Chapitre 15 : Entre deux feux

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Les yeux de Stan se mettent à fixer mes lèvres mais soudain, comme s'il était brûlé quand je l'ai touché, il recule ce qui me fait vaciller car il était un appui pour mon équilibre précaire.

- Pardon, s'excuse-t-il avant de tourner les talons et de s'éloigner.

Mais je décide de ne pas le laisser fuir. Je me penche pour attraper ma béquille et le suis.

- Attendez Stan ! je crie ce qui heureusement pour moi le fait se stopper.

Il me fait face et je peux lire sur son visage qu'un combat l'anime et j'ai peur d'en être la cause.

- Je suis désolée je n'aurais pas dû faire ça, je m'excuse en balbutiant.

- Je ne me reconnais plus depuis que je suis ici. Je sors d'une rupture difficile et je pensais que j'étais prête à sortir de chez et moi et affronter le monde extérieur. Il s'avère que ce n'est pas le cas. Et je me comporte très mal envers vous je suis désolée.

J'ai sorti cette tirade à bout de souffle, la poitrine broyée par l'émotion. Le pauvre, voilà que je lui déballe les problèmes de ma vie alors qu'on se connait à peine, il vaut mieux que je m'en aille je pense.

- Isabella, vous n'avez pas à vous excuser. C'est moi qui suis troublé par votre présence et j'ai peur d'être maladroit.

- Vous ne l'êtes pas du tout, moi en revanche je suis la reine des catastrophes.

Nous rions, visiblement il est aussi soulagé que moi d'avoir pu dissiper ce petit malaise qui s'était installé entre nous.

Il se met à me fixer, en réfléchissant puis il dit :

- Vous me plaisez Isabella.

Je rougis, je n'ai pas l'habitude qu'un mec soit aussi direct avec moi.

- Merci, je me contente de répondre sans savoir si c'est approprié.

- Peu importe l'abruti qui a laissé passer sa chance avec vous je suis certain qu'il ne vous méritait pas.

Les larmes me montent aux yeux. Cette phrase je l'ai tellement entendu que je pensais y être imperméable mais venant d'un homme charmant et gentil comme Stan, ça me touche particulièrement.

- Vous avez quelqu'un dans votre vie vous ?

Je sais que c'est indiscret mais au point où j'en suis, je ne suis plus à une bourde près avec lui.

- Je ne sors avec personne mais j'avoue que j'aimerais beaucoup avoir un rendez-vous avez vous.

Je cligne plusieurs fois rapidement des yeux, réfléchissant à sa proposition. Puis l'image de l'inconnu apparaît dans mon esprit fugacement, mais assez longtemps pour semer le trouble dans ma réflexion.

Est-ce correct d'accepter un rendez-vous avec Stan tout en ayant une sorte de liaison avec un autre homme ?

Assurément non.

- Ça me plairait beaucoup, je réponds dans un murmure à peine audible.

- J'ai un jour de repos samedi. Nous pourrions aller au restaurant ? Il y en a un pas très loin d'ici.

- Il faudra y aller en car ? je demande la voix tremblotante, redoutant un nouvel épisode de vomis.

Stan sourit.

- Non j'ai une voiture.

Je suis soulagée d'apprendre ça.

- Alors c'est d'accord.

Dans un élan spontané Stan se penche et m'embrasse sur les lèvres. Je frémis mais malheureusement cela me fait moins d'effet que quand c'est l'inconnu.

- Il y en a qui s'amusent à ce que je vois ! lance une voix railleuse dans notre dos.

Stan et moi nous écartons vivement, gênés.

Hubert s'avance vers nous, un air supérieur plaqué sur le visage que je ne supporte absolument pas.

- Stan ce que vous faites est-il acceptable selon vous ?

Je ne comprends pas sa question que je trouve déplacée.

- Je suis désolé monsieur, bégaie Stan en baissant la tête.

Je remarque qu'il est rouge pivoine et ça me fait de la peine pour lui.

- Vous ne devez pas aller voir si tout est prêt pour le déjeuner ? demande agressivement Hubert.

- Oui tout de suite, murmure Stan.

Il part en direction du château.

Je fusille le vieil homme du regard mais il m'ignore et s'en va, suivant Stan.

Pour qui se prend-t-il ? C'est quoi son problème ?

Je décide de continuer ma ballade pour me calmer.

Il y a vraiment un truc qui cloche ici. Cet endroit magnifique a l'air de renfermer de nombreux secrets et les comportements des employés du château est étrange.

Et il y a l'inconnu qui semble déambuler dans ce milieu et aucun des touristes présents à part moi n'a l'air de l'avoir vu. Je me demande si je ne devrai pas en parler à mes sœurs ou à mes parents.

Non, ils me prendraient pour une folle.

Devrais-je partir ?

Sûrement, ça m'éviterait bien des ennuis je pense.

Le chemin descend légèrement alors je fais attention car je glisse et je n'ai pas envie de me rétamer encore.

Je débouche ensuite sur un étang, je ne savais pas qu'il y en avait plusieurs dans le parc.

Mais c'est vrai que c'est immense alors peut-être qu'il y a même un autre château.

Je souris en me disant que je ne suis pas au bout de mes surprises.

















Romance D'un Été [Roman Court - Terminé]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant