Chapitre 5 ~ Déception

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Point de vue de Rougui
Quelques semaines plus tard
🖤


   On se retrouve à quelques semaines plus tard. Les examens sont passés comme prévu et nous venons tout juste d’entamer les vacances.  Nous sommes justement à la veille du jour de mon départ qui est décidément la plus dure de toutes les précédentes que j’ai eu à vivre. J’ai le morale à zéro à un point inimaginable où me lever du lit est une catastrophe. Je passe des minutes à me redressée et à sortir un pied du lit. L’impression d’être sur le point de faire une malaise est désagréable mais quant à l’idée que cela puisse m’arriver pour que mes parents annulent mon départ, je dirais très plaisante. Je donnerais tout aujourd’hui pour que mes parents changent d’avis. Je ne veux pas passer les vacances à Louga ..., je veux rester ici, auprès de Madou.

      Je veux rester dans ce lit, enfouit entre la couverture et le matelas pour y rester un bon moment encore. Rien que d’imaginer la surprise et la réaction de Madou quand il apprendra la nouvelle, j’ai envie de creuser un trou et de m’enterrer au fond de la terre. Eh oui, je ne le lui ai toujours pas dit et malheureusement, l’heure est grave et une marche en arrière est dorénavant impossible. La décision de mes parents est irréversible et c’est ça qui me soûle évidemment le plus. Cependant, on dirait bien que je n'ai pas trop le choix donc le reste à faire c’est de boucher mes pensées et d’aller me préparer. Chose qui ne tarde pas. Une demie heure plus tard, je me retrouve déjà devant le miroir de ma chambre, entrain de me morfondre ou autrement dit, entrain de pleurer. Je ne sais pas si c’est à cause de mon visage horriblement entouré de cernes causés par les examens qui ont failli me tuer ou si c’est à cause du fait que je vais partir tout simplement mais je dirais bien les deux. Oui c’est vrai, je suis effondrée car tout ça va me manquer. Ok, notamment une personne en particulière j’avoue. Cependant il en est néanmoins que je ne suis pas certaine de m’amuser à Louga si mes pensées demeurent ici tout le long des vacances.

On frappe à la porte.

_ Entrez ! dis-je.

La porte s’ouvre. Je reconnais aussitôt mon ami d’enfance.

_ Hey ! fait-il avec un petit sourire, les mains dans les poches. Ça va ?

_ Madou ? je demande, surprise. Tu fais quoi ici ?

Il a hausser les épaules.

_ Bah à ton avis !? … On m’a dit que tu pars, à Louga. C’est vrai ça ?

Je me retourne complètement. Mes lèvres se pincent pendant que je le regarde. Comme d’habitude, mon ami est bien sapé. Il le don d’être charmeur même involontairement. Déjà que le fait qu’il se soit adossé au mur est irrésistible, le fait qu’il me fixe avec ses petits yeux d’aguicheur me donne envie d’aller me jeter dans ses bras. Rien qu’à y penser, j’ai mal au ventre. J’ai l’impression d’stresser pour rien là.  Pourquoi il est séduisant comme ça ?

_ Pourquoi tu ne m’as rien dis ? T’es bizarre toi ! me dit-il en se rapprochant, un air d’incompréhension sur le visage.

Je remarque au fil de sa marche son lyrisme. Dans d’autre cas il l’aurait sûrement cacher, mais il sait qu’avec moi ce n’est pas la peine. Avec moi, il peut être lui-même. Pas besoin de masque. Et là, sur le moment, je vois très bien qu’il n’est pas bien. Il parait triste et fatigué. Cela m’inquiète. Il n’est pas du genre à être ainsi. Il est plutôt toujours jovial et plein de ressources. D’habitude il m’aurait fait une blague tordue, se serait moqué de moi ou m’aurait enmmerder mais là, c’est complètement différent. La tension impose un sérieux qui me perturbe. C’est comme si on s’apprêtait à se quitter pour de bon. Ça ne me plaît tellement pas …

IndestinéOù les histoires vivent. Découvrez maintenant