Chapitre 230 : Affrontement final

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 Les ennemis à l'extérieur des protections vaincus, Elyazra, Guard et Phi pensaient que le combat était terminé et que la victoire était leur. Malgré tout, Syara n'était pas aussi optimiste que ses amis. Grâce à l'aide de Phi, elle avait réussi à maintenir la symphonie des âmes pendant tout ce temps, mais elle arrivait à ses limites. Si elle la rompait, le portail s'ouvrirait et les armées d'anges déferleraient sur eux. Ils avaient donc gagné une manche, mais la bataille n'était pas encore terminée.

Depuis qu'elle avait commencé à jouer, le portail était resté presque exactement au même point. On pouvait voir une partie de ce qui se trouvait de l'autre côté, mais il était impossible de faire traverser qui que ce soit. La fatigue se faisait cependant sentir et, lorsqu'elle manqua une note, la violoniste vit ses doubles vaciller légèrement et le portail s'agrandir d'un cran. Elle était sur le point d'atteindre ses limites.

— Phi, baisse le portail ! ordonna-t-elle.

Étonnée, la jeune fée regarda la beast un instant puis, vu qu'il n'y avait plus d'ennemis à l'extérieur, lui obéit. Ce n'était à présent qu'une question de secondes avant qu'elle ne puisse plus maintenir la symphonie. Il était clair qu'elle n'arriverait pas à gagner contre sa mère sur la longueur.

Elle avait cependant quelques cartes à abattre avant de se rendre et perdre définitivement. Sans parler du fait qu'elle arrivait à refermer le portail, la symphonie des âmes était une technique qui utilisait plusieurs éléments et dégageait une puissance prodigieuse. Elle pouvait aussi compter sur ses amis lorsque le moment serait venu. Et il n'allait pas tarder à arriver.

— Guard, Ely, préparez-vous !

Même s'ils ne savaient pas ce qu'elle allaient faire, le satyre et la demie-dragonne se mirent en garde et attendirent de voir ce qui allait se passer. Syara changea alors radicalement de rythme. Ses clones ne mirent pas longtemps à se désagréger et prendre une forme non pas humaine, mais sphérique. Les orbes d'éléments fusèrent alors à une vitesse folle vers le bouclier adverse et produisirent une prodigieuse explosion à l'impact.

Le choc avait été tel qu'il en avait fait trembler tout l'édifice et, lorsque la fumée se dissipa, ils remarquèrent que le souffla avait brisé la barrière et fait basculer en arrière l'ange protecteur. C'était le moment ou jamais, surtout que le portail s'élargissait rapidement, comme s'il avait du retard à rattraper.

Guard et Elyazra s'élancèrent alors sur les deux derniers ennemis qui restaient. Le satyre donna un puissant coup à l'ange qui se protégea avec son bouclier et Elyazra saisit sa mère à la gorge avant d'y invoquer ses flammes. Son cou se mit à brûler et ses cris se transformèrent rapidement en râle tandis que ses cordes vocales brûlaient.

Avec un coup de pied, le satyre rompit la défense de son adversaire qui, à terre, n'avait pas une position à son avantage. Même s'il préférait un combat honorable, Guard n'était pas du genre à risquer la vie de tous les être vivants de ce monde pour une telle chose. Il n'attendit donc pas que l'ange se soit relevé ou ait redressé sa défense et lui planta son épée dans la gorge.

Du côté d'Elyazra, même si elle avait réussi à interrompre l'incantation de sa mère, elle se retrouvait tout de même en difficulté. Elle qui croyait pouvoir la tuer avec ce simple coup s'était fourvoyée. Anela avait bien plus de force qu'il n'y paraissait et avait réussi à écarter la main de sa fille avant de succomber. Sa peau était cependant noircie par des brûlures qui auraient tué un simple mortel.

Voyant qu'Elyazra était en difficulté, Guard se jeta sur son adversaire et lui planta son épée dans le ventre. Les yeux exorbités, l'ange aux ailes coupés posa son regard sur celui qui lui avait fait ça.

— T...Toi, peina-t-il à articuler avec une voix raillée.

— Ça, c'est pour mon ami Vilks, dit-il avec un regard noir.

Avec ses dernières sources d'énergie, Syara invoqua une lame de vent en jouant rapidement de son instrument. Celle-ci passa juste au-dessus de la tête de ses amis et vint finir le travail en décapitant celle qui leur avait causé autant de torts. Son corps tomba alors tel une marionnette dont on aurait coupé les fils. s'en était fini.

Les poils de la nuque de Syara se hérissèrent soudainement et la beast, en se retournant, eut tout juste le temps d'apercevoir un ange, de l'autre côté du portail, qui lui jetait un regard noir juste avant que la brèche ne se referme complètement.

— On a gagné ! s'exclama alors Phi tandis que ses amis se réunissaient au milieu de la salle.

— Attention ! hurla d'un coup Guard.

Se précipitant vers Syara, le satyre eut tout juste le temps de parer un coup de l'ange à la hache qui aurait décapité la jeune femme s'il n'était pas intervenu. Voir qu'il ne s'était pas retransformé aurait pu les aider à comprendre qu'il n'était pas mort, mais ils étaient alors focalisé sur autre chose et n'y avaient pas fait attention.

L'ange restait malgré tout très faible et ce coup était le dernier qu'il pouvait porter. Avec une aisance qu'il n'avait pas eut lors de leur combat, Guard perça la défense de celui qu'il n'avait cessé d'affronter depuis le départ et lui enfonça sa lame dans le cœur.

L'ange recula de quelques pas, puis s'effondra à terre. Tout son être se mit alors à se craqueler et, peu à peu, révéla le démon à qui il avait prit la place. N'ayant pas assisté à leur transformation, Phi hoqueta de stupeur en reconnaissant Telak. Elle poussa ensuite un cri d'effroi en apercevant le corps à côté duquel il s'était effondré. Devant eux, se trouvaient les dépouilles de leur amis morts pendant cette bataille.

— Non, pleura Phi.

— Je... Je ne savais pas, balbutia Guard.

— Nous si... dit Elyazra.

La tête basse et les yeux embués par les larmes, Syara serrait des poings à s'en rentrer les ongles dans la chair. Comment pouvaient-ils considérer cela comme une victoire alors que deux de leurs amis avaient péris ? Non ! Elle ne pouvait pas laisser une telle chose arriver !

S'approchant des deux corps, la beast ferma les yeux et se concentra sur le violon qu'elle avait en main. Elle n'avait peut-être plus une once d'énergie en elle, mais elle savait que quelqu'un qu'elle pouvait contacter en regorgeait. Il n'était pas question qu'elle reste sur un tel échec et cette personne allait l'aider à réparer tout ça !

Le violon de cristal : les partitions perdues (suite)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant