Le chemin jusqu'à toi

Chapitre 31

Je souris, ferme les yeux et tombe enfin dans un profond sommeil peuplé d'un beau brun. 

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Je me réveille doucement. Je me sens si bien. Un poids sur mon épaule me rappelle la présence du brun et la soirée que j'ai passée hier. Je n'en reviens toujours pas. Il est contre moi, là. Je l'ai rêvé tellement de fois que j'ai encore du mal à réaliser que c'est bien vrai. Il m'a embrassé, il m'a dit qu'il voulait me connaître, il m'a dit qu'il voulait faire toutes mes premières fois... Oh my God. Je déglutis. Comme j'en ai envie, moi aussi. Cet homme m'attire tellement. Je veux tellement mieux le connaître et le comprendre. Tout chez lui me fait m'attacher un peu plus chaque jour que je le connais. Et cette nuit était clairement magique. Je ne pouvais pas rêver mieux. 

Je tourne la tête vers mon réveil. Il doit sonner dans quelques minutes normalement, mais je préfère l'éteindre pour ne pas réveiller le brun. Je le regarde. Il est toujours dans les limbes. Je le trouve magnifique, comme ça, abandonné totalement dans le sommeil. Je me demande encore pourquoi il a porté son regard sur moi, il est tellement beau qu'il peut avoir qui il veut. Mais il m'a choisi moi. Je souris. Je ne vais pas m'en plaindre. J'ai une telle attirance pour lui. Jamais je n'ai regardé un homme en me disant qu'il est sexy ou désirable. Jamais... Jusqu'à lui. 

J'essaie de me dégager doucement de ses bras pour me sortir du lit. Je ne veux pas le réveiller, il a l'air de si bien dormir que je peux bien lui laisser du rab de sommeil. Je bouge un peu. Il ne réagit pas. Je saisis son bras, qui est en travers de mon torse. Pas de mouvement non plus. Je le soulève lentement et je m'arrête lorsque je l'entends grogner doucement. Une fois sûr qu'il ne s'est pas réveillé, je pose son bras sur l'oreiller. Il se cale alors un peu plus contre lui. Je peux donc me relever et me sortir de la couette. Ou là... Il fait froid ce matin. Il faut dire que je suis nu et que j'étais bien au chaud collé contre le brun. Je m'empresse d'enfiler un bas de pyjama pour cacher ma nudité et puis me dirige vers mon armoire pour saisir ce dont j'ai besoin pour me préparer. 

Je vais alors à la salle de bain et prends une bonne douche chaude pour me réchauffer. Je ne peut m'empêcher de repenser à notre soirée. Le début était catastrophique. Pas un regard, pas un échange, Joddie, qui, à plusieurs reprises, s'est, malgré elle, immiscée entre nous. Puis je repense à ma crainte de ne jamais réussir à capter son attention, le sentiment que je ne retrouvais plus le lien spécial qu'il y avait entre nous.  Tout ça à cause de la jalousie, en fait. Tous les deux, nous avons été jaloux et nous avons fait les cons à cause de ça. Moi en partant comme un voleur le soir du dernier jour de tournage et lui en m'ignorant toute l'après midi d'hier. 

Je souris. Heureusement que la fin de soirée a été beaucoup plus productive. Qui aurait dit en début de soirée, que nous finirions tous les deux chez moi, enlacés et que nous... ferions... toutes ces choses. Purée, je rougis à nouveau. Mon corps s'échauffe encore à ce souvenir de nos échanges torrides de la veille. Mika à été si prévenant et si attentif à moi. Il ne m'a aucunement forcé à faire quelque chose que je ne voulais pas. Au contraire, plusieurs fois il m'a donné l'occasion d'arrêter et il m'a laissé donner le ton de ce que j'étais prêt à faire... Et c'est moi qui en voulait plus. Moi qui ne voulait pas que ça s'arrête. Si je n'avais pas eu encore peur de l'acte avec un homme, je lui aurais sauté dessus pour lui faire l'amour comme jamais. Mais j'ai encore cette appréhension. Il va sérieusement falloir que je m'y prépare maintenant car ce n'est plus un vague désir lointain mais, je l'espère, bientôt une réalité. Surtout quand je repense aux sensations merveilleuses que j'ai eu cette nuit avec lui. Je suis persuadé que lui faire l'amour sera vraiment magique. Il me l'a promis d'ailleurs hier, il a intérêt à assurer maintenant. Je rigole mais je sais qu'avec lui, ça le sera. Ça ne peut pas en être autrement quand à peine d'un baiser il me chamboule déjà plus que de raison. Je ne pensais vraiment pas que ce pouvait être si bon. Pourtant j'ai déjà eu des baisers fougueux, j'ai déjà été caressé par la main d'une fille, j'ai déjà eu une fellation, mais là, avec lui c'était des sensations décuplées. Ce n'était rien de comparable. C'est même étonnant cette différence. L'acte est le même mais le plaisir ressenti n'avait strictement rien à voir. Et maintenant que j'y ai goûté, je ne veux plus m'en passer. Je veux à nouveau sentir son souffle sur moi, sentir sa bouche sur ma peau. 

L'eau chaude continue de couler tandis que mon esprit vagabonde toujours sur les événements d'hier soir. Je me rends alors compte que cette nuit, j'étais tellement déboussolé par tout ce qu'il m'a fait que je ne lui ai même pas rendu son plaisir. Il ne m'a rien dit. Comme si juste me procurer du plaisir à moi lui avait suffit. Je souris. Cet homme, qui est dans mon lit, est juste parfait. Une petite crainte surgit alors dans mon esprit. S'il était trop parfait pour moi ? S'il découvrait tous mes défauts et que finalement il se lassait de moi?Et une autre peur, s'il se lassait de ne pas pouvoir aller au bout de nos ébats avec moi , car je ne suis pas prêt. Je sais que vu mon état d'hier je risque de ne pas mettre longtemps avant de vouloir tout lui donner, mais si c'était trop tard quand même ? Et si je n'étais qu'un coup d'un soir pour lui ? Qu'un moment de plaisir purement charnel partagé ? Mes idées noires affluent. Je crois que ces questions risquent de hanter ma journée. 

Je sors de la douche. Je me sens bête. Je suis en train de me tordre l'esprit sur la suite alors que je devrais profiter de ce merveilleux moment où je peux savourer encore les réminiscences de notre nuit. Il ne faut pas que je broie du noir, pas aujourd'hui. Je repositionne un sourire béat sur mon visage. Par contre, un autre problème se pose à moi. Comment je dois agir ce matin avec lui. Je veux qu'on se voit, qu'on se découvre, qu'on apprenne à se connaître. Je souris, car ce sont les mots que m'a dit Mika hier soir. Je me sens alors tout à coup rassuré. Lui aussi ressent cette envie. Il me l'a confié, il m'a dit qu'il voulait me connaître. On ne se livre pas autant à un coup d'un soir... hier, nous nous sommes dévoilés, nous avons avoué pas mal de choses sur les sensations ressenties depuis quelques jours. Je l'intéresse peut être vraiment finalement.

Je sors de la salle de bain et passe une tête dans la chambre. Il est toujours profondément endormi. Je souris. Je pars vers ma cuisine et saisis un calepin et un stylo dans un tiroir. Je griffonne alors un petit mot à destination du brun. Je lui dis qu'il peut faire comme chez lui, que j'ai dû partir travailler, mais qu'il était tellement mignon endormi que je n'ai pas eu le courage de le réveiller. Je lui précise aussi qu'il n'a qu'à juste claquer la porte en partant et lui laisse mon numéro de téléphone. J'hésite un peu sur la signature et finis par écrire ton bâtard avec un cœur, en rappel de notre échange d'hier soir. Je sais. C'est gnangnan mais je ne peux m'en empêcher avec lui. Je relis mon mot et rajoute un commentaire sous le téléphone :"pour que tu m'envoies le détail de notre prochaine rencontre" et je pars le déposer sur l'oreiller qu'il serre à présent dans ses bras. Je souris à nouveau à sa vision et referme la porte de la chambre doucement pour ne pas le réveiller. 

Je file alors au boulot. J'ai un sourire niais qui ne quitte pas mon visage. Je sens que la journée va être longue en attendant de pouvoir le revoir. La balle est à présent dans son camp. Il a mon numéro. Je n'ai plus qu'à attendre son message. Mais que le temps semble long, tandis que je n'arrête pas de regarder mon téléphone. Bon je sais, il ne doit sûrement pas encore être réveillé. Je l'ai quitté ce matin et j'ai déjà envie de le revoir. Hier soir était intense. Nous nous sommes laissés emportés par notre désir. Mais je veux pouvoir passer du temps avec lui à parler. J'ai tellement de questions, tellement envie de connaître sa vie, ses envies, ce qu'il a dans la tête. Je sens un truc inexplicable entre nous, c'est fort et je veux renforcer encore ce lien en apprenant à le connaître plus.