Disputes

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La lumière s'infiltrait dans la cuisine.

Un homme s'avança, puis s'éclaircissa la voix. S'il n'avait pas un cœur de glace, il aurait peut-être trouvé ce spectacle attendrissant. Mais en vérité, il trouvait que le spectacle que lui donnait son frère prenait une tournure étrange. Il savait où cela allait, et cela ne pouvait pas bien se terminer.

Son frère sursauta et s'éloigna du corps endormi de son ami.

''-Mycroft !!" lui chuchota-il en regardant John pour vérifier s'il ne s'était pas réveiller.

Ils commencèrent une discussion silencieuse, par le regard :

''Alors ?''

''Mêle-toi de ce qui te regarde.''


''On a peur cher frère ?''


"Oui, j'ai peur de ce que je pourrais te faire."


''Oh la, on laisse ses sentiments jouer ? On a perdu le contrôle ?'' 


Sherlock le fusilla du regard.

Mycroft trouvait cela au plus amusant. 

- Tu ne peux rien me cacher, je te lit comme un livre ouvert.

Mycroft sortit de la pièce et marcha vers l'escalier où était assise une petite fille.

- Pourquoi être ainsi avec Sherlock ?

- Parce qu'il est aveugle et faible face aux choses qu'il ne contrôle pas.

- Ah parce que toi non ?

Mycroft devint rouge.

- Remonte dans ta chambre.

Eurus rigola d'un rire innocent. La voilà, échec et mat avec ses deux aînés.

- Je n'ai pas peur de toi. Et tu le sais. Un deux trois, Mycroft a peur de moi ! s'amusa-t-elle à répéter en chantant.

Elle descendit l'escalier, jetant un dernier coup d'œil plein de malice et d'intelligence ; elle tramait quelque chose, quelque chose de très vilain.

Pendant ce temps, John se réveilla doucement.

 - Qu'est-ce qu'il se passe ?

- Prends tes affaires et va t'en. lui dit Sherlock en ne montrant que son dos, pour être encore plus impassible.

Le cœur de John, plein de bonté, se serra face à ces mots mais encore plus quand il lui semblait voire une goutte aux reflets argentés perler sur la joue de son ''ami''.

- Pars. Ce n'est pas si compliqué à comprendre.

- Pourquoi ? Pourquoi chaque fois que je m'approche de ce que tu es vraiment tu m'écartes ? Je m'en irai quand tu me diras que c'est ce que tu veux réellement. Ce n'est pas mauvais de s'inquiéter pour les personnes que tu aimes-

- Je ne t'aime pas, pas comme ça. Je n'ai pas besoin d'un ami !

C'était le bond qui avait les yeux humides maintenant.

John avait fait tant d'efforts, avait accepté tellement de choses qui lui avait paru impossible à surmonter, à accepter pour lui, et voilà que le jour de Noël, il était chassé de chez lui, après avoir passé la nuit à dormir ensemble, à murmurer des choses inoubliables en secret, silencieusement, ... Il était chassé comme un bon à rien.

John était seulement humain, il avait ses limites. Alors, tremblant de colère, il gravit les escaliers quatre à quatre, prit ses affaires et quitta la maison, avant même que les parents soient descendus pour le petit déjeuner.

Il aira dans les rues enneigés de Londres, sa veste à la main, il ne sentait pas le froid.

Il se souvenait, la fois où ils avaient courut main dans la main, les deux réunit contre le monde entier. Il se souvenait de ce sentiment d'être exactement là où il devait être, de ne jamais avoir connu cet sensation d'exaltation, d'appartenir à quelqu'un. Peut-être qu'il était vraiment stupide pour s'être attaché. Mais hier, alors qu'ils dormaient côte à côté, tout cela lui avait paru réel. Et bien. 

Tout les deux se pensaient seul au monde, mais ensemble, c'était comme si c'était un alignement cosmique, ils étaient destinés pour être ensemble. Et pourtant, l'un ne voulait pas se l'avouer. Et se n'était pas John.

John déambula pendant quelques heures jusqu'à ce que ses pieds le mène vers Jenny. Avant qu'ils arrêtent de se parler au début lycée, Jenny et lui avait été meilleurs amis, il connaissant sa maison aussi bien que son appartement. C'était très égoïste de sa part, mais il n'avait nul par où aller, et automatiquement, ses pieds l'avaient emmenés là où cent fois il avait été.

Il toqua, une jeune femme en pull de Noël lui ouvrit la porte. Il fit un effort pour sourire.

- Bonjour, joyeux Noël ! Est-ce que Jenny est là ?

Jenny arriva, l'air fraîche, les joues rosées de chaleur de cheminée, et un joli pull moche de Noël, similaire au sien, que Sherlock avait refusé de porter.

- John ? dit-elle, regardant à droite ou à gauche s'il y avait quelqu'un d'autre avec lui. 

- Joyeux Noël. Je suis désolée qu'on ait arrêté de se parler au lycée, j'espère que tu passes un bon-

Mais Jenny vint l'embrasser avant qu'il n'eut le temps de s'expliquer. Elle prit John comme pour une bénédiction de Noël. Et le cœur brisé de John ne trouva pas meilleurs solution que de refermer ses bras autour d'elle, avec la sensation fantôme d'un corps plus long et fin, qu'il avait commencé à connaître bien...

Tout commence par un cours de maths - TeenlockOù les histoires vivent. Découvrez maintenant