Attention, des scènes peuvent choquer.Reims, mercredi 17 juillet 1940, 17h00.
Sept, sept fois que j'ai été violé. Sept fois que j'ai été frappé. Sept fois que j'ai supplié Dieu, pour que ce cauchemar s'arrête.
C'est la même routine chaque soirs. Le colonel vient chez moi, la plupart du temps bourré, me frappe, me donne des coups horribles au dos, avant de se faire plaisir... de me violer.
Il y'a quelques jours, alors que je venais tout juste de sortir de l'épicerie, des hommes m'ont soudainement arrêté, m'ont conduit dans une voiture, pour ensuite m'emmener au siège de la Gestapo. Ils m'ont directement emmené au sous-sol, qui me rappela tant de mauvais souvenirs. J'avais alors cru, que c'était la fin, que seul mon corps sans vie sortirai de là. Bien évidement, c'était le colonel qui m'avais accueilli. Sans rien me dire, il m'avait frappé et fouetté, sans justification. Je n'ai aussi rien dis, le supplier, ne servait à rien, cet homme ne ressent absolument aucune émotion. Il m'avait dit, que si encore une fois, mes amis le dérangeait, alors qu'il était occupé, ça allait très mal se terminer. Depuis, j'ose encore moins de sortir, je n'ai aucune envie de voir les gens. Il pensait aussi que je connaissais l'endroit où réside ma famille, alors que ce n'est pas le cas. Il m'avait alors fait la « promesse » de retrouver ma famille, si tout ira bien.
Mais pourquoi veut-il à tout prix trouver ma famille ?
Allongée dans mon lit, je regarde le colonel se lever de mon lit. Cela fait plus de trois heures qu'il est chez moi.
- Demain j'ai une réunion, je ne viendrai pas. Je viendrai vendredi vers 21h30. Dit-il en mettant son pantalon.
Enfin une bonne nouvelle.
- Vous... vous avez des nouvelles de ma famille ? Dis-je en montant la couette sur mon corps dénudé.
Il ne dit rien et dépose cent francs sur le lit.
- Si tu continue à me donner du plaisir et à me faire des gâteries, tu auras plus d'argent.
J'aurais voulu lui dire que je n'étais pas une prostituée, qu'il pouvait garder son argent sale, mais en temps de guerre, l'argent est important.
Des coups de sonnettes strident soudainement.
Le colonel s'approche lentement de la fenêtre.
Je prie pour que ça ne soit pas Isaac. Il ne doit pas me voir dans cet état, et surtout avec cet homme avec lequel je passes mes nuits.
- Qui est-ce ? Lui demandai-je.
- Fräulein Dumont. Warum ist sie hier ? ( Mademoiselle Dumont. Pourquoi elle est là ? ) Me demande-t-il.
- Je ne sais pas, sans doute pour me rendre visite. Lui dis-je d'une voix hésitante de peur qu'il me frappe à nouveau. Je vous jure, je ne l'ai pas appelée. Ajouté-je affolée. Je ne lui ai rien dit...
- Calmes-toi, je ne vais pas te frapper. Tu as bien travailler aujourd'hui. Dit-il avec un sourire narquois.
Après deux minutes, mon amie part enfin.
- Ich habe Hunger, bereite etwas for. ( J'ai faim, va préparer quelque chose. )
Je me lève et j'enfile mon peignoir en soie.
Je m'apprête à sortir, mais celui-ci attrape mon bras.
- Attends. Tu peux me nourrir autrement... Dit-il d'un air pervers.
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Condamnée à Aimer
Historical FictionReims 1940, Rebecca Goldstein est une jeune juive âgée de dix-sept ans qui vit seule dans sa ville natale à Reims afin de terminer ses études d'infirmières. Une fois son diplôme obtenu d'ici quelques mois, elle ira rejoindre sa famille en zone libre...