Lynaria ~ EN PAUSE ~

Chapitre 3.2 ~ Phénomènes étranges

Porte holographique matérielle avancée : Invention datant de 3916. Il s'agit de porte qui se dématérialise pour laisser passer les gens. Lorsque l'individu est détecté indésirable pour une quelconque raison, la porte se matérialise devenant extrêmement solide. Une autre de ses qualités est sa capacité à filtrer l'air, régulant la température ou la concentration des mauvais gaz.

Une branche s'enroule brusquement autour de mon ventre. 

Désemparée, face à ce phénomène trop loin de la réalité, je ne réagis pas, et je constate que le binôme que je surveillais est en face de moi. La branche qui me compresse le ventre, m'a tiré jusqu'au sol, laissant mes cheveux s'étendre sur la mousse. 

La situation ne peut pas être réelle. 

Je ne peux pas être suspendue au dessus du sol, une branche enroulée autour de la taille, et une femme tendant sa main dans ma direction. Je crois d'ailleurs ne pas être la seule qui soit surprise. Le jeune homme se tourne vers sa mère, la regardant, ébahi. C'est quand il commence à parler que je comprends que la nature de son étonnement est tout autre. 

— Maman, ça ne vas pas ! Tu aurais pu me prévenir.

— Arrête de faire l'enfant Gabriel, je n'allais pas te prévenir, sinon cette machine aurait eu le temps de s'enfuir ou même de nous attaquer.

— Libérez moi, je ne vous ai rien fait !

— Tu nous crois naïfs à ce point ? Nous savons très bien ce que les sorcières de ton type peuvent nous faire !

— Je ne comprends rien... Vous parlez des sorcières du discours du président ?

— Cesses tes mensonges, nous savons tous les deux qui tu es, dit-il, si nous te rendons ta liberté, tu nous attaqueras sans aucun doute.

— Nous avons déjà fait l'expérience de cela une fois, et la deuxième fois n'arrivera pas, conclue-t-elle

— Mais expliquez moi ! Je vous assure que je suis totalement perdue. Je ne vous ai rien fait de mal et, à cause de vous, je risque de me faire attraper par les services de la récolte.

Leur attention s'est détournée de moi alors que je n'avais même pas débuter ma phrase, et ils débattent maintenant sur mon sort. Comme si mon existence ne valait rien. Leurs regards finissent par revenir vers moi.

— Pourquoi as-tu des cheveux de cette couleur ?

C'est la femme qui s'est exprimée. En dehors du fait que sa question me paraît stupide, je ne saisis pas, par quel procédé elle a pu voir mes cheveux dans la nuit. 

— Pourquoi est-ce la femme qui accouche ? Ces deux questions sont toutes les deux aussi utiles l'une que l'autre.

— Tu trouves ça drôle ? Saches que tes cheveux sont une preuve accablante de ton inhumanité. Seules les sorcières de la secte sont ainsi. Et encore...

— Maman, peut-être dit-elle vrai ? Après tout, la tuer, alors que nous faisons fausse route, serait une énorme erreur. Et puis, dans le cas où notre première idée serait la bonne, nous ne pourrions simplement pas l'abattre, sinon, en quoi serions-nous différents d'elles ?

La pureté que chacun de ses mots dégageait me submergea. Et la larme qui était fixée au creux de mon œil coula jusqu'au sol, silencieuse.  Dans l'obscurité, je vis la femme se tourner pour me faire face, prête à appliquer sa décision. La vaillante flamme de son regard vacilla en contemplant la trace que l'émotion a laissé sur ma joue. Sans que j'en saisisse les raisons, je sens mes chaînes de bois se défaire, pour me déposer sur un matelas de mousse. Une main apparaît proche de moi, et je la prends, concluant un pacte invisible dont le destin est le seul maître.