Chapitre 5.1 ~ Pour cet ange

10 1 0
                                    

Encre de lune : c'est une invention datant de 2346, c'est une encre spéciale qui n'est lisible que la nuit avec la lumière produite par la lune. Attention, cette encre est toxique, il faut la manipuler avec précaution. De plus, si il y a trop de nuage ou une lune trop faible, l'encre ne sera pas visible.




 — Hey !! Petite, tu m'entends ?


Alors que mes paupières se démènent pour que la lumière me parvienne, je découvre un visage au dessus du mien. Surprise, je sursaute et me relève brusquement, entrechoquant ma tête à celle de la femme au-dessus de moi. Je frotte mon front pour atténuer le coup, tandis que la femme râle et me gronde comme si je n'étais qu'une enfant incapable.


— Aie ! Mais fais attention enfin !

— Maman, tu vois bien qu'elle n'est pas vraiment en état... Comment te sens-tu?

— Euh, bien, je crois.


C'est tout ce que je me sens capable de répondre après quelques minutes d'intense réflexion à une demande banale. Cependant, les récents événements me fournissent une solide excuse pour ma soudaine stupidité.

Je lève la tête. Mes yeux clignent quelques fois ravalant les picotements qui annonçaient ma faiblesse poindre à cause des souvenirs qui tournoient dans mon esprits.

Je reste assise et sollicite ma patience pour faire taire ma curiosité. À la mine sérieuse qu'affiche cette femme je comprends. J'attends donc que le visage impassible qui me fixe prononce son verdict. Celui qui déterminera si je peux rester avec eux.

Les dernières paroles qu'elle a prononcé me reviennent. « Le temps donnera à l'humanité dont tu t'estimes propriétaire sa mesure de vérité. » Peu de temps est passé, pourtant, je sais pertinemment que cette femme, dont le nom me reste inconnu, a déjà conclut ses investigations mentales.

Je distingue en eux des alliés potentiels mais aussi une racine, une ancre dans la réalité. Celle qui me permettra de ne pas perdre pied, et de ne pas me laisser aller à la folie. Car sans eux, je serais démunie, je n'aurais plus rien. C'est pour cela que je souhaite qu'elle m'accepte.

Comment des inconnus sont-ils devenus si importants ? Ils ne m'ont même pas partagé leurs identités que je les substitue avec ma famille... La pitié doit être le seul sentiment qui anime leurs cœurs à mon égard.


— Je dois l'avouer, débute-t-elle, tu m'as sauvé la vie.


Un soupir de soulagement s'échappe de mes poumons. Si seulement il avait pu durer.


— Cependant, je n'arrive toujours pas à comprendre comment as-tu fait ?

— Maman...

— Tu ne te le demande pas ? Ce centre commercial, on y est allé de nombreuses fois pour ravitailler le village, et jamais je n'ai vu quoique ce soit d'autres que les vitres fonctionner. Jamais. Alors j'aimerais simplement savoir comment elle a fait.

— Je me suis contentée d'activer toutes les commandes que j'ai pu trouver dans la salle des commandes. Vous le savez sans doute, c'est sûrement là que vous m'avez trouvé.


Quand je lui répond, je sais que je mens.

Enfin, pas totalement. Lorsqu'ils se faisaient attaquer, la panique m'a envahit et j'ai appuyé sur tous les boutons que j'ai vu, pourtant, il y a autre chose. Quelque chose s'est produit, j'en suis convaincue. Sauf que je ne sais pas de quoi il s'agit. Et puis, cette femme se méfie beaucoup, elle n'attend qu'un prétexte pour se débarrasser de moi, et j'ai parfaitement conscience que la vérité en serait un excellent.

Lynaria ~ EN PAUSE ~Où les histoires vivent. Découvrez maintenant