25 Décembre

4.2K 387 140
                                    

Lorsque John Watson se réveilla, la première chose qu'il vit fut qu'il était seul dans le lit, puis que Sherlock se trouvait près de la fenêtre, et enfin que ses yeux pétillaient. Le détective s'était déjà habillé mais avait aussi enfilé sa robe de chambre sûrement pour se protéger du froid plus puissant que d'habitude que John commençait à sentir.

Le docteur se leva et rejoignit son ami qui continuait à regarder au dehors. Arrivé à sa hauteur il aperçu ce qui retenait autant son attention ; il neigeait, des milliers de flocons laissaient un épais manteau blanc sur la campagne qui s'étendait devant eux. Et Sherlock la regardait comme un enfant.

John frissonna ; il n'était que très peu habillé mais pour rien au monde il ne voulait quitter la fenêtre et son ami pour revêtir quelque chose de plus chaud. Il n'en eut pas besoin ; Sherlock le sentit trembler et passa son bras autour de ses épaules, toujours sans éloigner son regard du paysage enneigé. Le petit homme se serra contre lui, à la limite de ce qu'il jugeait raisonnable car il ne savait toujours pas parfaitement jusqu'à quel point Sherlock pouvait se montrer tactile.

Puis, le génie de la déduction se décolla de son ami, presque brusquement ; sous l'épaisseur de ses habits, il avait senti la fraîcheur du corps de John. Il retira d'une main habile sa robe de chambre et posa son regard pour la première fois de la journée sur le docteur. Il déposa délicatement le tissus sur ses épaules, avant de les entourer à nouveau de son bras.

John s'appuya un peu plus contre son ami à bouclettes ; il se sentait vraiment bien. N'étant jamais sorti qu'avec des femmes, il avait l'habitude d'être à la place de Sherlock ; prendre soin, réchauffer, câliner. Mais cette nouvelle position ne le dérangeait pas du tout ; il aimait la chaleur du corps de Sherlock contre le sien, il aimait sentir son odeur si particulière, et il aimait par dessus tout déceler dans ses yeux quelque chose qu'il n'avait jamais vu chez lui auparavant : des sentiments profonds.

Après le petit déjeuner, les trois hommes firent leurs bagages pour rentrer chacun chez eux. Mycroft partit le premier, se sentant ravi et délivré, dans son hélicoptère personnel avec chauffeur privé. Bien que la voie des airs soit plus rapide, Sherlock ne souhaita pas se réduire à demander à son frère de le ramener en ville et rentra donc comme il était venu, en train.

Lors du trajet du retour, il continua de fixer le paysage blanc qui défilait sous ses yeux d'enfant admiratif. Si admiratif qu'il ignorait les paroles de John, assit à côté de lui, qui essayait de passer le temps, et qui se demandait s'il le faisait exprès ou s'il était vraiment trop obnubilé par la beauté de la nature pour prêter une quelconque attention à lui.

Une jeune femme blonde au décolleté ravageur s'asseya face à eux. Elle leur sourit poliment et John lui répondit par le même sourire. Il la trouva jolie avec ses yeux verts foncés et son teint pâle légèrement rosi par de la poudre. Voyant qu'il la regardait, la jeune inconnue lui sourit à nouveau, comme intimidée et flattée, dévoilant une parfaite dentition.

John n'eut pas le temps de lui répondre qu'une main se posa sur sa cuisse. Sherlock, qui n'avait pas détourné le regard de l'extérieur, était en train de serrer légèrement sa jambe tout en l'effleurant avec son pouce. Le docteur rigola intérieurement pensant que son ami avait lu dans ses pensées lorsqu'il s'était dit trouver jolie la demoiselle.

La femme vit la main et sourit un peu plus à John, s'amusant elle aussi de la jalousie du détective. Celui-ci détourna finalement le regard de la fenêtre pour le plonger dans le sien et l'observer entièrement de manière à déduire tout ce qu'il pouvait à son sujet.

Cette possessivité nouvelle touchait John. Il prit délicatement la main de Sherlock dans la sienne et le détective le regarda avec étonnement. Les yeux doux et amoureux du docteur firent rosir ses joues. Il se tourna à nouveau vers le paysage, serrant légèrement les doigts de John qui, de son pouce, carressait doucement sa main.

Marry Christmas - JohnlockOù les histoires vivent. Découvrez maintenant