Chapitre 8: Guerre dans la citée

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Seîto commença à paniquer, il mit ses mains devant lui et appela d'une voix hésitante son camarade Tishido sans savoir si celui-ci se trouvait avec lui ou non. Aucune réponse. Il fit un pas, prudemment et constata qu'un gros caillou se trouvait dans sa trajectoire. Il risquait de tomber sans cane pour vérifier le sol. Malheureusement, jamais il n'avait envisagé de s'en prendre une. Le garçon hurla le prénom de son ami, puis du maître.
Le noir et la résonance de sa voix l'effrayaient beaucoup, mais son retour dans le temps ne devait pas servir à rien ! Il voulait sauver tout le monde. Alors il avança de nouveau d'un pas, ne sachant pas quelle direction il prenait. En posant son pied, il se retrouva sur plusieurs pierres et comprit. Il se situait à la place du village ! Si derrière lui la route était lisse et goudronneuse, cela signifie qu'il sortait de l'avenue de la guilde. Ni une ni deux, il s'agenouilla et posa une main sur le sol. Du goudron. Il devait retourner en arrière.
Seîto se releva lentement pour ré-avancer dans le sens contraire de celui du début. Les mains toujours devant lui, comme un somnambule, il marchait péniblement. Un rien menaçait de le faire tomber alors il s'assurait de rester sur ses pieds.
L'idée de longer les maisons lui vint mais il savait que d'ici quelques enjambées, il n'y en aurait plus. Il ne resterait que des arbres. Mais il devait rejoindre ses alliés, ses amis, sa famille. Il oubliait d'hurler tant il veillait à marcher droit. Satané pouvoir ! S'il pouvait simplement arrêter le temps, cela aurait été plus efficace et à l'arrivé de ces monstres, il l'aurait utilisé.
L'adolescent parcourut une bonne partie du chemin d'après ce qu'il en déduit, plus il allait et plus il entendait des voix lointaines. À ce moment-là, il hurla :

" - Tishido !? Hé ! Venez m'aider ! Quelqu'un m'entend !? "

Tandis qu'il continuait ses appels, un mauvais pressentiment l'envahit. Soudainement, il crut entendre un souffle au loin, non humain. Il ne tourna pas la tête car cela ne servait à rien, il n'y verrait pas grand chose. Dans une telle situation, que faire ? Il hésita. Sa voix se tue sous l'effet de l'appréhension et de la crainte. Les branches d'arbres furent secouées par le vent et quelques feuilles mortes échouèrent sur l'herbe. Le mâge frissonnait, il n'avait jamais constaté ces bruits quand il y voyait, même myope. La nuit l'effrayait énormément.
Puis, alors qu'il se trouvait dans un stade d'autodéfense, la sensation que quelqu'un ou quelque chose s'approchait de lui l'irrita. Il recula d'un pas sans savoir s'il s'agissait d'un de ses camarades, d'un ennemi ou d'une créature...
Une voix féminine lui demanda, plutôt intriguée :

" - Du calme, c'est juste moi. "

Il soupira soulagé, les yeux fixés dans le vide.

" - Hé ! "

Il se reçut une gifle qui ne claqua pas si forte que ça et tourna la tête. Celle-la, il ne l'avait pas sentit venir.

" - je rêve où tu viens de me mâter ?! Hurla-t-elle.
- Non, non. "

Sa voix tremblait, était-ce ce qu'il avait vécu ? Ces bruits ? Le fait de ne plus voir ? Cette gifle ? Ce stresse ? Cette pression que tout reposait sur lui qui venait de devenir aveugle ? Il préféra baisser la tête :

" - Je... J'ai fait mon dernier voyage Jitsu. "

La fille écarquilla grands les yeux. Elle secoua sa main devant Seîto qui ne réagit pas. Aussitôt elle comprit l'ampleur de la situation.

" - J'ai reconnu ta voix, dis moi si c'est bien toi. Répliqua le jeune homme.
- Oui, oui c'est... moi. Ho mon Dieu Seîto... "

Il lui coupa la parole de façon brusque :

" - Amène moi à la guilde au plus vite. C'est urgent ! "

Sa voix résonnait et semblait apeurée, et son ton, implorant. Il paraissait désespéré :

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