angel of the morning [reddie]

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❬ adult reddie ❭

Richie n'avait aucune idée de l'endroit où il se trouvait.

Tout autour de lui il n'y avait que des arbres à perte de vue, baignés dans un brouillard sinistre et une pénombre silencieuse. Ses vêtements, sales, abîmés, remplis de poussière et d'hémoglobine, étaient les mêmes qu'il avait porté ce fameux jour où lui et le Losers Club avaient réussi à vaincre Pennywise une bonne fois pour toute. Et physiquement il se sentait également au plus mal.

À pas légers, il s'avança difficilement parmi les troncs et les arbustes jusqu'à entendre un faible bruit d'écoulement d'eau. Il ne tarda pas à atterrir sur un espace plus dégagé et qui devient également plus lumineux, bien qu'il n'arrivait toujours pas à distinguer la lune dans le ciel gris et sans couleur au dessus de lui. Puis rapidement il reconnu le lieu. Il se trouvait dans les Friches.

Un faible mouvement sur sa gauche l'interpella et il pivota sur le côté, un frisson passant rapidement sur son échine. Il prit soin de rester sur ses gardes, peu rassuré. Une silhouette se tenait debout à quelques mètres de lui, droite et silencieuse. Le cœur du binoclard s'arrêta pendant une fraction de seconde quand il reconnu petit à petit la personne.

- Eddie...? balbutia t-il en rajustant plusieurs fois ses lunettes tout en les nettoyant pour enlever la saleté qui recouvrait les verres.

- Salut Richie, lui répondit doucement Eddie.

Contrairement au binoclard, il était propre sur lui, habillé parfaitement avec ses vêtements typiques et il semblait reposé, presque rayonnant.

- Est-ce q-que t-tu es vraiment là ?

En guise de réponse, le brun lui offrit seulement un doux et affectueux sourire aux airs mélancolique.

Richie était incapable de bouger, il ne faisait que fixer intensément celui qu'il aimait éperdument et qu'il avait perdu depuis plusieurs mois maintenant. Il ressentit soudainement le besoin de lui dire tout ce qu'il avait sur le cœur, conscient qu'il n'y aurait certainement plus aucun moment de la sorte qui s'offrirait à lui, bien que ce qui était en train de se dérouler était des plus étrange.

- Tu me manques terriblement Eds si tu savais, commença t-il difficilement. J'ai besoin de toi. J'ai besoin de ta présence à mes côtés. Ma vie sans toi n'a plus aucun sens. Tout ce que je souhaite c'est d'être de nouveau auprès de toi.

- Tu sais bien que c'est impossible.

- Ce qui me fait le plus mal, ce qui me terrifie, c'est que j'ai peur de t'oublier. Qu'une nouvelle fois les souvenirs de Derry s'effacent sans que je ne puisse rien y faire et que tu finisses par ne plus être qu'une image lointaine du passé. Et pourtant je me force à te garder intact dans ma tête mais cela me fait tellement de mal !

- Peut-être que c'est la meilleure chose à faire, lui répondit sagement Eddie. Tu serais plus heureux, Richie, si tu m'oubliais.

- Je ne pourrais jamais faire ça.

Richie tomba à genoux dans l'herbe fraîche, ses jambes refusant de le soutenir plus longtemps. Il était épuisé, détruit par cette fatalité, conscient qu'il ne serait jamais vraiment heureux en continuant ainsi. Mais il n'arrivait tout simplement pas à faire son deuil, malgré l'aide de ses amis. Il fut alors secoué de sanglots silencieux et ses poings frottaient lentement de manière compulsive ses cuisses.

Sans un bruit, Eddie s'approcha et s'agenouilla devant lui. Il le dévisagea avec une certaine tristesse pendant quelques secondes. Une de ses mains prit alors doucement place sur la joue gauche de Richie. Mais ce dernier ne ressentit aucun contact réel. C'était seulement comme une brise, un souffle du vent paisible et délicat qui venait caresser sa peau. Il releva son regard pour l'ancrer dans celui d'Eddie. Il savait que s'il tentait de le toucher ou d'établir un autre contact, il ne rencontrerai que le vide, froid et terrible qui ne ferait qu'aggraver sa peine. Alors il profita seulement de ce faible ressentit et de cette connexion entre leurs deux regards. Il observa cette illusion pendant si longtemps qu'il en perdit la notion du temps.

- Il faut que tu te réveilles Richie, lui murmura alors Eddie.

Le binoclard secoua la tête, les yeux embués derrière les verres de ses lunettes à demi fissurés.

- Non Eds...je ne veux pas. Je ne veux pas me réveiller. Je veux rester avec toi.

Eddie approcha son visage du sien et déposa lentement un baiser sur son front qui lui fit l'effet d'un effleurement lointain mais tout de même assez pour le faire frissonner. Douloureusement il ferma ses paupières pendant quelques secondes laissant couler une larme salée qui créa un sillon clair sur son visage rempli de poussière.

Quand ses yeux s'ouvrirent ce n'était plus le même Eddie qui se trouvait devant lui. Un sourire angélique et innocent étirait son visage aux traits encore enfantin et aux faibles taches de rousseur. Ses pupilles chocolats brillaient d'un éclat presque joyeux. Affublé de son habituel polo rose et de son short avec sa banane autour de la taille, le petit brun présentait l'image rappelant à Richie le fameux été 1985 qui avait tout changé dans leur quotidien. Sa main était toujours tendue vers lui.

- Il faut que tu te réveilles Richie, lui répéta t-il de sa petite voix d'enfant aux tons cristallin et clair.

Et la montre à son poignet se mit à sonner fortement à ses oreilles.

En sursaut Richie reprit pleinement conscience dans sa chambre, les joues baignés de larmes et le corps en sueur. Dans la pénombre ambiante, seul les chiffres de son radio réveil projetaient une faible luminosité. Il était en train d'émettre les mêmes bip électroniques incessants pendant plusieurs secondes.

Quand le silence l'engloutit de nouveau, Richie posa une main tremblante sur son torse, sentant son coeur battre à vive allure, prêt à exploser. Ces rêves, ces cauchemars, il n'avait jamais cessé d'en faire mais jusqu'à présent jamais encore il n'avait ressenti cette atmosphère presque réaliste, hors du temps.

Il resta de longues minutes allongé sur le dos à fixer son plafond, le regard hagard et lointain, la gorge serrée et la poitrine lourde, dans l'impossibilité de se rendormir. À l'extérieur, le vent s'était mis à souffler plus fort en faisant trembler les volets, métaphore quasi similaire de ce qui se déroulait actuellement dans son cœur. Un sentiment violent et dévastateur.

Malgré tout il refusait cette option. Il ne pourrait jamais oublier Eddie.

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hey tout le monde !
un nouvel OS, mais cette fois-ci plutôt sad désolée

il faut bien changer de temps en temps (et puis j'aime bien en écrire des comme ça)

♡