Dispute

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John avait passé tout le reste de la journée sans parler ni prêter attention à Sherlock. En fait, il l'avait carrément ignoré. Il avait essayé d'être gentil, serviable, de montrer de l'intérêt pour lui, bref d'essayer d'être son ami mais ce type était trop arrogant. Avant il ne voyait pas le mal de donner plus que recevoir dans les relations, mais depuis cette année, après que leur père les ait abandonné pour partir ils ne savent où, il s'était promis au cours de ces nombreux rendez-vous psychologique, qu'il ne se laisserait pas marcher dessus. Puis, pourquoi le repoussait-il toujours ainsi ? Qu'avait-il fait ?

- Non mais c'est vrai quoi, pourquoi il me parle comme çà ! Pour qui il se prend ! La reine d'Angleterre ? Ce n'est qu'un sal-

Il faisait froid, et il commençait à faire noir. L'herbe artificielle était mouillée, et le terrain de rugy était éclairé par les lampes à décharge à haute intensité éclairait le stade. Énervé, il courrait autour des délimitations du terrain pour s'échauffer et pestait à moitié. Il ne savait pas lui-même pourquoi il était si énervé. En regardant devant lui en trottinant, il fit face aux gradins et fut coupé par la vision d'une silhouette familière en haut.

Normalement, aux entraînements, il n'y avait personne. Mais aujourd'hui, ce n'était pas le cas. Le joueur sourit et sa rage s'en alla en un coup de vent alors qu'il pensait que c'était son camarade de maths, venu les voir. Le nombre de fois qu'il avait voulu que ses parents viennent, mais qu'à chaque fois il constatait que leur place était toujours occupée par celle d'autre parents fiers. Ses pensées furent vite arrêtées par un tacle. Penser à Sherlock lui coûtait pour la seconde fois un coup.

John en lâcha un hoquet de surprise.

- Alors, John on a vu un fantôme ? fit un joueur de son équipe en riant.

- Ha ha hA !  fit-t-il, ironiquement.

Son camarade lui proposa une main pour l'aider à se relever. Il reçu une tape dans le dos et reprit son entraînement la conscience encore plus troublée.

Si c'était qui il pensait, il souriait bêtement rien qu'à cette pensée d'ailleurs, le jeune rugbyman était le joueur le plus joyeux du soir car s'aurait été la première fois qu'on vienne le voir volontairement.

Il avait supplié sa sœur et ses parents mainte de fois de venir quand il était plus petit.  Mais sa mère disait avoir trop peur de le voir prendre des coups, sa sœur préférait fuguer par la fenêtre rejoindre sa petite-amie et son père partageait la peur de son épouse, sans parler du fait qu'il n'avait pas le temps et remplaçait ses matchs par des sessions de télévision, où il suivait l'équipe du football nationale. John secoua la tête, il n'avait pas envie d'y penser. C'était fini tout cela, il était grand maintenant, il pouvait compter sur lui-même s'il le fallait.

Quand il eut fini son échauffement, il rejoignit les autres joueurs et le véritable entraînement commença.



Une fois l'entraînement fini, John couru dans le vestiaire pour se doucher, sous les regards étonnés de ses coéquipiers qui avaient l'habitude plutôt de discuter longtemps sur le terrain, de se faire quelques passes, et d'aller ensemble dans les vestiaires plutôt que séparément. Quand ils arrivèrent, John finissait de se rhabiller en vitesse pour enfin sortir et courir jusqu'en haut des gradins.

Mais la silhouette n'y était plus. Il regarda autour, à la chercher de signe de passe, mais rien n'y fut. Il redescendit en bas, et s'assit de déception sur la deuxième marche afin d'ouvrir son sac et sortir son casque de vélo : il ne pouvait pas le cacher, il était même très déçu.

Pour couronner le tout, une légère pluie commençait à tomber, et la route vers chez lui qui l'attendait ne lui avait jamais paru aussi longue.

- Alors, comment ça s'est passé avec Jenny ? demanda la voix dans son dos.

John, qui était en train de décrocher son vélo, abandonna toute occupation et se tourna. L'ami était bien là et ce n'était pas un fantôme. Il n'avait pas rêvé

- Sherlock ? Qu'est ce que tu fais ici ? Il prit une mine surprise essayant de cacher la joie de voir son curieux ami. Mais bien sûr, Sherlock savait pertinemment qu'il s'était hâté pour le rejoindre à la fin de son match, et quelques secondes auparavant, il avait également remarqué sa decéption face à son absence. C'est pour cela qu'il avait décidé de se montrer, bien qu'il ne savait pas comment le faire exactement. C'était la première fois qu'il avait un...ami ?

- Je t'utilise comme une excuse pour rentrer tard chez moi.

Le blond s'empourpra et abandonna son sourire. A deux doigts, à deux doigts encore qu'il lui pardonne tout, mais non, c'était toujours d'abord par intérêt personnel qu'il venait le voir, jamais pour son propre plaisir d'avoir un ami.

Il attrapa le guidon et passa à côté de lui, l'ignorant grandement.

- Oh John ! Qu'ai-je dit, encore ?!

- Alors c'est ça pour toi ? Grand misanthrope qui se contrefiche du monde et qui prend les gens pour des excuses afin régler ses problèmes ? Pas de problème alors, plus besoin de venir me parler. Tu te fou des sentiments, non, tu te fou des gens ! Soit, si tu n'apprécies pas leur compagnie, au moins ne les fait pas se sentir bon à rien en les utilisant comme des jouets !

- Pour commencer, je suis un sociopathe.

- Mais qu'est-ce que j'espérais ?! dit-il en soupirant de plus belle.

Sherlock réfléchissait. Évidemment, en matière de sentiments, il séchait.

- Évidemment, tu ne sais pas, et tu ne peux pas savoir à quel point ça m'avait fait plaisir de savoir que quelqu'un était venu... Pour moi. Une seule fois dans ma vie, j'ai cru que l'on avait prit la peine de venir me voir. J'ai été suffisamment idiot pour penser que c'était vrai.

Le bruit de la pluie s'accéléra.

John clipsa son casque et enjamba son vélo, les larmes aux yeux.

- John, attend ! cria Sherlock en prenant enfin la parole.

Sherlock haïssait que John avait la faculté de lui faire ressentir du regret. Il avait tout fait pour rejeter ses émotions, pour ne pas avoir à faire aux problèmes autour de lui, mais John ressortait l'humain en lui. Il avait raison, Sherlock avait un cœur, si grand et si émotif qu'il préférait le cacher pour ne plus ressentir.

Un bruit de crissement de pneu indiquait que John s'était arrêté. Il avait une chance.

- Je suis désolé, tu es la personne que je tiens au plus proche d'un ami. dit-il, désespéré.

- Ouais c'est ça, à demain. répondit le blond, impassible dans sa tristesse. Il n'avait pas envie de se faire manipuler encore une fois. Il fallait mieux qu'il reste loin de ce Sherlock, comme on lui avait averti au début.

Et il s'éloigna en vélo.

Tout commence par un cours de maths - TeenlockOù les histoires vivent. Découvrez maintenant