Arqhi : C'est une substance qui peut être de diverses couleurs, et qui, après pulvérisation de drun, se solidifie et devient quasiment incassable. La substance est basée sur les qhi, des algues découvertes en 4667 dans la Chorarqhi (anciennement Fosse des Mariannes). Elle a été industrialisé par Sonako, une grande FTU (Firme TransUnivers), en 4701, et a permis la rénovation de la plupart des routes.
Je marche au rythme des nuages rosés, s'éloignant de la forêt, poussés par la brise, depuis plusieurs heures maintenant et je n'ai toujours pas trouvé de lieu pour passer la nuit. J'avais envisagé de dormir à l'extérieur il y a deux jours déjà, mais je me suis vite aperçue que c'était trop dangereux pour une personne seule. Je m'étais résignée à dormir dans des petits arbres creux ou nichée à l'abri dans les feuillages ce était pas très confortable. Mes deux anciens compagnons, si je peux les nommer ainsi, me manquent, même si j'essaie de lutter contre cet absurde sentiment. J'aurais aimé pouvoir les appeler autrement que cette femme et son fils.
Cela fait quatre jours exactement que je suis partie. Pourtant, j'ai l'impression que cela fait des mois. La marmotte me manque mais je sais que je la reverrai. Ça ne fait que depuis ce matin que je suis hors de la forêt, et cela me fait bizarre. C'est comme si je disais au revoir à une part de mon être. J'avais toujours vécu dans la Maison, au cœur d'une multitude d'arborescence. Bien que je m'étais aventurée un peu plus loin que ce qui était permis, je ne m'étais jamais autorisée à m'égarer là où l'arqhi remplace la terre.
Le contact entre mes chaussures et cette étrange surface colorée a provoqué un frisson dans tout mon corps. Comme si la dureté du sol voulait me dire qu'à partir de maintenant, ma vie ne serait plus celle de l'enfant innocente et naïve que j'étais. Je me suis arrachée au confort trompeur de la terre pour m'abandonner au combat permanent qu'est la réalité.
Le chant lointain de la nature me sort de ma torpeur et je redresse mon visage pour admirer le paysage. Je ferme les yeux et hume l'agréable odeur qui s'attarde dans mes narines, puis je profite d'un dernier rayon de soleil qui réchauffe mon visage. En m'attardant sur le superbe coucher de cet astre qui se dessine devant moi, j'aperçois la silhouette d'une grande tour se découper dans l'horizon. Elle n'est pas très loin, je dirais à un ou deux kilomètres au maximum. Je pourrais y passer la nuit ? La joie portant mes jambes, mon rythme s'accentue et je me retrouve à dépasser les légers moutons volants qui me tenaient compagnie.
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Quinze minutes se sont écoulés, je suis enfin à la porte du bâtiment que j'avais repéré. Mon regard parcourt sa façade dont le sommet se perd dans l'obscurité. La nuit est vite tombée... J'ai eu de la chance de trouver cet endroit, j'espère qu'il n'y aura personne.
Je pousse la porte en verre et pénètre l'édifice. Tout est éteint. Après quelques escaliers, je tombe sur une grande pièce avec plusieurs bureaux. Je m'engage dans les rangées et inspecte les meubles à la recherche de quelque chose qui pourrait m'être utile. Il y a des piles de dossiers, des feuilles volantes, des ordinateurs... L'absence de poussière m'avertit que cet endroit est toujours actifs, il doit sûrement appartenir à l'une des rares entreprises qui a subsisté.
J'allume une lampe de bureau pour partir à la recherche d'un refuge pour la nuit. La lumière diffusée se réfléchit sur la vitre d'un presphoto, qui est un support transparent sur lequel on peut afficher une photo. Je dérobe l'objet pour examiner le portrait de famille qui s'offre à moi. Je le cache un peu de la lumière qui floute la projection. Il y a quatre personnes. Deux hommes qui se tiennent l'un contre l'autre, dévoilant leur amour, une adolescente brune, un sourire scotché aux lèvres, et une fillette blonde qui paraît bouder. En voyant une photo si cliché, je laisser un gloussement s'échapper malgré l'étrange sentiment qui s'empare de mon cœur. C'est mignon de voir une si belle famille...
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Lynaria ~ EN PAUSE ~
FantasyAn 5968, cela fait désormais six ans que la Communauté gouverne le petit pourcentage de la population mondiale, que le Grand Feu a épargné. Seulement, cette année, une Secte, armée d'immenses secrets dont les révélations pourraient bouleverser le q...