Chapitre 1.2 ~ Réveil de la Maison

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Aspirateur : machines baptisées ainsi car elle aspire le dioxyde de carbone que l'air pollué contient pour produire du dioxygène et du carbone. Le dioxygène est relâché dans l'air, c'est comme cela que les derniers êtres humains peuvent survivre sans suffoquer. Nul ne sait où le carbone est dirigé.

Nicolaï fronce les sourcils sans comprendre qui peut venir à une telle heure du matin alors que les Aspirateurs ne se sont pas encore mis en route.

Les Aspirateurs... cette révolution scientifique qui aurait été plus utile encore à l'ancien temps. Mais non à ce moment là, chaque cerveau était trop occupé à trouver de nouveaux moyens de perfectionner la technologie des téléphones ou autres futilités. Si seulement ils savaient, qu'aujourd'hui, nous n'avons même plus la possibilité de nous servir de ce qui nous a, autrefois, distrait du véritable problème...

Boum Boum Boum. Les trois coups sur la porte d'entrée recommencent inlassablement.

Nous finissons par réagir et, nonno se dirige vert l'entrée, précédé de quelques mètres par le duo Li. C'est un surnom que les enfants de l'orphelinat nous ont donné, à Lila et moi, car nos prénoms commencent pareils et que nous avions une forte tendance à faire des bêtises. Tendance que nous n'avons pas perdue évidemment.

L'étage des filles étant le deuxième, il nous faut peu de temps pour atteindre le rez-de chaussée. Nous prenons le grand escalier qui se trouve sur le côté.

Son nom est dû au fait qu'il donne un accès direct entre chaque étage, alors que pour ce qui est des autres escaliers, il faut marcher entre chaque étage pour les trouver.

Une fois en bas, Lila et moi échangeons un regard entendu pour rester dans les grandes marches de l'escalier. Nonno, toujours dans sa démarche lente mais assurée, marche sur le sol carrelé pour ouvrir la porte.

— Bonjour, prononce-t-il avec sa voix cassée du matin.

— Bonjour monsieur Aslanov, je suis Fabrice Miles, je fais partie des envoyés de la Communauté des Anciens et...

— Pourquoi êtes-vous là ?

— J'y venais justement, je suis ici pour vous informer qu'à 11 heures précisément, la Communauté des Anciens fera une annonce à la télévision, c'est pourquoi, en tant que mesure extraordinaire, le courant sera remis pour une période de 2 heures à partir de 10h30. L'annonce faite sera des plus importantes pour notre avenir à tous et de nombreuses informations concernant de futures démarches à suivre vous y serons données. Cela étant dit, vous comprenez que vous, tout comme l'ensemble des individus présents dans ce bâtiment, devront être en train de visionner le message. De plus, je dois vous demandez de signer ce papier confirmant que vous avez été mis au courant, et voici également une liste de prescriptions à rigoureusement suivre pour ce matin et jusqu'à nouvel ordre.

— Vous avez un stylo ?

— Oui, tenez

— Bien maintenant j'ai des choses à faire, au revoir.

Nous étions en train d'observer de loin, écoutant les quelques bribes de mots que nous percevons, quand nous voyons nonno prendre une sorte de dossier que lui tend l'homme en costume et, lui fermer brusquement la porte au nez.

Cet homme devait avoir une trentaine d'années, ou peut-être moins. Tout, que ce soit ses cheveux blonds parfaitement plaqués ou ses yeux plissés, faisaient paraître une personne plus qu'hypocrite. On aurait dit un rapace prêt à dévorer une innocente proie bien trop naïve...

Ravies qu'ils soient parti et que nonno ait l'esprit occupé par autre chose que l'idée de nous punir pour avoir eu l'affront de le réveiller, nous filons dans notre chambre, prenant cette fois-ci les escaliers séparés puisqu'ils sont bien moins bruyants.

Une fois en haut je me change, quittant mes habits mouillés, pour mon uniforme. Je regarde dans le miroir pour être sure que je n'ai rien oublié.

J'en profite pour contempler cet uniforme que j'adore. En haut je porte un t-shirt simple, noir avec un col et des manches qui s'arrêtent à mi-bras. En bas je porte un pantalon resserré à la taille et aux chevilles, par de larges élastiques, puis, ample sur le reste de mes jambes. Les poches extérieures, cousues à certains endroits, sont vraiment pratiques, et puis elles sont aussi une forme de fierté de ma part, car je les aient cousues seule avec du tissu que j'avais déniché dans une caisse, trouvée, par hasard, lors de mes incursions interdites au grenier.

Cela donne d'ailleurs quelque chose d'assez atypique, étant donné qu'il n'y avait pas de tissu sobre et noir, les poches tantôt oranges tantôt bleues, donnent un peu de couleur à mon pantalon tout noir.

Comme la température extérieure s'est stabilisée à 53°C depuis quelques décennies, nous n'avons pas besoin de changer de tenue, puisque celle-ci est parfaitement adaptée. Bien sûr, pour les jours de pluie nous possédons tous des manteaux en plastique transparent, et puis nous avons aussi trois autres exemplaires d'uniformes, que j'ai évidemment customisé pour qu'ils me conviennent parfaitement, tout comme avec mes deux pyjamas.

Au début je trouvais ça normal d'avoir accès à tous ses vêtements et qu'ils soient tous pareils. Pourtant, quand Lila est devenue mon amie, elle m'a expliqué qu'elle, avant, avait peu de vêtements mais qu'en tout cas, aucun ne se ressemblait.

D'ailleurs, j'ai lu dans une énième trouvaille du grenier, qu'à l'ancien temps, les températures étaient bien plus basses. Je ne comprends pas comment l'être humain a fait pour survivre à de si faibles températures alors qu'il m'arrive d'avoir quelques frissons à cause des courants d'air. Mais je suppose que nos corps ont suivi le parcours de la température et ont évolué.

Et puis, je n'ai pas pu tout lire à ce sujet, car le livre tombait en lambeaux et certains mots étaient effacés, donc il y a sûrement des explications que j'ai raté.

Une fois prête, je déverrouille la porte de la salle de bains dans laquelle j'étais et je vais directement chercher une caisse à linge. Étant la plus âgée des filles, je suis en charge de quasiment toutes les corvées, et, bien que je force un peu tout le monde à m'aider, j'ai toujours pleins de petites choses à faire qui ont installé des réflexes dans ma vie quotidienne.

De toute manière, j'adore m'occuper des petites qui sont toutes adorables en dépit du sacré caractère de certaines. Je toque à chaque porte, tout en sachant pertinemment qu'il n'y a plus un seul cerveau endormi dans les chambres, pour récolter leur linge.

Pendant que j'attends que les deux petits garnements, vivant dans la pièce, viennent m'ouvrir, je vois Mia, sortir de sa chambre et venir dans ma direction, avec des larmes perlant aux coins de ses petits yeux bouffis. Elle se blottit dans mes bras alors que je me suis accroupie pour lui faire un câlin.

C'est la plus jeune pensionnaire de l'orphelinat, n'ayant que 2 ans, et elle a une forte tendance à faire des cauchemars qui la terrifie, or j'y suis habituée car je la réconforte toujours. Quand la porte s'ouvre, j'indique à Maya et Pauline la caisse de linge d'un coup de tête et je m'en vais recoucher Mia.

Cela fait maintenant plus d'une heure que nous sommes tous levés, et c'est l'heure du petit déjeuner. J'observe l'horloge dont la petite aiguille pointe sur 9 heures. Elle aussi a vieilli, avec son fond jauni et ses bords égratignés par ses multiples chutes. Dans la salle à manger qui se trouve au rez-de-chaussée, nous nous installons tous autour de la table, préparée par les garçons, et attendons l'arrivée de nonno.

Je vois un groupe de filles chuchoter des ragots qui les font rire et je souris. Quand nonno arrive, il décide de nous prévenir de quelque chose, ce qui est plutôt rare, et cela m'inquiète, j'ai bien peur qu'il n'ait pas oublié pourquoi il est déjà debout depuis quelques heures...


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J'espères que tu as apprécié cette nouvelle partie. Ce passage est un peu plus court car je ne voyait pas comment découper mon premier chapitre autrement.

En tout cas, n'hésites pas à poster un petit commentaire pour donner ton opinion ou encore à voter !!

-----L'enclenchement de l'histoire et un peu long désolé...-----

Lynaria ~ EN PAUSE ~Où les histoires vivent. Découvrez maintenant