Chapitre 170

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Nous repartons donc tous avec nos caméras à l’épaule et nous disons au revoir dans les couleurs du métro. Il est à peine seize heures trente, du coup j’ai deux heures pour rentrer chez moi, faire les courses et commencer à préparer quelques trucs à grignoter. C’est nickel. 

Chapitre 170

Lorsque j’arrive enfin chez moi, les bras chargés de courses, il n’est pas encore dix-sept heures trente. Je commence à préparer des toasts et grignotages pour l’apéro. J’en ai pris un sacré paquet. En même temps, je connais le coup de fourchette de Mika, le mien et celui d' Adam. On est trois à aimer manger.  Je suis content, il me reste encore une heure pour moi. Je décide donc de mettre le cd de Mika. Finalement comme je savais que j’aurai du temps, j’ai préféré le garder pour l’écouter chez moi plutôt que dans les transports. Je veux être pleinement à ce que j’écoute et ne pas avoir de perturbations autour qui pourraient gâcher mon plaisir.

Je récupère le cd dans la poche de ma veste et vais le mettre dans ma chaine. Je lance la lecture et vais me caler dans le canapé. La musique démarre. La première chanson est Grace Kelly. Son futur single. C’est celle pour laquelle nous avons tourné son clip ensemble. Je l’aime beaucoup. Forcément, je savoure ce titre encore une fois et je me surprends même à fredonner les paroles tout en marquant le rythme, chose que je ne fais jamais sur la musique d’habitude. Déjà parce que je chante très faux, je le sais, alors j’évite d’en faire profiter les personnes autour de moi. Et puis, parce que je ne suis pas un féru de musique, au point de connaître par cœur les paroles. Je suppose que c’est un peu différent pour les musiques de Mika. J’adore sa voix, j'adore ses chansons, j’adore l’énergie qui se dégage de ses titres et la sensation que plus rien d’autre ne compte lorsqu’on l’écoute. J’en oublie alors ma journée compliquée et l’énervement dans lequel j’étais cet après-midi . J’oublie tout pour me concentrer sur cette chanson, qui laisse ensuite place à la deuxième. Je l’ai déjà entendue lors de son concert. Je ne sais pas comment elle s’appelle mais c’est celle qui est assez osée qui parle de sucer une sucette. Elle est toujours aussi espiègle mêlant des paroles à double sens et un air tellement joyeux qu’on a envie de danser. Lorsqu’elle se termine, elle m’amène à une chanson que je n’ai jamais entendue, mais qui est très belle. Plus triste et nostalgique que les deux premières je trouve, surtout dans ses paroles. On dirait le bilan d’une relation après une rupture. Pourtant la mélodie est belle et me donne envie de dodeliner de la tête. Je me demande si ça correspond à comment il s’est senti après avoir rompu avec un ex, ou bien s’il l’a inventé complètement. Je crois que je n’aurais pas le courage de le lui demander. C’est gênant. Je déteste savoir qu'il a eu une vie amoureuse avant moi.

Ensuite, viennent les premières notes de Love today. C’est celle qu’il m’a chanté pour moi un matin, ici dans mon salon. Je voulais qu’il me chante Over my shoulder mais il n’avait pas l’envie de la faire, car elle était trop mélancolique pour le moment. Il m’avait donc fait Love today. D’ailleurs depuis, je l’ai entendue à nouveau lors de son show improvisé à St Lazare. C’est d’ailleurs cette dernière que j’ai utilisé dans mon montage de Paris. Mais la version album est assez différente des deux précédentes que j'ai entendues. Moins acoustique. J’aime bien, mais je préfère largement sa version live et encore mieux celle a capella qu'il m'a chanté pour moi tout seul.  Puis, j’entends la chanson Relax. Celle là aussi je la connais, mais pas sous cette forme exactement non plus. Il y a beaucoup plus d’instruments et d’arrangements. Puis j’entends une voix de femme qui parle en anglais avec un très fort accent, que je n’arrive pas à identifier. Je me demande bien qui ça peut être. 

Je suis interrompu dans mon écoute par mon téléphone qui m’annonce un appel. Mince. C’est ma mère. Ça fait longtemps que je ne l’ai pas appelé. Elle doit s’inquiéter que je ne lui ai pas donné de nouvelles. Je mets donc à contre cœur sur pause pour pouvoir décrocher. Je passe la demi-heure qui suit à lui raconter des nouvelles du boulot et de Adam, qu’elle connaît, tandis qu’elle me donne les derniers ragots qui circulent dans le village. C’est fou, c’est quelqu’un de très discret en général, mais elle adore ça, les potins que colportent les vieilles au marché. Elle me parle de personnes que je ne connais même pas. Mais bon, je la laisse me raconter ces histoires, je sais que c’est son plaisir et que ça compense le fait qu’elle n’a pas grand chose de palpitant à raconter sur elle et papa. Avant de raccrocher, je lui réaffirme que je serai avec eux pour Noël. C’est vrai que ça approche à grand pas. Il va falloir sérieusement que je réfléchisse à mes cadeaux. Il me reste seulement deux week-ends avant de partir. Je suis alors sorti de mes réflexions par le bruit de l’interphone. Je redresse la tête et constate qu’il est déjà dix neuf heures cinq. Dis donc, Mika est presque à l’heure cette fois-ci. Je pars donc le chercher et je le fais passer devant moi pour franchir la volée de marches. Lorsque nous avons franchi la porte de mon appartement, je le vois poser son sac à ses pieds, les bouteilles de bière, sur la petite commode et se retourner vers moi, le sourire aux lèvres. 

Le chemin jusqu'à toiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant