Chapitre 104

490 24 26
                                    

Demain sera un autre jour et j'espère que le sentiment que m'a fait ressentir ce couple passera et ne laissera pas de traces pour que je puisse profiter pleinement de notre séjour dans cette merveilleuse ville. 

------------

J'entends un son au lointain... Je suis encore dans une sorte de cocon agréable où il fait doux et chaud. Je prends conscience peu à peu que je suis en train de m'éveiller. La chaleur provient de la couette, la douceur de la main qui me cajole actuellement la joue et le bruit s'avère être le fredonnement de la voix de Mika. Il est en train de chanter tout doucement une de ses compositions tout en s'amusant à passer ses doigts sur mon visage, sur mon cou et mes oreilles. Ses caresses sont agréables comme l'est sa voix enchanteresse. Je me sens si bien que je me surprends à m'entendre émettre un petit gémissement de contentement. Merde c'est moi qui vient de faire ce son pas du tout masculin?

Cela me fait réagir et j'ouvre les yeux en sursaut. Lorsque je m'habitue à la lumière ambiante, je me retrouve devant deux orbes noisettes pleines de vie qui me scrutent. Son regard est plongé dans le mien et attends sûrement que je m'éveille complètement. Son sourire satisfait me renvoie en pleine conscience que Monsieur est apparemment content de l'effet qu'il a produit sur moi. Mon corps ce traître. Forcément en plus cela ne s'arrête pas là. Ses caresses continuent et me font à présent frémir. Je ne contrôle pas ma peau qui prend une légère chair de poule révélant ainsi que ses gestes ne me laissent pas indifférent. Pour mettre fin à ce sourire diabolique en face de moi, je viens embrasser langoureusement mon homme sans qu'il n'ait pu anticiper mon geste. Il paraît surpris mais lorsque j'entends qu'un son inconnu sort de sa bouche, je suis alors satisfait. Moi aussi j'arrive à le provoquer et à faire qu'il ne se controle plus.

Mika : "Dis donc tu es ... plein d'entrain dès le réveil. "

Andy :" Seulement lorsque je suis réveillé comme ça. "

Mika : "Tu as aimé ma chanson pour tes premières secondes de la journée?"

Andy :"J'ai aimé tous les sons qui sont sortis de toi depuis mon réveil, oui...Surtout celui que tu as fait lorsque je t'embrassais."

Je le vois légèrement rougir. Oh que j'aime l'embêter.

Mika : "Il n'y a pas idée aussi, m'embrasser comme ça à peine éveillé. Je ne vais pas pouvoir te résister à ce train là."

Andy :" Qui a dit qu'il fallait que tu me résistes? "

Mika : "Moi, car je voulais aller te chercher des croissants. Mais maintenant je ne suis plus très sûr que j'ai la force de quitter ce lit avant toi. "

Andy : "Ca tombe bien, j'ai plus besoin de ta chaleur contre moi que de croissants."

Nous finissons donc par nous câliner encore un moment avant de nous faire rattraper par nos estomacs hurlants. On ne se refera pas, deux ventres sur pattes, ça ne fait pas bon ménage avec les grasses matinées. Tant pis, le moment passé dans les bras de Mika m'a fait complètement oublié notre mésaventure de la veille au soir et je suis de nouveau de bonne humeur pour attaquer la journée. Je garde toujours en tête le sentiment d'hier soir et mes doutes mais je choisis de les ignorer autant que je le peux pour ne pas gâcher le reste de mon week-end.

Tandis que nous déjeunons nous planifions notre journée. On va essayer de visiter ce matin du côté de St Lazarre et puis ensuite nous irons à Montmartre. J'ai hâte, cette journée s'annonce top encore. Une fois prêts tous les deux, nous sortons dans l'air vif du matin. Le ciel est plus dégagé qu'hier, tant mieux, ce sera plus agréable pour déambuler dans les rues. Je constate que Mika a remis mon écharpe dès ce matin, je crois qu'il va l'adopter définitivement. Je souris, cette simple pensée qu'il garde sur lui quelque chose qui m'appartient me fait plaisir. Si on m'avait dit ça il y a quelques semaines j'aurai trouvé ça très con, mais bon, à ce qu'il paraît un homme amoureux est aveugle et sourd. Nous nous dirigeons à travers le métro. Nous commençons à mieux le maîtriser et je suis fier de nous car nous n'avons même pas eu à demander notre chemin pour nous rendre à bon port ce matin. C'est donc tout contents, que nous sortons de la grande gare St Lazare. La devanture est superbe mais nous sommes un peu perdu lorsque nous sortons sur la place. Par où faut il aller? Nous voulons voir les galeries et le Printemps qui valent le détour d'après ce que disent les guides. Un peu à taton et non sans faire demi tour quelques fois, nous finissons par atteindre l'artère principale où siègent les vitrines. C'est splendide, bien qu'il y ait du monde, toutes les décorations de noël sont déjà installées alors que nous sommes fin novembre. Plein de petits personnages animent les vitrines. La thématique est centrée sur la nourriture, ce qui nous correspond bien, je trouve. Je souris lorsque je vois toute une mise en scène avec des vingtaines marmites qui bougent et s'ouvrent tout en formant un cercle de danse. Lorsque je tourne la tête pour voir où est Mika, je ne peux m'empêcher de sourire encore plus. Il est à quelques pas de moi, en complète fascination devant ces animations féériques. Son regard et son expression sont les mêmes qu'un enfant de dix ans. C'est si mignon, il a l'air envoûté. Moi aussi, je dois dire que ces vitrines sont tellement bien faites que je suis bluffé et sous le charme de cette magie qui opère. Mais mon chéri est tellement expressif que c'est encore plus adorable. Nous restons un moment à admirer toutes ces animations, c'est fou le travail qu'à dû demander leur installation. Chaque détail est soigné, tous les recoins de la scène sont étudiés pour ne laisser aucun espace vide. Une autre vitrine me fait penser à l'univers de Alice aux pays des merveilles car ce sont des théières qui sont animées maintenant. Je rigole intérieurement, nous sommes des adultes mais nous sommes pires que des enfants et nous restons largement plus longtemps que prévu. Au bout d'un certain temps  nous entrons dans le magasin et là, c'est la caverne d'ali baba. Bon moi, les magasins ce n'est pas ma tasse de thé, mais je dois admettre que c'est quand même assez impressionnant tout ce qu'on y trouve. Tandis que je vois les yeux de Mika s'illuminer devant certains corners de fringues, pour ma part, mon regard est attiré par le centre du bâtiment qui est juste incroyable. Le dôme au dessus de nous est juste magnifique et un arbre gigantesque de noël est installé en dessous. Les différents étages s'intègrent tous autour de ce dôme aux milles couleurs.

Nous nous dirigeons ensuite dans le bâtiment à côté, et nous montons petit à petit tous les étages afin d'atteindre le toit qui surplombe tout Paris. La vue est magnifique et nous pouvons apercevoir de là pas mal de monuments symboliques de la ville : la Tour Eiffel, la grande Arche, Montmartre... C'est impressionnant et on se sent tout petit d'ici. 

Cette ville m'épate de plus en plus. Forcément l'appel de mon appareil photo se fait immédiatement et je ne peux m'empêcher de mitrailler tous les alentours. Le ciel bleu en arrière plan et les quelques nuages bien blancs posés sur l'horizon font d'autant plus ressortir le panorama que je capture. Je ne suis pas le seul à tenter de saisir ces images, et à plusieurs reprises, je manque en me retournant, de percuter un homme avec son appareil photo compact. C'est toujours le même, à croire que nous voulons les mêmes points de vue. Au départ, je me recule un peu gêné et irrité. Mais au bout de la troisième fois, ce sont des sourires entendus que l'on s'échange. Sur le dernier point de vue, celui qui nous permet de voir Montmartre au loin sur la colline, nous échangeons quelques mots entre photographes amateurs. Il n'est pas français, il est italien mais connaît quelques mots d'anglais. Son accent est chantant lorsqu'il me parle. Nous rions un peu tandis que nous cadrons nos photos. J'apprends notamment qu'il est déjà allé visité Montmartre et qu'il a été subjugué par l'ambiance des rues et de la place principale. Je lui explique brièvement que je compte m'y rendre dans l'après midi. Il me demande si j'ai besoin d'un guide mais je lui réponds que je suis avec un ami et qu'on arrivera bien à se débrouiller. Nous enchainons quelques clichés et au bout d'un moment, je lui dis au revoir et me dirige vers Mika. Lorsque je m'approche de lui, il a un regard indéchiffrable. Je ne sais pas trop ce qu'il a et ne m'en formalise pas trop. Il a peut être faim? Il est pas loin de midi et on est parti pas très tard ce matin. Je l'observe du coin de l'oeil tandis que nous redescendons jusqu'au niveau de la rue.

Andy :"Normalement on devrait être juste à côté de l'Opéra... Je crois qu'il faut aller par là."

Je lui désigne une rue, en me basant sur le plan que je viens de consulter.

Mika : "Ok, allons y."

Bizarre, sa voix me parait un peu plus froide qu'à l'accoutumée. Je ne sais pas ce qu'il a et ça me perturbe un peu quand même, lui qui d'habitude est si enjoué. Nous avançons rapidement dans les rues et débouchons finalement à l'arrière de l'Opéra, que nous contournons. Ca a l'air magnifique. Malheureusement nous ne pouvons pas entrer car c'est réservé à des détenteurs de billets de spectacles et des vigiles à l'entrée nous regardent de travers lorsque nous tentons de nous approcher. Néanmoins la façade est déjà superbe et nous nous arrêtons tout de même pour l'admirer. Mika a l'air un peu moins boudeur, je crois.

Andy: "Ca va? Tu vas bien? Tu as faim peut être? "

Mika :" Non, non, c'est pas ça..."

Je suis mitigé. Est ce que j'essaie de creuser ce qui ne va pas? S'il voulait en parler, il me l'aurait dit, mais en même temps si je le laisse ronger son frein comme ça, je risque de l'avoir boudeur pour toute la journée. Que faire ?

Le chemin jusqu'à toiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant