5

1.7K 131 14
                                    

Quelques minutes passèrent et l'envie de fumer se fit de plus en plus forte. Je décidai de sortir, j'indiquai à Lincoln et Marcus que je sortais en remettant mon manteau sur mes épaules, puis je poussai la porte vitrée une fois devant celle-ci. Elle s'ouvrit doucement, émettant le même tintement que plus tôt dans la soirée, et j'avançai dans la pénombre en sortant mon briquet et une cigarette de mon paquet.

— À quoi tu joues au juste, Lexa ? Entendis-je vaguement.

Je n'y prêtai pas attention, plaçant l'objet de mes désirs entre mes lèvres, ce fut lorsque j'actionnai mon briquet qu'une seconde voix se fit entendre.

— Je ne joue pas.

— Bon sang mais tu t'écoutes ? Répondit Octavia en haussant le ton.

— Tu ne peux pas comprendre, alors s'il te plaît laisse moi gérer ça à ma manière.

— Non ! Arrête de toujours fuir et affronte tes démons !

Un silence s'en suivit, je laissai un nuage de fumée s'échapper de ma bouche et lançai un regard dans leur direction. Mes yeux trouvèrent ceux de la brune, elle n'attendit pas plus longtemps pour tourner les talons. Octavia me rejoignit, tête baissée.

— Elle... Je ne sais plus quoi faire pour l'aider... Soupira-t-elle tristement.

Je tirai une nouvelle taffe sur ma cigarette.

— Je peux peut être essayer de lui parler ? Proposai-je.

— Cela m'étonnerait qu'elle accepte...

Je lui sourit avant d'écraser ma cigarette et de la jeter dans un cendrier.

— Il n'y a qu'un seul moyen de le savoir, répondis-je en m'éloignant d'elle.

Je l'entendis tenter de m'en empêcher, mais je continuai ma route vers l'hôtel. Qu'est-ce qui m'avait pris ? Cette fille m'intimidait et voilà que je me retrouvais à partir à sa recherche en pleine nuit. Quelques minutes plus tard je poussai la porte de l'hôtel, et je montai directement à l'étage de son appartement. J'hésitai avant de toquer, mais l'idée d'une vraie conversation avec elle me donna un élan de courage. Pourquoi est-ce que cette fille m'intriguait tant ? Je cognai doucement contre la porte en bois.

— Va t'en, Octavia.

Je jouai nerveusement avec mes doigts, sa réponse froide ayant fait disparaître toute trace de courage.

— Ce n'est pas Octavia... Répondis-je doucement.

Quelques secondes passèrent durant lesquelles il n'y eut aucun bruit. Je m'apprêtai à descendre lorsque la porte s'ouvrit sur deux yeux émeraudes. Elle se décala afin de me laisser entrer, ce que je fis en la remerciant. La pièce était plongée dans l'obscurité, je suivis la brune jusqu'à une petite terrasse où elle m'invita à m'asseoir sur une des chaises présentes.

— Qu'est-ce qui t'amène ? Lâcha-t-elle en s'asseyant également.

Je je savais pas vraiment quoi dire, alors je posai la seule question qui me passait par la tête depuis ces derniers jours.

— Pourquoi tu es comme ça avec moi ?

Elle leva ses yeux vers les miens, ma question eut l'air de la surprendre.

— Je suis comment, au juste ?

Je la fusillai du regard, elle avait beau m'intriguer, son comportement puéril m'énervait au plus haut point.

— Tu m'ignores depuis que je suis arrivée, j'en ai marre de parler à un mur ! Haussai-je le ton.

Je me levai pour partir mais elle attrapa mon poignet après s'être levée également.

— Je ne t'ignore pas, Clarke.

Sa prise autour de mon poignet ainsi que de l'entendre prononcer mon prénom pour la première fois me firent un effet troublant. Je me tournai vers elle et un hoquet de surprise m'échappa en me rendant compte de la proximité de son visage. Elle me dépassait bien de quelques centimètres et ses yeux perçants détaillaient mon visage avec attention. Son regard exprimait tellement d'émotions contradictoires que je m'y perdis, contemplant ces deux iris mystèrieux qui s'offraient à moi. J'aurai sûrement été gênée de cette position en temps normal, mais les quelques cocktails que j'avais consommés ne me permettaient pas d'y réfléchir. Son regard changea tandis que ses yeux se plongèrent dans les miens, ils exprimaient maintenant de la tristesse. Contre quoi pouvait-elle bien se battre ?
La réponse me vint rapidement lorsque son regard descendit pour se poser sur mes lèvres, cela ne dura qu'une seconde mais je le vis, et cela me provoqua un frisson. Il ne lui fallut qu'une fraction de seconde pour franchir la distance entre nos deux visage et plaquer ses lèvres contre les miennes, me donnant un baiser à la fois dur et doux. Malgré la surprise, je ne me retirai pas, je répondis même à cet échange. Alors que je frottai le bout de mon nez contre le sien, elle se retira et fit quelques pas en arrière. Je repris mes esprits et mon souffle tandis qu'elle était figée face à moi.

— Qu'est-ce que... murmurai-je.

Son regard croisa rapidement le mien avant qu'elle ne s'échappe pour rentrer à l'intérieur. Je la suivis en me posant mille et une questions.

— Je suis désolée, c'était une erreur, je n'aurai jamais dû.

Ces mots me firent plus mal que ce que je pensais, et c'est sans un mot de plus que je sortis de l'appartement. Je rejoignis ma chambre avec hâte et me jetai sur le lit. Mon esprit se torturait en ressassant ces mots et ce baiser. Elle n'avait pas le droit de me traiter comme si j'étais inexistante et de m'embrasser. Non elle ne pouvait pas faire ça. À cette pensée une larme roula sur ma joue. Il fallait que je m'en aille le plus vite possible, il fallait que je quitte cet endroit avant d'être foutue.

La couleur de son âme (Clexa AU)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant