-haikyuu x reader | os-

• k u r o o •

j'étais de retour devant ce vieux bâtiment, là où pendant trois ans j'avais vécu mes plus folles aventures de jeunesse.

Lycée Nekoma.

voilà maintenant dix ans que je n'étais pas revenue, je revoyais les instants en traversant les couloirs éclairés par la lumière de la nuit.

je souriais mélancoliquement en passant devant mes anciennes salles de cours.
je m'arrêtai devant la dernière salle que j'avais connue, celle de ma dernière année de lycée.

en dix ans mes souvenirs étaient restés intacts, peut-être parce que toutes ces années d'insouciance me manquaient parfois, que je m'accrochais à mes souvenirs.

je m'accrochais à toi, encore maintenant, je croyais t'entendre parfois, je pensais apercevoir une tête brune comme la tienne, je me persuadais que tu n'étais pas aussi loin qu'en réalité.

sur ma table de troisième année, nos initiales étaient gravées.
je souriai bêtement, me rappelant du bon temps et de tous les baisers volés au coin d'un couloir, des entraînements auxquels je venais te regarder jouer, à nos nouvelles années passées ensemble.

mais tout ça n'était que de vieux souvenirs chéris par une femme de vingt-huit ans éperdument seule.

des souvenirs auxquels elle s'accrochait en espérant que tu lui reviennes.

pourtant tu devais être un heureux marié désormais, peut-être même que tu avais des enfants et une grande maison.

la sonnerie retentit dans l'établissement, et on annonça au micro que tout le monde devait se réunir dans le gymnase.

j'étais une des premières arrivés, j'attendis que d'autres personnes passent le pas de la porte pour rentrer à mon tour.

je m'étais dirigée vers le fond de la salle, ne cessant de regarder la porte, dans l'espoir de t'y voir, dans le meilleur des cas sans femme à ton bras.
j'avais attendu une bonne trentaine de minutes avant de te voir apparaître.

mon cœur avait fait un bon en voyant ta silhouette si familière apparaître dans le gymnase illuminé par milles et unes couleurs.

ton sourire n'avait jamais changé, cette lueur espiègle dans ton regard qui avait le don de me désespérer non plus.
tu étais juste devenu plus mature, plus attirant encore, et pourtant ton charme restait le même ; tu étais un homme qui même maintenant volait mon pathétique cœur.

dans mon parfait scénario tu étais seul, et tu te tournerais vers moi, tu viendrais me parler de vielles histoires et nous reprendrions nos conversations d'il y a dix ans, nous referions le monde.

mes espoirs s'étaient écroulés.

j'aurai aimé tu ne sois pas accompagné, que ton annulaire ne soit pas prisonnier d'une alliance.
elle aussi était rayonnante ; son sourire était éclatant et elle te regardait comme l'amour de sa vie que tu étais sans doute.
sa robe laissait deviner un ventre déjà bien arrondi, qu'elle semblait protéger de sa main.

tout le monde se jeta sur toi, après tout tu étais le talentueux bloqueur et capitaine de notre équipe de volley-ball et désormais à la tête d'une fameuse équipe régionale.
tout le monde t'adorait et rien ne semblait avoir changé.
les félicitations fusaient, ma gorge se serrait en voyant le bonheur que je ne connaîtrai pas à tes côtés.