J'ai aménagé dans la chambre d’Aly sous la pression de mon oncle, il dit respecter les ordres de son grand frère et les règles du mariage. Il m'avait laissé du temps de m'y faire jusqu'à ce que son fils rentre mais comme il a décidé de disparaître de la nature et c'est à moi de prendre les devants.
Je suis au pas de la porte de cette pièce mais je n’arrive pas à faire un pas de plus, je suis comme figée. Toutes les images sales ont eu pour seul témoin cette pièce, elles me reviennent tellement lentement scène par scène comme si je les revivais sur place. J'ai l'impression que la pièce se renferme sur moi tellement elle m'oppresse, les murs se rapproche de moi on aurait une salle d'isolement préventif ou un trou dans une prison, ma respiration est complètement saccadée, je sens un malaise venir. Je ressors en vitesse, me rattrape au mur du couloir pour pouvoir reprendre ma respiration et me calmer, je fais l'exercice que le docteur m'a appris quand des crises d'angoisse débutent. Inspirer et expirer plusieurs fois.
Comment pourrais-je rester dans cette chambre alors que j'arrive même à la pénétrer. Je ne peux pas demander qu'on la change, dans cette maison j'ai plus aucun droit, tout le monde m'ignore, m'évite comme si j'étais Ebola en personne, j'ai même plus le droit de manger dans la salle à manger, plus le droit de m'asseoir au salon , rien, on me prive de tout.
Monsieur vient de rentrer, il m'a dépassé mais il ne m’a pas vu parce que là où je suis assise, si on ne prête pas attention on ne remarquera rien. Je disais qu'il vient de me dépasser d'un pas nonchalant, et d'entrer au salon mais sa maman est assise là-bas et elle l'arrête.
- Tatie : eh toi, arrête-toi!
De là je suis, je ne peux pas les voir mais je peux entendre tout ce qu'ils se disent.
-Tatie : où étais-tu passé ?
-Aly : Maman s'il te plaît commence pas je ne suis pas d'humeur.
-Tatie : tu n'es pas d'humeur hein ? Tu disparais pendant je ne sais combien de jours et tu oses me dire que tu n'es pas d'humeur ? Tu te fous de moi ? Je me suis fais un sang d'encre.
-Aly : j'avais besoin de prendre du recul, j'en avais vraiment besoin après que vous ayez décidé de ma vie en la détruisant.
-Tatie : Qui vous !?
-Aly en criant : VOUS TOUS ! Surtout cette villageoise, je n'aurai jamais dû revenir, vous avez foutu tous mes projets en l'air.
-Tatie : mais calme toi. On va trouver une solution, cette profiteuse j'ai déjà commencé à m'occuper de son cas, elle va regretter d'avoir jeté son dévolu sur toi. Et toi aussi, si tu avais gardé ton pantalon fermé, on n’en serait pas là aujourd'hui.
-Aly : Maman je te l'ai dit, depuis que je suis arrivé, elle n'a fait que me chercher, j'ai résisté mais je suis homme j'ai finalement succombé.
-Tatie : c'est vraiment une fille sans vertu, je ne suis même pas sûr que son bâtard soit de toi, si elle a pu te faire ça, qui sait avec combien d'hommes elle l'a fait aussi. Tu feras un test de paternité, si c'est négatif, ça sera le bon alibi pour divorcer.
-Aly : oui c'...
-Tatie : aussi tu iras faire un test de dépistage pour le VIH/SIDA, on ne sait jamais.
-Aly : d'accord c'est compris, je n’ai même pas envie de la voir.
-Tatie : ah j'oubliais, ça sera impossible ça, puisque ton papa à transféré ses affaires dans ta chambre.
-Aly : QUOI ?
-Tatie : tu as bien entendu.
-Aly : POURQUOI IL A FAIT ÇA ?
... : qu'est ce qui se passe ici ?
-Aly : ça tombe bien que tu sois là, pourquoi tu as transféré ses déchets dans ma chambre ?
-Tonton : Tu me parles autrement, Parce que c'est ta femme, ce sont les règles du mariage, un couple marié doit dormir dans la même chambre.
-Aly : Mais papa...
-Tonton : la discussion est close, je vais me coucher et je veux plus entendre de cris bonne nuit.
Je crois qu'il est parti et les deux autres aussi, je n'entends plus rien. Je n’y crois pas qu'il ait pu se faire passer pour la victime sans aucun scrupule, alors que c'est lui la source principale de tous ces problèmes.
-Aly : elle est où ?
-Tatie : sur la terrasse je crois.
Je le vois sortir et regarder autour de lui mais je ne réagis pas, il fait un dernier tour et me remarque.
-Aly en me pointant du doigt : suit moi et vite !
Qu'est ce que j'ai encore fait ? Je le suis sans broncher mais arriver devant sa chambre je n’arrive pas à avancer.
-Aly avec impatience : QUOI !? Qu'est-ce que tu attends ? Je n’ai pas ton temps, avance.
Je marche lentement, chaque pas que j'effectue vers cette chambre est une torture pour moi.
-Aly : ET VITE !
J'accélère et entre dans cet enfer sur terre pour moi. Il ferme la porte à clé et le met dans sa poche. Automatiquement ma respiration augmente, la peur commence à me paralyser.
-Moi tremblante : qu'est ce... qu'est ce que tu fais ?
On dirait le scénario se répète, le scénario de mon viol.
Il ne dit rien mais il me regarde d'un air neutre comme s'il analysait ma réaction. J'aurai voulu rester neutre comme lui mais c'est plus fort que moi, toutes mes émotions sont visibles sur mon visage.
-Moi : ou...ouvre s'il te plaît.
Il me regarde toujours sans rien dire.
Mes larmes montaient par crainte, peur et angoisse. Je cours sur la porte pour essayer de l'ouvrir, il se décalé pour me laisser passer mais elle ne s'ouvre pas ce qui est d'ailleurs logique. Je tape dessus de toutes mes forces en pleurant.
... : qu'est ce qui se passe ? C'est mon oncle qui tape à la porte
Aly vient se mettre entre la porte et moi et lance un regard d'avertissement ce qui veut dire ferme la.
-tonton : Aly tu es la ?
-Aly : oui papa, t'inquiète tout va bien
-Tonton : et Minata ?
Il m'incite à parler pour rassurer mon oncle à me montrant son téléphone : la Vi-dé-o.
-j...je suis là.
-Tonton : Tout va bien ?
-moi en éclaircissant ma voix : oui.
-Aly : papa tu vois, tout va bien, elle est en vie, tu peux aller te coucher.
Tonton : hum, on aurait qu'il avait du mal à croire.
Une fois rassurée que son père soit parti, il m'attrape la main pour me relever, son toucher me glace le sang, j'arrive plus à bouger. Il me retourne face à lui et me colle au mur d'une manière assez violente et pose sa main sur mon cou, il bloque mes mains aussi si violemment pour m'empêcher de bouger, de toutes les façons je n’aurai pas pu, tellement je suis apeurée, on le voit dans mes yeux, on le sent sur mon corps. Il commence à m'étrangler. Il approche son visage du mien en regardant avec des yeux tellement noir que ça me terrorise plus. Je sens son souffle sur moi ça me donne des frissons pas du tout agréable. Il sera encore son étreinte sur mon cou.
-Moi en chuchotant : s'i...s'il te...
Aly en me mettant un doigt sur mes lèvres : chut ! Tu ne parles pas tant que je t'ai pas permis de l'ouvrir c'est compris ?
Je hoche vigoureusement la tête.
-Aly : très bien ! Avec un ton dur : Qui t'a permis d'envoyer tes affaires dans ma chambre !? Il ressert encore plus mon cou.
Je commence à manquer d'air ce qui ne me permet pas de répondre.
-Aly : REPOND ! Il desserre un peu.
-Moi avec une petite voix : ton pa..Papa.
- Aly en resserrant mon cou avec toutes ses forces : tu ne pouvais pas refuser ? Tu as détruit ma vie, espèce de villageoise, ne touche aucune de mes affaires. Comme c'était ton souhait de te marier à moi pour trouver un père à ton bâtard, tu devras assumer ton choix.
Il commence à sourire sadiquement, c'est un vrai psychopathe : tu dormiras à terre, tu utilises la salle de bain du couloir. D'après toi la dernière fois je t'ai obligé alors que tu avais aimé, désormais tu es ma femme, tu dois remplir tes devoirs d'épouse comme satisfaire les besoins sexuels de ton mari, je veux que tu sois prête pour moi à chaque fois que j'aurai envie de me vider.
Et il me relâche comme une moins que rien, j'essaie de reprendre ma respiration. Je me glisse contre le mur et continue à pleurer.
Coucher avec mon mari même si c'est la chose qui me détruit le plus au monde.
Pourquoi ?
Parce que je suis obligée de remplir mon devoir d'épouse !
Parce que je suis une femme !
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les larmes d'une jeune fille
AventureQuel a été mon crime ? Le fait d'être une fille. Quelle a été la sentence ? Le silence !