce, je ferme doucement la porte afin de ne pas me faire remarquer.

Je pars m'asseoir directement sur la chaise en face du bureau.

Et dire que c'est dans cette pièce que toutes mes souffrances ont débutées.

Patienter ici m'exaspère.

Une envie soudaine me vient à la tête. Celui d'aller fouiller dans ses affaires.
Peut-être que mes parents m'ont envoyé une lettre, et qu'il le cache. Mais si, sincèrement, je ne le pense pas.

Je me lève et je fais le tour du bureau.

Je commence par fouiller la table, mais rien d'intéressant. Seulement des rapports, des plaintes déposées contre les soldats allemands par des Rémois.

J'ouvre le tiroir qui se trouve à ma droite et encore une fois, rien qui m'intéresse.

Il ne me reste que l'autre tiroir.

Je tombe sur un dossier, un dossier où se trouve toute une liste de Rémois, et d'autres Ardennais juifs.

Mon cœur se serre quand je pense à Isaac...

Je décide de garder le dossier. Je m'apprête à fermer le tiroir, mais je vois une photo.

Une jeune femme blonde, en uniforme des Helferinnen, que je reconnais. C'est la femme qui était sur la photo avec le colonel.

Je repose la photo dans le tiroir et je reprend le dossier.

Le dossier rentre tout juste dans mon sac à main.

Je me rassoie, et j'attends le colonel.

Après quelques minutes interminables, la porte s'ouvre.

Je me lève, et je tourne lentement la tête, apeurée par sa réaction.

Par ailleurs, son regard se pose sur mon ventre.

- Was ist los ? ( Qu'est-ce qu'il se passe ? ) Dit-il d'un air inquiet.

- Rien. Tout va bien. Je suis venue ici pour vous demander quelque chose. Dis-je en posant ma main sur mon ventre.

Il s'assoie en face de moi, je fait de même.

- Je souhaite aller chez ma tante, à Sedan.

- Pourquoi ? Me demande-t-il en allumant une cigarette.

- Je n'ai personne d'autre qu'elle. Elle s'inquiète beaucoup pour moi et moi aussi également. J'y resterai quelques semaines. S'il-vous-plaît, laissez-moi partir. Dis-je les yeux suppliants.

Il se lève et se dirige vers la porte, et la ferme à clé.

Je connais très bien la raison, pour laquelle il a fermé la porte à clé. Mais j'essaie de ne pas penser à cela.

- Tu feras attention à toi.

Il se dirige vers moi et écrase sa cigarette dans le cendrier.

- Merci. Dis-je en évitant tout contact visuel.

Je me lève et je prends mes affaires.

Toutefois, il agrippe mon bras.

Il est derrière moi.

Il dégage mes cheveux, je sens son souffle dans ma nuque, ce qui me fait frissonner.

- Du bist heute sehr schön. ( Tu es très belle aujourd'hui. ) Dit-il en chuchotant près de mon oreille.

Il me plaque contre son bureau.

Je ne me débats pas, je me laisse faire.

Il enlève sa ceinture et descend son pantalon.

Quant à moi, je suis allongée sur le ventre.

Il soulève ma robe et me pénètre.

Après quelques mouvements de va-et-vient, je me lève.

Pour la première fois, mon corps brûle d'envie. Cette envie, ce désir, que je n'avais jamais ressenti auparavant avec lui.

Oui j'ai honte de faire cela, mais que pourrai-je faire ? Ma vie n'a plus de sens.

J'attrape sa veste militaire, et l'embrasse passionnément. Il répond à mon baiser en l'intensifiant.

Il enlève ma robe et me soulève pour me poser sur le bureau.

Nos baisers reprennent.

Je m'allonge.

Il enlève sa veste ainsi que sa chemise, tout en m'embrassant.

Ses baisers parcourent mon cou, puis atteignent mes seins.

Ma respiration s'accélère. Je passe ma main dans ses cheveux châtains.

Il reprend ses mouvements de va-et-vient, qui, pour une fois, me font jouir.

Je pose mes mains sur ma bouche afin d'étouffer mes gémissements indiscrets.

Son odeur corporelle, son corps musclé, brûlant, ses gestes sensuels... me font tant plaisir.

Mais tout à coup, quelqu'un toque à la porte.

Et merde...

Désolée ce chapitre est plutôt court. ❤️