Chapitre 6

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Lorsque nous revenons de déjeuner, nous nous remettons directement au travail avec Maddy et Tim dans le bureau de ce dernier. La pause nous avait permis de nous aérer un peu et d'éclairer nos idées du matin. C'est donc d'un oeil plus frais que nous identifions ensemble les idées que nous allons soumettre tout à l'heure. Au final nous imaginons un clip assez simple, agencé comme un concert privé, en insistant sur le discours intimiste de la chanson. J'espère que ça plaira à Mika.

Je sens que Tim stresse un peu aussi. En même temps c'est normal, car il nous a bien fait comprendre que si nous bossons bien sur ce premier clip, d'un nous pourrons en refaire avec cet artiste, mais surtout nous ferons une première percée dans le domaine des vidéos musicales. Ca serait apporteur de nouveaux business et à un niveau plus national.

Vers 15h, Mika et son manager Alexander arrivèrent dans nos locaux. C'est Maddy qui se lève la première pour les accueillir et les oriente vers le bureau de notre chef. Je me redresse alors. Je salue d'une poignée de main les 2 arrivants. D'abord l'homme que je ne connais pas, qui est le plus proche de moi. Je lui serre la main, il a une poigne ferme qui respire la confiance en soi. Il affiche un sourire qui n'atteint pas ses yeux, un sourire de commercial, et se présente comme étant Alexander, manager.

Je me racle la gorge et me présente à mon tour, timidement : "Andreas, enchanté." Ma voix, déjà très grave en temps ordinaires, était rauque, comme revenue d'une période sans parler de plusieurs jours... Super, merci mon corps de me trahir à ce moment là, comme si ma timidité ne suffisait pas. Je devais paraître débile ou ... Non Andy, n'y pense pas, ça ne sert à rien de s'autoflageller avant même le début de la réunion. Je hoche alors la tête et dégage ma main de celle d'Alexander dont le regard est déjà parti sur un de mes collègues.

Puis mon corps se tourne vers Mika, je saisis la main que me tend mon vis à vis. Lorsque ma paume touche la sienne, qui est agréablement chaude, mes yeux se lèvent instantanément pour se planter dans le regard noisette pétillant. Il est habillé de manière aussi originale que la veille. Il porte une chemise blanche cintrée sur un pantalon blanc serré. Des bretelles jaunes apparaissent sous une veste cintrée bleu électrique. De nombreux colliers pendent à son cou, certains sont des personnages, d'autres des plaques de métal, d'autres encore des fruits... Un mélange très éclectique. A ses pieds, les mêmes baskets blanches qu'hier mais avec cette fois-ci des lacets bleu. Le mec a le soucis du détail.

Un sourire subtil se glisse sur mes lèvres, à peine perceptible et comme un miroir, je vois que lui aussi a un sourire discret sur le visage. Tandis que mon regard s'accroche au sien, je sens sa poigne se raffermir et me tirer légèrement vers l'avant. Sans que ne puisse comprendre quoi que ce soit, je sens ses lèvres se déposer doucement sur ma joue puis sur l'autre, tandis que sa main serre toujours la mienne. Mon regard est légèrement perdu, sous la surprise de son geste, culturellement peu anglo-saxon. Cela n'a duré que quelques secondes, il s'est reculé rapidement et a relâché ma main pour se retourner dire bonjour aux autres, comme si de rien n'était.

Je suis un peu déboussolé, je ne sais pas trop pourquoi. La surprise sûrement, faire la bise à la française, surtout entre hommes, n'est pas très courant à Londres. Les gens se saluent par un geste de la tête ou par une poignée de main, surtout quand ils ne se connaissent pas. J'ai même pu sentir son parfum lorsqu'il m'a fait la bise. La proximité de cet homme me fait un drôle d'effet, je sens encore la douceur de ses lèvres sur ma peau alors que ça fait déjà plusieurs minutes que ça s'est passé. Andy ressaisit toi!

Je me dirige alors vers le bureau pour aller m'assoir à une des chaises autour de la table de réunion de Tim. Nous y serons un peu serré à 5 mais bon, on n'a pas mieux de toute façon. Je garde le silence et observe nos clients finirent de dire bonjour à l'équipe. Tim introduit le rôle des personnes de l'équipe. Je le vois s'agiter un peu, voulant probablement impressionner notre nouvel invité. Quelques minutes plus tard, ils me rejoignent dans le bureau avant de fermer la porte.

Le chemin jusqu'à toiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant