Les frères Hudson : Gary

chapitre 10 Naya

Je refuse d'ouvrir les yeux !

Assaillie par des flash de ce qui c'est passé hier, je refuse d'affronter la réalité.

Des images affluent de toute part, la danse sur le comptoir, Gary qui me sort du bar, moi le chauffant, moi lui faisant une fellation, dehors, a la vue de tous et Gary au dessus de moi, mon corps bougeant en rythme de ses coups de reins.

Oh le bordel mais qu'est ce que j'ai foutue ?!

Je ne peux même pas lui en vouloir puisque c'est moi qui l'ai chauffée.
Un gémissement de désespoir sort de ma bouche.

- Allez sort de la me dit ma soeur pour la dixième fois.

- J'ai merdé lui dis-je.

- Peut-être mais t'as pris ton pied ricane-t-elle.

Je pouffe.

- Pourquoi tu ne m'en as pas empêchée ? Lui reprochais-je.

- J'ai été retenue repond-elle et quand j'ai pu sortir je vous ai cherchés.
Quand je vous ai trouvés vous étiez en pleine action.

- Oh merde ! Tu nous as vu ? Criais-je.

Mon mal de tête s'accentue.

- Pas vraiment, c'est la voiture qui bouge, vos gémissement et le mouvement de ses jambes sorties de la voiture qui m'ont indiqués ce que vous étiez en train de faire.

Elle rit et moi j'ai envie de m'enfoncer dans un trou de souris.

- Allez, c'est pas la fin du monde dit-elle, considère ça comme une baise d'adieu.

- Au moment où il... enfin tu vois, il a pas arrêté de répéter qu'il m'aimait.
Pourquoi ça me fait quelque chose ?
Ça ne devrait même pas me toucher putain !

- Parceque une partie de toi l'aimera toujours repond-elle.
C'est vraiment dommage que ça ce soit terminé de cette façon, tout le monde pouvait voir à quel point vous étiez fait pour être ensemble.

- En plus j'ai trompé Byron geignis-je.
Putain, je suis horrible.

- Franchement c'est peut-être méchant ce que je vais te dire mais on est temps que tu mettes un terme a cette mascarade.
Byron n'est pas fait pour toi et tu le sais.
Ce mec est plus coincé qu'une vieille fille de 40 ans.

Je pouffe.

- Il est gentil repondis-je.

- Il est chiant !  Des qu'il ouvre la bouche je m'ennuie dit-elle.
Et au pieu tu ne vas pas me dire qu'il te fait décoller, j'ai déjà dormi chez toi quand il était là je te rappel.
Vous devez sûrement baiser la lumière éteinte, position missionnaire.

J'éclate franchement de rire avant de gémir.
Elle a raison, mais il est gentil.

- Tu as besoin de quelqu'un qui allume ta flamme, qui te fasse sentir vivante reprend-elle.
Byron est gentil oui mais au fond de toi ce n'est pas ce que tu veux .
Libere ce garçon et libère toi.
Ensuite tu iras affronter Gary et discuter de ce qui c'est passé la nuit dernière.

Je soupire, il est temps de faire face.

Après une rapide douche et une discussion à cœur ouvert avec Byron, je  dois maintenant affronter Granny avant d'aller voir Gary.

Journée de merde !

Assise sur la balancelle, je la rejoins.

- Si tu t'excuses je te gifle dit-elle.
Tu t'es amusée et envoyée en l'air, tu n'as pas à te sentir mal.
J'ai fait bien pire à ton âge.

Je ricane.

- Je vais te poser une question et je veux que tu me répondes honnêtement, sans faux-semblants  dit-elle.

J'hoche la tête.

- Comment tu t'es sentie hier ? Avec Gary.

- Vivante repondis-je en toute sincérité.

- Quoi d'autre ?

- En sécurité repondis-je le cœur battant, ai... aimée.

Un doux sourire etire ses levres.

- Laisse la vieille carne que je suis te donner un conseil reprend-elle.
Tu dois avoir une discussion, une vraie, sans cris avec lui.
Ta haine t'a aidée à tenir le coup mais maintenant tu dois avancer et t'en débarrasser.
Tu ne peux pas continuer à vivre avec cette rancœur qui va finir par te dévorer.
Tu mérites d'être heureuse et tant que tu ne te seras pas débarrassé de ça, tu ne pourras jamais être heureuse.
En un sens, lui aussi a été victime de cette machination.
Alors oui, il a mal agit, très mal mais il souffrait et de ce que j'ai pu voir et entendre, il souffre toujours, tout comme toi.
Écoute son point de vue à lui, tu pourras ensuite voir si tu peux ou pas pardonner.
Mais n'oublie pas que même si c'est toi qui a le plus souffert lui aussi a été victime, lui aussi...
Tu savais que malgré les nombreuses sollicitations il n'a pas donné la moindre chance aux femmes du coin ?
Quand il te dit qu'il t'aime toujours et bien moi je le crois.
Je ne te dis pas de vous donner une chance mais pour ton bien, tu dois alléger cette haine, cette rancoeur.

Ses mots me transpercent, ma psy m'avait dit la même chose.
Je sais que pour avancer je vais devoir en passer par la mais je ne sais pas si je vais pouvoir l'écouter sans lui sauter à la gorge.