Chapitre 1

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J'ouvre les yeux doucement, et tourne la tête pour regarder l'heure... je ne vois rien affiché sur le cadran de mon radio réveil... Mes yeux s'écarquillent et mon cœur commence à battre un peu plus vite. Je tends le bras vers mon téléphone et vois l'heure : 9h45.

Oh merde, je suis en retard. Vraiment en retard. Je déteste ça... mais mon réveil a décidé tout seul de me faire le coup de la panne ce matin. C'est vraiment pas de chance. Heureusement que je m'entends bien avec mon patron, ça devrait aller, je pense qu'il ne va rien me dire... enfin j'espère. On a beau bien s'entendre, ça reste mon boss.

Je me lève en sursaut, je saute dans la douche pour en ressortir 1 minute plus tard, brossage de dents, j'enfile mon jean d'hier et un t-shirt pris sur le dessus de la pile sans même faire attention à celui que je saisis. Un pull, mon blouson et hop je file de chez moi pour attraper mon train. Record battu : 8 minutes top chrono entre le réveil et moi en train de dévaler mes escaliers (j'habite au 2e).

Arrivé à ma station de train, sur le quai, j'envoie un message à mon boss.

(SMS Andy à Mon chef) Salut, désolé panne de réveil ce matin, je serai là d'ici 20 minutes si mon train n'a pas de retard. J'espère n'avoir rien raté d'important. A tout à l'heure.

Je garde mon téléphone dans ma main, pour sentir si je reçois un message, mais je glisse ma main dans ma poche de blouson car il caille ce matin. En même temps il fait souvent froid, gris et pluie sur Londres.

Autant j'aime bien cette ville, autant le beau temps grec me manque. Ca fait maintenant 3 ans que je suis venu m'installer à Londres. Je me suis habitué à cette grande ville, toujours en mouvement. C'est agréable de pouvoir faire ce qu'on veut à n'importe quelle heure du jour ou de la nuit. Lorsque j'étais en Grèce j'habitais une petite ville de quelques milliers d'âmes pas très loin du bord de mer. Les activités étaient réduites mais la beauté des paysages de mon enfance continuent de me manquer. J'y retourne de temps en temps pour revoir mes parents et le reste de ma famille, mais ce n'est plus pareil. Je viens en spectateur de cette vie que j'ai abandonné.

A ce moment mon train arrive. Je laisse descendre quelques personnes avant de pouvoir monter et prendre place sur un strapontin. Le seul avantage de ce matin c'est qu'il n'y a presque personne dans la rame, comparé à d'habitude. En même temps 10h ce n'est pas une heure normale pour se rendre au boulot...

Je regarde autour de moi, une petite mamie est assise un peu plus loin, le tricot à la main et semble concentrée à ne pas rater ses mailles. Entre ses doigts agiles, elle agite ses aiguilles faisant émerger un début de tricot rouge vif.

Je tourne la tête encore pour voir à l'autre bout de la rame deux jeunes qui semblent encore à moitié endormis. Le garçon a sa tête contre la vitre, les yeux perdus dans le vide et la jeune fille à côté de lui a posé sa tête sur son épaule, les paupières fermées et un léger sourire. Leurs mains sont serrées l'une dans l'autre et reposent sur le genou du jeune homme.

Mon cœur se serre un peu. Cette image me renvoie mon vide affectif. Je les jalouse un peu. Bon un peu beaucoup. Je ne pense pas être repoussant à regarder pourtant, assez grand, blond, les cheveux courts coiffés en pétard, c'est la mode du moment, et oui je sais j'ai cédé à la pression sociale... Mais bon, avec les filles ça a toujours été difficile. Je n'ai jamais réussi à m'accrocher à quelqu'un. J'ai essayé plusieurs fois, mais bon rien ne me semblait naturel. J'avais toujours le sentiment de me forcer, de ne pas être moi et du coup je partais en courant rapidement ou alors c'est moi qui les faisait fuir.

Je suis sorti de mes pensées, car mon téléphone vient de m'avertir d'un message. Je jette un coup d'œil, un peu craintif quand même de la réaction de mon chef.

Le chemin jusqu'à toiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant