Chapitre 12 Naya

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Nous commandons à emporter chez M-J pour que nous puissions discuter tranquille, sans oreilles qui trainent.

Il est toujours aussi accro aux sandwich boulettes de viandes épicées et sauce chili nappé de fromage.
Ça m'a tellement fait saliver que je m'en suis pris 2.

- On va où ? Demande-t-il en portant les sacs.

Ah, je n'y ai pas pensée.

- Je ne sais pas repondis-je.

Je vois ses yeux briller.

- La clairière des Beackfields ? Dit-il un léger sourire sur les lèvres.

Ça me gêne d'aller là-bas, c'était notre endroit, notre havre de paix et de tranquillité.
Faut avouer que pour avoir une discussion ininterrompue c'est le meilleur endroit.

- Je te suis confirmais-je.

Nous montons dans nos véhicules respectifs et prenons la route.
Je me vide la tête, je ne veux pas avoir à réfléchir à ce que je vais lui dire, je tiens à ce que cette discussion se fasse naturellement.

Quand nous arrivons dans la petite ruelle où nous sommes obligés d'arrêter pour continuer à pieds.

Nous nous engageons silencieusement sur la route, il passe légèrement devant, protecteur comme avant.
C'est une des choses qui me plaisait le plus en lui, protecteur, possessif, tendre, attentionné.
Il m'est arrivé de regretter que notre histoire se soit terminée, seigneur, j'en ai encore la boule au ventre.
C'est ses trahisons, son abandon qui pe permettent de tenir le coup.
La haine remplace la douleur de sa perte.

Je me rend compte qu'en réalité je n'ai rien digérée, rien surmontée, je me suis contentée de tout enfouir sous un fatras de haine et de colère.
Mais je sais que le plus douloureux, la chose qui me fait le plus de peine c'est son abandon.

Il était mon pilier, l'épaule sur laquelle je pleurais, je savais que je pouvais toujours compter sur lui...

- Je vais déplier la couverture dit-il me sortant de mes pensées.
Je vais nous faire un petit pique-nique comme...

Comme avant terminais-je dans ma tête.

Je lui souris franchement pour dissiper le petit malaise qui commençait à s'installer.

Une fois tout installés, je m'assieds.

Je réprime le flot de souvenirs et pe concentre sur la situation actuelle.

- Pourquoi ? Demandais-je.

Il me regarde.

- Pourquoi tu m'as abandonné ? Pourquoi ne m'as-tu pas laissé la moindre chance de t'expliquer ?

Voilà les questions qui me hantaient.

- Quand... Quand j'ai reçu la photo dit-il difficilement.
J'ai cru mourir.

Il soupire longuement avant de reprendre.

- Je te jure que j'ai sentie mon coeur s'arracher de ma poitrine, je suis totalement parti en couille.
La... la douleur et la haine m'ont aveuglés , je ne me cherche pas d'excuses mais c'est la vérité.
Je voulais que tu souffres autant que je souffrais, je voulais que toi aussi tu sentes ton coeur se déchirer de l'intérieur.
J'ai été égoïste, focalisé uniquement sur ma propre douleur.

Je le comprends... Je le comprends parceque moi aussi j'ai tout fait par la suite pour lui faire du mal, qu'il souffre a en mourir.
Je lui pose enfin la question qui me bouffe depuis 4 ans.

- Comment tu as pu passer à autre chose aussi vite ? Demandais-je.
4 jours... 4 jours avant que tu te jettes dans les bras d'une autre alors que tu criais au monde m'aimer comme un fou.

Je vois la douleur dans son regard, le reflet de la mienne.

- Seigneur soupire-t-il, plus j'avais mal et plus je voulais que tu souffres.
Sortir avec... avec cette salope était une manière de te faire du mal .

- C'est réussi chuchotais-je.

- Je sais repond-il sur le même ton.
Et tu ne sais pas à quel point je regrette.

Un long silence s'installe, lourd.
Je finis par le briser.

- Tu étais mon roc lui dis-je parceque j'ai besoin que les choses sortent .
Tu... J'avais besoin de toi plus que tout et... je me suis sentie trahi, abandonné.

Il se racle la gorge.

- Je ne cherche pas à te faire du mal mais j'ai besoin que certaines choses soient dites ajoutais-je.
J'ai besoin que ça sorte pour passer à autre chose.

- Je suis prêt à tout entendre dit-il la voix tremblante.

Je saisis sa main.

- Ça a été horrible... ce qu'il m'a fait... mais le pire, le pire a été ce qu'il est arrivé ensuite repris-je.
Mais je ne veux plus de cette rage, je ne veux plus de cette haine parcequ'elle m'empêche d'être heureuse.
Je n'oublierais pas, c'est impossible mais je veux que cette douleur soit moins forte et pour ça... Pour ça je dois pardonner.

Les larmes commencent à couler, je suis incapable de les retenir.

- Granny m'a rappelée une chose essentielle dis-je .
Toi aussi tu es victime de leur plan machiavélique.
Toi aussi tu as souffert.

Pleurant de plus bel, il me prend dans ses bras, il m'aide sans le savoir a passer un cap que je n'aurais jamais penser franchir.

- Je ne pense pas qu'on puisse reprendre une relation amoureuse parceque... trop de chose sont arrivées sanglotais-je mais te pardonne Gary.
Je te pardonne sincèrement.













Les frères Hudson : GaryOù les histoires vivent. Découvrez maintenant